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Ligue des champions : A Lisbonne, les remplaçants sont plus déterminants que jamais

Le début du Final 8 a offert un beau spectacle à Lisbonne. Les quarts de finale de la Ligue des champions ont été marqués par de nombreux retournements de situation, notamment grâce aux rentrées décisives de remplaçants en cours de match. La règle des cinq changements en vigueur suite au Covid-19 permet notamment aux équipes de faire tourner et de se donner plus d'atouts tactiques pour faire la différence.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
L'attaquant camerounais du Paris Saint-Germain, Eric Maxim Choupo-Moting, célèbre son but lors des quarts de finale de la Ligue des champions entre l'Atalanta et le Paris Saint-Germain au stade Luz de Lisbonne le 12 août 2020.
 (DAVID RAMOS / POOL)

Les supersubs ont rarement aussi bien porté leur nom. A Lisbonne, la Ligue des champions expérimente son Final 8 sans public mais pas sans frisson. Les quarts de finale ont donné lieu à des rencontres haletantes, décidées majoritairement dans leurs dernières minutes. La C1 a régulièrement offert des scénarios renversants qui en font sa légende. Mais une telle concentration de money time cruciaux ne se produit que peu fréquemment. Dans ces fins de match à rebondissements, le rôle des remplaçants est plus déterminant que jamais, en particulier cette année.

Dans les quatre quarts de finale, dix des vingt buts inscrits ont vu un joueur entré en cours de jeu être impliqué, avec sept buts, deux passes décisives et l'avant-dernière passe salvatrice d'Eric Maxim Choupo-Moting sur l'égalisation du Paris Saint-Germain contre l'Atalanta. Exception faite du Munichois Philippe Coutinho, dont le doublé assorti d'une passe n'a fait qu'enfoncer un Barça déjà à terre, les supersubs ont fait parler la poudre pour envoyer leur formation en demi-finale dans les trois autres chocs de la semaine.

A la 78e minute, Leipzig et l'Atlético Madrid étaient dos à dos (1-1) après l'égalisation de João Felix, rentré à l'heure de jeu. Même score alors entre Lyon et Manchester City. Le Paris Saint-Germain était pour sa part au bord de l'élimination, mené par l'Atalanta. Un quart d'heure plus tard, le RB Leipzig, l'OL et le PSG validaient leur billet pour le dernier carré grâce à leurs remplaçants. Mention spéciale au PSG avec le duo Choupo-Moting (1 but) – Kylian Mbappé (1 passe), décisif dans les arrêts de jeu pour faire plier la Dea.

OL – Bayern, le match des bancs ?

Coup de chance ? Ou joueurs sans pression pour libérer des matches sous tension ? Sans doute un peu de tout cela, mais pas seulement. Avec le Covid-19, la décision de l'UEFA de passer de trois à cinq changements offre davantage de latitude aux entraîneurs pour piocher dans leurs effectifs et trouver l'atout manquant. Avec des états de fraîcheur variés en fonction des formations et de leurs calendriers de reprise, la Ligue 1, le seul des grands championnats à avoir arrêté sa saison, et la Bundesliga, premier à avoir terminé ses 38 journées, en ont profité pour placer deux de leurs représentants en demi-finale. Pouvoir faire souffler les organismes éreintés semble primordial pour faire la différence dans les ultimes instants.

"C'est important de s'appuyer sur les cinq changements, expliquait l'entraîneur lyonnais Rudi Garcia avant la rencontre face à Manchester City. Les entrants seront très importants comme sur les deux premiers quarts de finale." Le technicien des Gones ne s'y est pas trompé. Comme contre la Juventus quelques jours plus tôt en huitième de finale, il a fait le choix de se passer de son buteur Moussa Dembélé au coup d'envoi face aux Citizens. L'attaquant peut alors mieux faire peser son impact athlétique sur les défenses adverses émoussées en fin de partie, tout en se donnant l'atout de la profondeur avec le duo titulaire Memphis DepayKarl Toko Ekambi. Résultat, l'international espoir français a signé ses deux premiers buts en C1 pour Lyon aux 79e et 87e minute samedi, synonymes de qualification.

Contre le Bayern Munich mercredi, Garcia pourrait bien être tenté de reproduire l'expérience. Il fera face à la référence européenne cette saison question densité d'effectif. Jugez plutôt, Hansi Flick a pu faire entrer en deuxième mi-temps contre le Barça Kingsley Coman, puis Philippe Coutinho et Niklas Süle, avant que les deux Tricolores Corentin Tolisso et Lucas Hernandez ne foulent la pelouse pour les dernières minutes quand l'affaire étaient entendue. La richesse du groupe bavarois permet au technicien allemand de compter sur le renfort de cinq internationaux de talent en relais de ses titulaires, sans compter les Javi Martinez, Alvaro Odriozola, Mickaël Cuisance et autre Joshua Zirkzee également en tenue. Ce ne serait donc pas forcément une surprise de voir les suppléants à nouveau se montrer déterminants dans ce Bayern – OL pour une place en finale.

Une injustice pour les outsiders ?

Paris, avec son incroyable finish contre l'Atalanta, n'est pas en reste, même si Thomas Tuchel aurait probablement opté pour une victoire acquise sans avoir à utiliser les forceps. Contre Leipzig, Kylian Mbappé devrait être de retour dans le onze titulaire tant sa blessure à la cheville semble oubliée. Ses accélérations létales avaient mis au supplice l'Atalanta, sur les rotules après son sprint final en Serie A.

Si le RBL ne devrait pas souffrir autant physiquement, il présente, comme la formation italienne, le même "défaut" des équipes aux moyens plus modestes : un groupe qui mise plus sur la qualité que la quantité. Le Roten Bullen possède des joueurs de qualité même sur son banc comme Nordi Mukiele, Patrick Schick, Emil Forsberg ou encore Tyler Adams, buteur décisif à la 88e minute contre l'Atlético. Mais il ne pourra compter sur des joueurs au vécu de Leandro Paredes, Julian Draxler ou même le sauveur improbable Eric Maxim Choupo-Moting, rentré en dernier jeudi. L'Atalanta n'avait ainsi eu d'autres choix que de faire rentrer comme ultime rotation le jeune Jacopo Da Riva, une minute en professionnel avant d'affronter le PSG. A l'heure de forcer la décision, la loi du plus fort fait souvent la différence.

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