La Juventus Turin, une défense armée pour aller très loin
Turin, mardi soir dernier. Paulo Dybala sort sous les vivas de la foule avant la fin du quart de finale aller face au Barca. Le jeune Argentin, 23 ans, vient de terrasser l'équipe de Lionel Messi grâce à un doublé. Il est le héros du soir, mais Massimilliano Allegri, l'entraîneur turinois, sait déjà que la qualification passera par Barcelone et une pelouse où on peut voir encore les cendres fumantes des espoirs parisiens, arrivés en Catalogne avec quatre buts d'avance. On connaît l'histoire... Mercredi soir, la Juventus a prouvé au monde entier qu'il était possible de ne pas encaisser de buts face à un Barca bien décidé à en inscrire. Contrairement à l'aller à Turin, le Barca avait décidé de jouer, de ne pas attendre et de mettre la pression. La Juventus y était préparée et elle avait tout ce qu'il faut en stock pour répondre au défi : discipline, mental, organisation et talent.
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Bonucci-Chiellini, duo de choc
Le Barca misait évidemment sur sa MSN pour faire la différence. Mais Neymar, comme Luis Suarez et Lionel Messi ont buté sur deux hommes, deux tours qui ont attiré tous les ballons. Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini se connaissent par coeur, ils jouent ensemble à la Juve et au sein de la Squadra Azzurra depuis des lustres. Contre cette triplette démoniaque, ils ont fait front et ont souvent mis en échec les tentatives. Couper les lignes de passe, défendre debout comme sur cette percée plein axe de Lionel Messi au coeur de la première période, être placé bas pour mieux défendre, les deux hommes ont fait tout ça mercredi soir. Une véritable leçon que les défenseurs parisiens feraient bien de retenir en vue de futures échéances européennes. Ils ont été les contremaîtres d'un chantier parfaitement réalisé, les architectes d'un bloc-équipe impressionnant.
Effort collectif
Jouer face au Barça, c'est accepté de ne pas avoir la possession. Ce postulat, la Juventus le connaissait et savait quels dégâts cela pouvait causer. En 2015, en finale de la C1, la Vieille Dame avait pris l'eau face aux attaques barcelonais. Le premier but, modèle de construction catalane avec un décalage de Messi pour Jordi Alba lancé sur son côté gauche qui trouvait Iniesta dans la surface qui centrait en retrait pour Rakitic, avait montré les largesses encore présentes à l'époque, dans l'arrière-garde turinoise. Cette saison, lors de la double confrontation, on trouve peu de traces de situations aussi chaudes pour le Barca. Peu d'actions où la défense italienne a été débordée.
Car tous les joueurs étaient concernés. D'Higuain, premier défenseur et parfait point d'ancrage pour sortir les ballons, à Khedira, joueur brillant et inestimable box-to-box, en passant par Cuadrado, ailier supersonique pour contre-attaquer et équipier modèle pour épauler Daniel Alves à défendre sur Neymar, ou Alves et Alex Sandro, ces latéraux puissants, tous ont apporté leur pierre à ce mur infranchissable. Et quand ce mur se lézardait un peu, il restait toujours Gianluigi Buffon, le dernier rempart, 39 ans pour détourner l'unique tentative cadrée mercredi soir. Le portier italien a signé sa 46e "clean-sheet" en C1 et a porté à 531 minutes son invincibilité sur la scène européenne cette saison. Deux ans après sa dernière finale européenne, la Juve n'a jamais semblé aussi proche de s'offrir un troisième trophée. Monaco, le Real ou l'Atletico sont prévenus, la Juve est armée. Et pour elle, la meilleure attaque c'est parfois la défense.
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