Ligue des champions : Comment Lucien Favre a posé sa patte à Dortmund
Comment rêver d’un meilleur départ ? Fraîchement débarqué de l’OGC Nice cet été, Lucien Favre a posé ses valises à Dortmund avec un objectif : rendre au club de la Rhur sa réputation d’équipe séduisante, joueuse, et diaboliquement efficace ; ces mêmes atouts qui faisaient du Borussia de Jurgen Klopp un monstre d’Europe au début des années 2010. Si le Dortmund de Favre est encore loin du niveau de l’équipe finaliste de la C1 en 2013, les premières semaines du coach suisse à la tête des jaunes et noirs laissent présager un avenir radieux.
Après 6 journées de Bundesliga, le BVB (14 pts) est leader du championnat, devant le Bayern Munich et le Hertha Berlin (13 pts) : 4 victoires, dont des cartons face à Nuremberg (7-0), Leverkusen (2-4) et Leipzig (4-1). Les Allemands sont également très bien partis en Ligue des Champions avec une victoire tout en maîtrise sur la pelouse de Bruges (0-1). Le décor est planté pour l’AS Monaco, qui, à l’inverse, connaît son pire début de saison en Ligue 1 depuis 45 ans.
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Rigueur et discipline
Si les débuts du Borussia Dortmund relooké sont aussi convaincants, Lucien Favre n’y est pas étranger. Après deux saisons réussies à Nice, dont une terminée à la 4e place de Ligue 1, le technicien suisse retrouve un championnat qu’il connaît bien pour y avoir dirigé le Borussia Mönchengladbach’ de 2011 à 2015. Et la recette Favre n’a pas changé à Dortmund : rigueur et perfectionnisme sont les maîtres mots du coaching mis en place par le technicien de 60 ans. " L'entraîneur intervient sur ma position corporelle, sur la façon dont je dois courir, comment je dois utiliser mon pied droit, mon pied gauche. Pour lui tout est important" explique par exemple le défenseur français Abdou Diallo, qui, à 22 ans, est l’une des très bonne surprises du début de saison des Borussiens.
Comme des Arsène Wenger ou Christian Gourcuff avant lui, Lucien Favre entraîne « à l’ancienne ». Lors des séances entrainement, chaque détail compte. Tactique, positionnement, conservation du ballon … rien n’est laissé au hasard, quitte à passer des heures à faire et refaire les mêmes exercices. Les coéquipiers de Marco Reus ont eu l’occasion de le constater dès les stages de pré-saison.
"Trouver un équilibre"
Pour autant, le technicien Suisse doit apprendre à gérer un effectif jeune, qui a été remodelé dans les grandes largeurs au cours du mercato estival. Paco Alcacer, Axel Witsel, Thomas Delaney, Marius Wolf ou encore Abdou Diallo sont arrivés. Autant de profils intéressants qu’il convient d’intégrer progressivement au collectif que Lucien Favre entend mettre en place. « On doit trouver un plus juste équilibre. Il y a beaucoup de jeunes dans cette équipe. Lors du dernier match, la moyenne d’âge était de 23 ans. C’est très jeune, mais il y a un gros potentiel de progression technique et tactique. Cela va prendre du temps », a lui-même reconnu le natif de Saint-Barthélémy en conférence de presse.
Mais après deux mois de compétitions officielles, la mayonnaise a déjà pris, et les paris du technicien Suisse sont pour l’instant réussis : derrière, Abdou Diallo et Manuel Akanji, bien que peu expérimentés, gèrent parfaitement la charnière (5 buts concédés en 6 matches). Axel Wistel apporte toute sa vista au milieu de terrain alors que Paco Alcacer a su se montrer efficace lors de ses entrées en jeu (doublé contre Leverkusen). Par ailleurs, les Reus, Pulisic et Gotze sont toujours là pour apporter leur expérience dans les moments décisifs.
Comme à Mönchengladbach et à Nice, Lucien Favre impressionne aussi par son flair tactique. En Rhénanie, il n’hésitait pas à user de rotations pour développer une concurrence saine au sein de son effectif. Résultat : la plupart des joueurs de son groupe bénéficiaient d’un temps de jeu conséquent, avec la nécessité de toujours faire leurs preuves. C’est cette rotation permanente que l’entraîneur Suisse entend mettre en place à Dortmund. Bien lui en a pris : les jokers de luxe que sont Paco Alcacer et Jadon Sancho ont sauvé les jaune et noir à Leverkusen (4-2), et de manière plus globale, les joueurs entrés en cours de rencontre se sont montrés décisifs à dix reprises depuis le début du championnat. C’est autant que sur toute la saison dernière.
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Monaco est donc prévenue. Le club de la Rhur version Favre n’a guère de ressemblances avec l’équipe qui avait coulé face à Kylian Mbappé et consorts en quart de finale il y a deux ans. Mais Lucien Favre devra aussi garder en mémoire que son équipe avait connu un début de saison similaire il y a 12 mois, sous la houlette de Peter Stoger, avant de s’écrouler en Bundesliga et de terminer à 29 points de son éternel rival munichois
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