Ligue des champions : entre limites et renouveau, le PSG tire un trait contrasté sur son parcours européen
Les supporters parisiens se voyaient déjà envahir la pelouse du Parc des Princes et prendre leurs billets pour Wembley. Ils assisteront finalement à la finale de la Ligue des champions depuis leur canapé, comme les années précédentes. Après avoir passé les deux derniers mois à apprécier le nouveau visage de ce Paris Saint-Germain beaucoup plus serein sur la scène européenne, une nouvelle désillusion leur a été servie, à domicile, dans un stade qui n'avait plus vibré pour une demi-finale de C1 depuis 29 ans.
Tous les ingrédients pour une belle gueule de bois sont réunis, mais une fois passé le temps de la douleur, il ne faudra pas perdre de vue que cette campagne européenne est celle du renouveau. Un an plus tôt, on avait quitté le PSG sur une élimination en toute impuissance à Munich, en huitièmes de finale pour la deuxième année consécutive. Face à un sentiment de fin de cycle, alimenté par l'exaspération, la direction du club avait décidé de procéder à un grand ménage estival.
"Il ne faut pas tout jeter"
En mettant fin au mandat de Christophe Galtier et en écartant deux de ses stars, Neymar et Lionel Messi, son idée était d'amorcer une nouvelle ère en reprenant quasiment de zéro. A son arrivée sur le banc, Luis Enrique a refusé de fixer un objectif concret en Ligue des champions, ce qui est une nouveauté dans ce club qui visait le sacre en C1 sous cinq ans à l'arrivée des investisseurs qatariens en 2011.
Avant d'avoir des vues sur la coupe aux grandes oreilles, Paris devait déjà se trouver une identité de jeu. "En début de saison, personne ne croyait en nous", a rappelé le capitaine Marquinhos au micro de Canal + quelques minutes après l'élimination. Il y a beaucoup de bonnes choses à tirer de cette compétition. On a surmonté beaucoup d'obstacles. Il ne faut pas tout jeter, l'élimination est dure, il y avait la place, il a manqué l'efficacité."
Il ne s'agit pas que d'un discours pour garder la face. Malgré sa déception évidente, le public du Parc des Princes a choisi d'applaudir ses joueurs mercredi soir, ce que Luis Enrique n'a pas manqué de relever en conférence de presse d'après match. Fidèle à sa ligne habituelle, l'Asturien a souhaité noter le positif malgré sa "grande tristesse". "Je suis très fier et satisfait de mon équipe. J'adore son état d'esprit jusqu'à la dernière minute. Je crois qu'on n'a pas été inférieurs sur ces deux matchs. On a eu six tirs sur les poteaux. Aujourd'hui, le football n'a pas été juste avec nous", a-t-il développé.
Confirmer la saison prochaine sans Mbappé
La malchance seule ne saurait expliquer son échec total face au Borussia Dortmund, un adversaire a priori moins redoutable que les deux autres demi-finalistes (le Bayern Munich et le Real Madrid) et actuel cinquième du championnat d'Allemagne. Les erreurs du match aller ont été répétées et les joueurs parisiens n'ont non seulement pas été capables de battre cet adversaire, ils n'ont pas marqué le moindre but en 180 minutes. De plus, il est important de rappeler que le PSG en C1 cette saison, c'est aussi 5 victoires et 2 matchs nuls pour 5 défaites.
Une analyse plus critique mettra en lumière le tirage au sort plutôt clément en phase à élimination directe. Eliminer la Real Sociedad, un novice qui plus est en perte de vitesse, était une obligation. Renverser le FC Barcelone chez lui était inédit, mais les Blaugranas s'étaient tiré une balle dans le pied avec l'expulsion précoce de Ronald Araujo. A la fin des courses, Paris ne se sera frotté avec aucun des grands favoris à la victoire finale (Manchester City, le Real Madrid et le Bayern Munich).
On notera aussi que le recrutement estival n'a pas été une aussi grande réussite que prévu. Randal Kolo Muani, Milan Skriniar, Gonçalo Ramos, Manuel Ugarte, Marco Asensio ou encore Kang-In Lee, aucun de ces joueurs, dont les indemnités de transfert cumulées atteignent 242 millions d'euros d'après Transfermarkt, ne s'est imposé dans le onze de départ. Seuls Bradley Barcola, Ousmane Dembélé et Lucas Hernandez sont devenus des cadres.
Qu'on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide, l'analyse de cette campagne de Ligue des champions dépendra de la prochaine saison. La nouvelle dynamique demande une confirmation et Paris devra faire sans Kylian Mbappé. "C'est un processus qui est long, mais on a montré cette saison qu'on était capable d'aller loin", a appuyé ce dernier, s'incluant dans le collectif malgré son départ déjà entendu. 2024-2025 sera l'année 1 du PSG sans Kylian Mbappé, mais Paris a déjà posé les jalons de sa prochaine saison.
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