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Ligue des champions : Dimitri Payet, symbole du naufrage marseillais

Fantomatique contre le FC Porto, Dimitri Payet a une nouvelle fois déçu avec l’OM en Ligue des champions. Si l’ailier réunionnais n’est pas le seul coupable du naufrage collectif marseillais, il en est un des principaux responsables. Pour son 18e match dans la reine des coupe d’Europe, Payet n’a été que l’ombre de lui-même. Et a entraîné ses coéquipiers dans sa chute, en ratant le pénalty de l’égalisation.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (CARLOS COSTA / AFP)

Moqué pour sa prise de poids pendant l’été, Dimitri Payet a effectivement un sacré coup de fourchette. Du moins en Ligue des champions. Avant d’affronter le FC Porto, il avait tiré 32 fois en C1, pour aucun but. Contre les Portugais, c’est un penalty qu’a décidé de croquer le leader technique marseillais. Alors que l’OM était déjà mené 1 à 0, Payet a envoyé sa tentative bien au dessus de la cage portugaise, lui, normalement si habile dans l’exercice. Plus qu’un raté : le symbole de sa disette sur la scène européenne, mais aussi de son plafond de verre en Ligue des champions, et de la sale soirée marseillaise à Porto.

Des Payet dans l'ombre

En 18 rencontres de Ligue des champions, Dimitri Payet en est donc à présent à 33 tirs pour aucun but. Mais au delà de ce penalty qui aurait remis l’OM à l’endroit dans ce drôle de début de match, l’ailier marseillais a surtout été fantomatique. Comme contre l’Olympiakos. Comme depuis le début de saison. "Je me sens de mieux en mieux", avait pourtant affirmé le joueur en conférence de presse d’avant match. Remplaçant la semaine dernière contre Manchester City,  Payet avait été piqué dans son orgueil. "Je suis quelqu’un qui aime jouer ce genre de match, bien sûr que j’étais déçu. Mais je l’ai dit, il faut respecter les choix du coach", relativisait-il. Le Réunionnais était donc attendu au tournant. Mais à part sa coupe de cheveux, l’ex-capitaine marseillais n’a rien changé.

Le fait est que depuis sa prolongation de contrat, Dimitri n’est plus Payet. Sa justesse technique, sa vivacité, ses ouvertures lumineuses : tout a disparu. Et lui-même le concède : "La critique fait partie du jeu. Il faut savoir se remettre en cause, ce que je fais personnellement. (…). Les supporters attendent autre chose et nous aussi. On est frustrés. On est conscient du fait qu'il faut faire plus et être à notre meilleur niveau". Or, Payet est loin de son niveau et sa récente passion pour le chambrage sur twitter commence à déranger, dans la mesure où les performances ne suivent plus sur le terrain. Sur la pelouse de Porto, il y a eu ce penalty raté donc, mais pas que. Sur son côté gauche, Payet n’a jamais été trouvé. Pire, lui n’a jamais trouvé ses coéquipiers, alors qu’il est le principal dépositaire du jeu marseillais. Tantôt à gauche, tantôt dans l'axe : mais jamais au bon endroit. Paradoxalement, la seule fois où on l’a vu, c’est lors de cette tentative ratée.

Evidemment, Payet n’est pas responsable des lacunes défensives de son équipe, ou du manque de réussite. Mais à 33 ans et avec un passé de capitaine, il n’a pas non plus enfilé le costume de taulier pour remobiliser ses troupes quand le navire marseillais a commencé à tanguer, avant de couler au stade du Dragon. Certes, Payet n’a pas une expérience énorme de la Ligue des champions en tant que telle, mais son vécu européen avec l’OM, et du haut niveau en Premier League ou avec les Bleus fait qu’on attend plus de lui sur ces rendez-vous. En témoigne sa campagne d’Europa League 2017-18. Au niveau inférieur, Payet avait en effet été déterminant dans l’épopée marseillaise jusqu’en finale (3 buts, 7 passes décisives). Peut-il l’être dans la cour des grands, en C1? Non, vraisemblablement.

Remplacé la tête basse à l’heure de jeu, le numéro dix marseillais l’a sans doute compris, et risque de passer une mauvaise nuit, avant des semaines agitées. De leur côté, les dirigeants marseillais doivent commencer à regretter de l'avoir prolonger jusqu'en fin de carrière. A sa sortie du terrain, Payet pu croiser celui qui, par son entrée, n’a fait qu’illuminer ses manquements dans le jeu : Michaël Cuisance. A 21 ans, le milieu arrivé du Bayern a montré bien plus en 30 minutes que son aîné en une heure. Et il y a fort à parier que dans les prochaines semaines, on verra de nouveau les deux hommes se croiser à l’heure des remplacements. Mais dans l’autre sens. A moins que l’étoile Payet ne se remette à briller. A 33 ans, la résurrection est toujours possible.

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