Les Anglais ratent le quart
Cet échec collectif confirme une tendance amorcée il y a trois ans et masquée la saison dernière par le parcours miraculeux des "Blues". Seuls survivants anglais après les huitièmes de finale, les Londoniens étaient devenus champions d'Europe à la surprise générale après avoir frôlé la défaite à tous les tours. Le football anglais a connu trois millésimes exceptionnels avec trois demi-finalistes sur quatre en 2007 (Liverpool, Chelsea, Manchester United), 2008 (les mêmes) et 2009 (Manchester United, Chelsea, Arsenal), et une présence massive en quarts de finale: quatre qualifiés en 2008 et 2009, soit le carton plein, et trois en 2007. Le sommet a été atteint lorsque Manchester United a battu Chelsea aux tirs au but dans une finale anglo-anglaise en 2008. Depuis cette série exceptionnelle, la Premier League n'a fourni aucun demi-finaliste en 2010 et 2013 et un seul en 2011 et 2012, un bilan bien faible pour un pays qui se pique d'organiser le meilleur championnat du monde.
4 titres en 28 ans
Il est difficile de trouver une explication à la fin de cette domination, qu'il faut d'ailleurs relativiser. Les clubs anglais n'ont après tout été champions d'Europe que cinq fois depuis 1984 et leur dernier âge d'or est loin d'égaler celui du tournant des années 1970 et 1980 (six titres d'affilée de 1977 à 1982). Certes, quelques signes peuvent évoquer une perte de qualité globale voire d'attractivité, comme la publication du onze idéal FIFPRO 2012 dans lequel ne figure aucun joueur de Premier League (contre 5 en 2009) ou la signature de l'entraîneur Pep Guardiola au Bayern, alors que tout le monde l'attendait outre-Manche. Mais il serait hasardeux de les surinterpréter. Certains entraîneurs, dont Alex Ferguson, réclament régulièrement des aménagements du calendrier qui aideraient les clubs anglais à être plus compétitifs en Europe. L'absence de trêve hivernale est très critiquée, ainsi que l'impossibilité d'avancer des matches de Premier League au vendredi soir lorsqu'une rencontre de Ligue des champions est programmée pour le mardi suivant. En ce qui concerne le nerf de la guerre, l'argent, la Premier League reste en excellente position avec sept des vingt clubs les plus riches du monde (même si les deux premières places restent occupées par le Real Madrid et le FC Barcelone), selon le dernier classement du cabinet d'audit Deloitte, ce qui laisse prévoir un regain de résultats dans les saisons à venir.
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