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Lacazette, Aulas, un début de saison raté, orage sur l'Olympique Lyonnais

Battu par Valence sur sa pelouse en Ligue des champions mardi soir (0-1), Lyon voit sérieusement le ciel s'assombrir au-dessus de sa tête. Alors que les problèmes s'accumulent, le temps est à l'orage dans les arcanes du club sept fois champion de France.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Samuel Umtiti et Corentin Tolisso cherchent les solutions (STEPHANE GUIOCHON / MAXPPP)

Le problème Lacazette

Quel entraîneur se passerait de son meilleur atout offensif à un quart d’heure de la fin d'un match potentiellement décisif ? Hubert Fournier, coach de l’Olympique Lyonnais mardi soir face à Valence. Comme Alexandre Lacazette dont chacun a pu lire le « Non… », sur les lèvres, personne n’a compris. A ce moment-là de la rencontre, le duo d’attaque des Gones (Beauvue-Kalulu) comptaient 164 minutes cumulées d’expérience en Ligue des Champions. Et le miracle ne s’est pas produit. Lyon a chuté face à Valence, sans son fer de lance dans les derniers instants. C’est quoi le problème ? Les déclarations d’Alexandre Lacazette dans L’Equipe datée du lundi 28 septembre ? L’attaquant formé à l’OL y racontait son malaise autour des négociations salariales de l’été, n’hésitant pas à pointer du doigt son entraîneur et son président. Ou alors simplement le niveau de jeu moindre affiché par l’international français (huit sélections, un but) depuis août ? Face à Valence, Lacazette a trouvé une nouvelle fois un montant (la barre à la fin de la première période). Preuve que la réussite le fuit. Autant que sa condition physique jusqu’ici. Pourtant Lyon a besoin d'un bon Lacazette. Ce grand communicant qu'est Jean-Michel Aulas va devoir trouver les mots pour remettre son joueur dans le bon chemin, lui qui souffre plus encore que les autres de l'absence de Nabil Fékir qu'il trouvait les yeux fermés contrairement à Mathieu Valbuena avec qui il entretient une relation technique somme toute froide pour le moment.

Aulas sort beaucoup dans la presse

Le nombre de sorties de Jean-Michel Aulas dans la presse est souvent un bon indicateur de la santé de l’Olympique Lyonnais. Le tout-puissant président monte sans arrêt au créneau depuis quelques semaines. Ici pour tancer son groupe, là pour prendre la défense de ses joueurs après le pathétique OM-OL... Aulas est partout. En coulisses, selon des informations rapportées par L’Equipe du jour, il se dit qu’il n’a que peu goûté à l’interview d’Alexandre Lacazette lundi dans laquelle l’attaquant lyonnais reconnaissait avoir été « blessé » par l’attitude de son président cet été. Après la défaite face à Valence, Aulas a ressorti le costume du défenseur de son club en taclant le quotidien sportif : « Vous imaginez qu’Alexandre Lacazette ait dit "Aulas m’a blessé ?" Impossible. Alexandre Lacazette a beaucoup de respect pour son président, et son président a beaucoup de respect pour lui. Jamais il n’a dit ce qui est écrit en première page d’un quotidien comme L’Équipe. C’est scandaleux. On a voulu créer un certain nombre de problèmes à l’Olympique Lyonnais, j’en prends note, j’ai bonne mémoire ».

Vouloir allumer des contre-feux quand sa maison brûle est une stratégie rôdée dans le monde de l’entreprise que « JMA » connaît si bien. Avec lui, la recette est connue… et elle fonctionne bien souvent ! Maître en communication, Aulas a le don pour faire glisser les regards. Même si cette fois, il aura du mal à faire oublier la défaite qu’il a tenté de minimiser en… montrant du doigt l’adversaire. « Nous perdons sur une erreur, déjà de fair-play car jouer un coup franc sur un changement alors que nous perdions un joueur blessé, ce n'est pas fair-play », a-t-il expliqué avant de reconnaître que son équipe avait aussi commis une « erreur de jeunesse ».

Trois succès en onze matches

C’est peu dire que Lyon cherche la bonne carburation depuis le 1er août et son premier match officiel de la saison (une défaite 2-0 face au PSG lors du Trophée des Champions). Jusqu’ici, les joueurs d’Hubert Fournier ont disputé onze rencontres pour trois maigres succès. Les battus font, en plus, pâle figure, sans leur manquer de respect (Guingamp, Caen et Bastia) quand Lyon a échoué à battre des équipes comme Bordeaux (défaite 3-1), Marseille (match nul 1-1), La Gantoise (match nul 1-1 à onze contre dix puis neuf) ou encore Lille (match nul 0-0). Bien sûr, les Gones n’ont pas été épargnés par les blessures (Fékir, Fofana, Grenier, Koné, Rafael, Yanga-Mbiwa, Bedimo) mais ça n’explique pas tout. Bien sûr, Lyon avait déjà connu un début de saison calamiteux la saison dernière mais le miracle ne se reproduira pas tout le temps. En Ligue 1, Lyon n’est pas largué (en tout cas pas par Saint-Etienne deuxième avec 16 points contre 12 à l’OL). En revanche en Ligue des Champions, la tâche s’annonce ardue. Il va falloir engranger, au minimum, une victoire et un nul face au Zénith Saint-Pétersbourg avant d’aller espérer un exploit à Valence. Condition sine qua non pour entrevoir les huitièmes de finale. Objectif avoué du club pour son retour en Ligue des champions.

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