La Juve se paie Dortmund sans forcer
Sa décision a surpris. Et elle avait de quoi. Marco Reus, virtuose du foot germanique, empêtré dans un club à la rue en Bundesliga, a décidé, cette semaine, de prolonger de deux ans son contrat dans la Ruhr. Peut-être l'attaquant du BVB, qu'on envoya régulièrement au Real Madrid ou à Liverpool, s'était-il dit qu'il ne valait pas mieux qu'eux. Ou bien, peut-être est-ce le salaire proposé par Dortmund - 9 millions € annuels. Peu importe. Après une année 2014 compliquée, Reus revient en forme, et est forcément responsable de la relative bonne passe des Allemands en Bundesliga, qui viennent de dépasser la ligne de flottaison après une troisième victoire de suite. Affronter la Juventus, ça reste une autre paire de manche.
Défenses friables
Pour y avoir évolué entre 2008 et 2011, Ciro Immobile connaît bien son adversaire du soir. Transféré l’été dernier en provenance du rival Torino, l’attaquant italien, auteur de 8 buts cette saison en Bundesliga, part à l’abordage du but bianconero, sitôt le coup d’envoi sifflé. Servi à 30 mètres, l’attaquant de 24 ans décoche une frappe aussi puissante que soudaine, qui frôle l’arête du but turinois. Dortmund fait tourner la gonfle, la Vieille Dame reste retranchée dans sa moitié de terrain. Habituée à imposer son jeu, la Juve s’en remet aux qualités de contre-attaquants de Tevez et Morata. Avec succès. A la 13e minute, « l’Apâche » lance l’Espagnol d’un extérieur du pied bien senti, lequel accélère côté gauche, avant de déclencher une frappe à ras de terre aux abords de la surface. Weidenfeiller coupe la trajectoire, mais tâtonne. Sur le coup, Hummels et Papastathopoulos sont à la rue, et laissent Tevez inscrire son quatrième but de la saison en Ligue des Champions. Mais Dortmund ne lâche pas. Conscients d’avoir encaissé un but contre le cours du jeu, les hommes de Klopp maintiennent la pression, et trouvent la solution cinq minutes plus tard. A la 18e, Chiellini glisse, et laisse un boulevard à Marco Reus, qui trompe Buffon d’un plat du pied droit (1-1). Au milieu, Pogba et Pirlo sont absents, un pépin physique pousse même l’ancien Milanais à rejoindre l’infirmerie. La soirée s'annonce compliquée.
Tevez-Morata, ça dépote
Mais ce soir, Alvaro Morata, préféré à Llorente, a du feu dans les jambes. L’ancien du Real Madrid, aussi pesant pour les défenses que l’attaquant international espagnol - mais plus mobile – s’entend à merveille avec le vivace Carlos Tevez. C’est d’ailleurs ce dernier, qui à la 43e minute, sert Pogba sur la gauche de la surface allemande, lequel centre à ras de terre du pied gauche. Morata surgit à l’entrée du rectangle, devance une nouvelle fois Hummels, et conclut d’un plat du pied droit (2-1). Guère inquiétée en seconde période, la Juve se contente de gérer, plantant quelques banderilles ici ou là, comme cette frappe de Tevez qui flirte avec le montant de Weidenfeller (71e), ou ce tir croisé de Peyrera qui fuit le cadre de peu (87e). Immobile et Reus, entreprenants en première mi-temps, s'éteignent peu. Si Dortmund sort peu à peu la tête de l’eau en Bundesliga, les légers progrès entrevus ces dernières semaines n’en font pas un adversaire très redouté, car trop inconstant, en Ligue des Champions. En tout cas, pas encore. Peut-être l'enfer du Signal Iduna Park, où les Turinois se déplaceront le 18 mars prochain, les aidera t-il à faire flancher la Vieille Dame.
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