Ligue des champions : avec la remontée de Barcelone, le PSG a montré qu'il avait franchi un cap sur le plan psychologique

Moqué pour ses désillusions sur la scène européenne, le club de la capitale a troqué le costume de la victime pour celui du bourreau en éliminant le Barça chez lui, mardi, en quarts de finale.
Article rédigé par Andréa La Perna - Envoyé spécial à Barcelone
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La joie des joueurs du PSG après leur qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions arrachée chez le FC Barcelone, le 16 avril 2024, au stade olympique de Montjuïc. (JOSE BRETON / AFP)

Remonter deux buts de retard, à l'extérieur et sur la pelouse d'un des plus grands clubs de l'histoire du football. Voilà ce qu'a accompli le Paris Saint-Germain en quarts de finale retour de Ligue des champions, mardi 16 avril. Une telle performance semblait encore inimaginable quelques mois en arrière, surtout qu'aucun club français n'avait jamais réussi à la réaliser avant lui. Champion de la déconfiture et enfermé dans cette image du nouveau riche aux ambitions arrogantes, le club de la capitale a franchi un cap dans cette soirée historique au stade olympique de Montjuïc.

Tout le travail de démythification de la Ligue des champions et de dégonflement de cette pression irrationnelle qui faisait perdre tous ses moyens au PSG, entrepris par Luis Enrique, a porté ses fruits. Sa recette : de la rationnalité, une bonne louche d'optimisme et un brin d'arrogance pour jouer les paratonnerres. La veille du match, il avait promis devant une salle de presse comble que son équipe "renverserait la situation" bien qu'elle n'ait jamais encore réussi à le faire dans son histoire à ce stade de la compétition.

"Nous avons le meilleur entraîneur du monde"

Le succès de son équipe porte sa griffe. Après tout, il avait eu tout juste dans son approche de la rencontre : "Je pense que le match va beaucoup ressembler à l'aller. On va faire comme d'habitude : presser et créer des supériorités quand on aura le ballon. Je pense que les deux équipes vont marquer", avait-il annoncé. En désamorçant la peur de devoir combler un écart plus grand, il a transmis de la sérénité à ses joueurs.

"Je n'ai pas de boule magique, mais après avoir analysé le match aller, j'étais convaincu que le résultat n'était pas juste. Il fallait y croire. Les joueurs y ont cru."

Luis Enrique, entraîneur du PSG

en conférence de presse d'après-match

"Même si on perdait 1-0 en début de match, on savait qu'on allait revenir et gagner", a confié Ousmane Dembélé au micro de Canal+ quelques instants après le coup de sifflet final. Même son de cloche du côté de Vitinha : "On sait que deux buts de retard, c'est difficile, mais on est resté tranquille". De tels propos sont assez inhabituels du côté du club de la capitale. Il y a un an, l'exaspération et le sentiment d'enlisement régnaient après l'élimination tout en passivité sur la pelouse du Bayern Munich. Le PSG est transfiguré et le président Nasser Al-Khelaïfi a souhaité tresser des louanges à son coach : "Nous avons le meilleur entraîneur au monde et une vraie équipe. Ce soir, on l'a montré."

"Lorsqu'on fait partie du foot pro, la meilleure sensation qu'on peut avoir, c'est de voir que son travail rend des personnes heureuses, s'est réjoui Luis Enrique. C'est ce que je veux transmettre aux joueurs (...). Depuis le début de la saison, les supporters nous ont toujours accompagnés. Ils voient une équipe qui lutte et qui travaille. Même après la défaite de l'aller, les supporters étaient là." Il ne manquait plus que cette atmosphère sereine, ou plus aussi brûlante que d'habitude, pour observer un PSG en pleine possession de ses moyens sur la scène européenne.

Luis Enrique veut sa finale

Se qualifier pour la phase à élimination directe de C1 sur 12 éditions consécutives, dont sept fois en quarts de finale (et avec une finale en 2020), n'est pas le fruit du hasard. Le problème du PSG n'a jamais été un manque de compétitivité. Il devait surtout apprendre à ne plus perdre ses moyens à chaque fois que l'enjeu devenait un peu trop important.

Le chantier devait prendre du temps, mais Luis Enrique a réussi à remettre le club sur les bons rails dès sa première saison sur le banc parisien, dès les premiers pas de ce qu'on qualifie de "nouvelle ère". Les ambitions avaient été volontairement abaissées. Aujourd'hui, le Paris Saint-Germain est encore en lice pour un potentiel triplé Ligue 1-Coupe de France-Ligue des champions. Mais Luis Enrique préfère continuer à établir ses ambitions pas à pas : "J'espère que cette remontada servira à obtenir quelque chose pour le club, contrairement à celle de 2017, qui n'avait pas permis au Barça de gagner la Ligue des champions. Maintenant, ce que j'espère, c'est que nous pourrons arriver jusqu'en finale."

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