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Ligue des champions : en éliminant le Bayern après le Barça, le PSG a exorcisé ses vieux démons pour enfin changer de dimension

Longtemps incapable d'atteindre le dernier carré de la Ligue des champions, le PSG s'est qualifié mardi pour la deuxième fois d'affilée pour les demies en éliminant le Bayern Munich, dans la foulée de sa victoire contre Barcelone au tour précédent. Une nouvelle ère.
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Kylian Mbappé (PSG) (FRANCK FIFE / AFP)

Le Paris Saint-Germain est de retour en demi-finale de la Ligue des champions pour la deuxième année d'affilée. Finaliste malheureux l'an dernier, le PSG a pris sa revanche sur son bourreau bavarois. Victorieux 3-2 à l'aller, ils ont tenu le 0-1 à domicile, mardi 13 avril, pour écarter le tenant du titre. A nouveau dans le Top 4 européen, les Parisiens confirment leur changement de dimension.

"Rêver plus grand !" Ces dernières années, le slogan du PSG faisait parfois l'objet de railleries. Objectif annoncé, répété et revendiqué depuis l'arrivée du Qatar aux commandes du club en 2011, la Ligue des champions a résisté aux Parisiens. Pire, jusqu'à l'été dernier, ils n'avaient même pas atteint le dernier carré (quatre quarts de finale et trois huitièmes). Rêver plus grand oui, mais pas jusqu'au dernier carré, donc. La finale disputée à l'été 2020 se présentait comme un bond en avant. Mais entre la coupure liée au coronavirus, le format inédit sur un match unique lors du Final 8 ou des adversaires jugés peu prestigieux (Dortmund, Atalanta, Leipzig), les bémols pour évoquer ce statut de vice-champion d'Europe étaient vite trouvées. Mais cette année, en éliminant Barcelone puis le Bayern Munich, grand favori à sa propre succession, Paris a prouvé que la campagne 2020 n'avait rien d'un accident. 

 

Les vieux démons exorcisés 

Il sera difficile d'effacer la Remontada (défaite 6-1 face à Barcelone en 2017) ou la piteuse élimination face à Manchester United (1-3 en 2019) de l'imaginaire collectif. Ces deux revers ont symbolisé la fragilité des Parisiens sous pression, leur incapacité a conclure le travail après des matchs aller très aboutis (4-0 contre Barcelone, 2-0 à Manchester). Leur évocation était devenue inévitable avant chaque match retour. Face au Barça en huitièmes, le PSG a semblé tout proche de la rechute malgré un avantage très confortable acquis sur la pelouse du Camp Nou (4-1). Une performance historique du gardien Keylor Navas a permis d'éviter le pire.

Mais mardi soir contre le Bayern, alors que tout laissait présager d'une nouvelle soirée très compliquée sur la pelouse du Parc, les Parisiens sont apparus bien plus sereins. Confiants dans leur capacité à tenir face à des assauts répétés et même à produire du jeu grâce à des sorties de balle inspirées. L'ouverture du score de l'ex-Parisien Eric Maxim Choupo-Moting (déjà buteur à l'aller) en première période a semé le doute, mais pas la panique, alors que Paris venait de rater plusieurs occasions d'ouvrir le score. "Je suis très heureux, malgré la défaite, a souligné Neymar au micro de RMC Sport. On affrontait une grande équipe, le champion d'Europe, et on retourne en demi-finales. On est vraiment une équipe. On s'est beaucoup parlé pendant le match."

Seule la victoire finale sera belle

Le Brésilien, justement, a tenu son rang dans un match important. Depuis son arrivée en 2017, Neymar s'est distingué par ses statistiques folles mais aussi ses absences récurrentes lors de rencontres décisives. Cette année encore, il avait dû assister au huitième de finale contre le Barça depuis les tribunes. Mardi soir, il a livré une prestation hors norme, certes sans parvenir à marquer. Mais son activité balle au pied a semé la zizanie dans les rangs bavarois. Déjà au cœur du parcours parisien en Ligue des champions l'an dernier, il a une nouvelle fois contribué à rapprocher Paris de son objectif ultime. "On est en demi-finales et maintenant on vise plus grand" a conclu Neymar. 

Si la France a connu quelques belles épopées européennes, elle manque cruellement de vainqueurs. Malgré les tentatives rémoises, stéphanoises ou monégasques, seul l'Olympique de Marseille a pu soulever la coupe aux grandes oreilles. Pour que la réussite du projet parisien soit complète, la victoire finale apparaît indispensable. "On peut gagner la Ligue des champions, on peut gagner tous les trophées en jeu, a assuré Nasser Al-Khelaïfi sur RMC Sport. Kylian et Neymar n'ont pas d'excuses pour partir, parce qu'on a tout pour gagner maintenant la Ligue des champions ici. On est une grande équipe, aujourd'hui, avec tout le respect pour les autres, on est là avec eux." Manchester City pourrait se dresser sur la route du PSG, en cas de succès des Anglais face à Dortmund mercredi soir. Un autre ogre, qui rêve lui aussi d'une première Ligue des champions. Le chemin est encore très long et les adversaires redoutables. Mais après avoir écarté le Bayern, rarement le PSG n'aura semblé aussi bien armé pour les affronter.

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