Le dernier carré de la Ligue des Champions se refuse aux "nouveaux riches"
L'argent ne fait pas tout. Mais il contribue grandement à la réussite, à condition de savoir le dépenser de la bonne manière. Avec 549.5 millions d'euros de chiffres d'affaires (selon le cabinet Deloitte), le Real Madrid est le club le plus riche du monde, devant Manchester United (518 millions d'euros), le Bayern Munich (487.5), le FC Barcelone (484.6), le PSG (472.2), Manchester City (414.4) et Chelsea (387.9). Retrouver trois des quatre clubs les plus riches en demi-finales de la Ligue des Champions est tout sauf une surprise, tout sauf illogique. Seule la Juventus, positionnée en 10e place dans ce classement avec un chiffre d'affaires de 279.4 millions d'euros, fait figure de "pauvre" parmi les riches.
Contrairement à la majeure partie des saisons précédentes, le dernier carré n'accueille aucun nouveau riche. Ni le PSG des Qataris de QSI, ni le Monaco du Russe Rybolovlev, ni même le FC Porto des fonds d'investissement, et encore moins le Chelsea du Russe Abramovitch (éliminé en 8e par le PSG), le Manchester City du Cheikh Mansour (battue en 8e par Barcelone), le Shakhtar Donetsk du Russe Akhmetov (vaincu en 8e par le Bayern), le Zenit Saint-Petersbourg de Gazprom (resté en poules), la Roma de l'Américain Di Benedetto (éliminée en poules). Il faut également ajouter à cette liste les équipes qui n'ont pas réussi à se qualifier pour la C1, comme Manchester United de l'Américain Glazer, l'Inter Milan de l'Indonésien Thohir, ou Valence du richissime homme d'affaires de Singapour Lim. Lors des quatre dernières éditions, seul Chelsea, pour la première fois de son histoire, a inscrit son nom au palmarès (2012), privant le Bayern (sacré en 2013), Barcelone (titré en 2011) et le Real Madrid (couronné avec sa "Decima" en 2014) de s'imposer.
Le fair-play financier en frein ?
Il faut dire que pour la plupart de ces "nouveaux" propriétaires, l'investissement ne concerne pas seulement les recrutements de joueurs. A l'image de ce qu'a fait QSI à Paris, des millions ont été mis dans l'aménagement du Camp des Loges et la construction d'un nouveau centre d'entraînement, dans la qualité de la pelouse du Parc des Princes (avec notamment le recrutement du meilleur "jardinier" d'Angleterre, Jonathan Calderwood), des modifications de l'accueil au Parc, dans des recrutements tant pour étoffer le domaine sportif qu'administratif... L'introduction du fair-play financier a également contre-carré certaines ambitions d'expansion, comme celles du club parisien ou de Manchester City au recrutement limité cette saison comme celui du Zenit. Voire celles de Monaco, de la Roma, de l'Inter Milan ou de Liverpool, tous placés sous surveillance par l'organisme de contrôle financier des clubs de l'UEFA (CFCB). Est-ce cela qui explique l'absence de résultats pour ces clubs cette saison ?
Real, Barça, Juve et Bayern, clubs historiques des épreuves européennes au passé glorieux et au présent rutilant, s'appuient sur des actionnaires différents. Les deux clubs espagnols appartiennent à leurs "socios", qui élisent donc le président régulièrement. Le Bayern Munich est porté par un actionnariat populaire à 75%. Quant à la Juventus, c'est la famille Agnelli, fondateur de Fiat, qui en a la propriété depuis 1923. Au travers des années, ces clubs se sont structurés, se sont adaptés à la montée en puissance d'autres clubs, au professionnalisme et à l'arrivée massive de l'argent. Ils possèdent donc dans leur effectif certains des joueurs les plus courtisés du monde, certains des joueurs les plus talentueux de la planète. Au-delà de l'argent, il y a donc le talent.
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