Ligue des champions : l'AS Monaco au révélateur dans le Temple londonien
En disposant du Paris SG, fin août en championnat (3-1), les Monégasques ont marqué les esprits. Au-delà du résultat sec, c'est surtout la manière proposée par la formation emmenée par Andrea Raggi qui a séduit. Si, la saison passée, le jeu de l'ASM ne passionnait pas grand monde, même du côté des supporters à Louis-II, le style proposé depuis juillet est nettement plus reluisant. En parallèle de leur parcours domestique, les amenant en tête du championnat de France, les éliminations coup sur coup de Fenerbahçe et de Villarreal dans les tours d'écrémage de la lucrative Ligue des champions, ont enchanté les fans des "Rouge et Blanc". Pan dans le mille !
Bakayoko, le "Pogba" monégasque
Libérés par le traquenard proposé en C1, les hommes d'un Leonardo Jardim, soulagé et limite revanchard (beaucoup d'observateurs l'ont régulièrement taclé pour sa prétendue frilosité), ont su imposer leur stratégie, aussitôt confirmée par la démonstration réalisée le week-end dernier à Lille (victoire contre le LOSC, 4-1). Malgré l'absence de Radamel Falcao, à l'infirmerie depuis plus d'un mois mais sur le point de revenir, Monaco a lâché les chevaux. Le technicien portugais s'appuie sur une tactique équilibrée, avec quelques hommes clé dans le groupe. Fabinho, Jemerson, Dirar, Germain et Bernardo Silva illuminent le jeu de l'ASM, devenu spectaculaire. Et puis, dans l'entrejeu, la pieuvre Tiémoué Bakayoko épate par son abattage tout terrain. En pleine forme, le "Pogba" monégasque imprime le tempo à l'équipe, tant défensivement qu'en phase d'attaques.
Même avec Toulalan, Lemar, Subasic et Benjamin Mendy tout juste en phase de reprise et certainement sur la touche à Londres, les représentants du Rocher ne devraient pas subir le même sort que ce qu'ils avaient vécu, la saison passée, contre Tottenham. En Ligue Europa à l'époque, l'ASM avait implosé face aux exploits de l'Argentin Erik Lamela (défaite 1-4). En fait, cette claque était d'autant surprenante que, dans son histoire, Monaco a toujours réussi des coups outre-Manche. Hormis un autre revers en 2004 à Liverpool (0-2), les joueurs de la Principauté s'en sont souvent sortis sur les impeccables pelouses de Premier League. A Leeds en 1995 (1-0), à Newcastle en 1997 (1-0), à Manchester United en 1998 (1-1), à Chelsea en 2004 (2-2) et, dernièrement, à Arsenal en 2015 (3-1), les Asémistes n'ont pas craqué, voire réussi des prodiges.
Plus d'espaces à Wembley
Ce mercredi, les leaders de la Ligue 1 ne retrouveront pas White Hart Lane, l'habituel antre des Spurs, mais le prestigieux stade de Wembley. Maurico Pochettino s'en délecte à l'avance : "Les joueurs auront plus d'espace pour évoluer. Ce sera difficile pour les adversaires de presser." Le Sud-Américain n'a pas précisé si Monaco, habile en contres, ne serait pas non plus avantagé par la topographie des lieux. Pour rappel, Arsenal avait tenté le coup en 1998 et, à l'époque, dans le Temple anglais, le RC Lens avait fait mieux que résister, parvenant même à l'emporter (1-0). Le mythique stade londonien était encore dans son ancienne configuration, mais le pré était déjà immense et similaire.
Tottenham est invaincu en ce début de saison, avec une dernière sortie en forme de démonstration à Stoke City (4-0, avec des buts signés Delle Alli, Harry Kane et le Sud-Coréen Son Heung-min). "C'est un résultat important pour nous, a admis après coup le coach argentin des Spurs. Je suis content pour les joueurs et nos supporters. C'était presque parfait." Pour cette répétition avant le lancement de la saison en Ligue des champions, Tottenham retrouvait Hugo Lloris dans le but, après son absence pour blessure, alors que Moussa Sissoko, tout juste recruté, a fait son apparition en seconde période comme remplaçant, en succédant au Danois Christian Eriksen.
Dernier point : en conférence presse, la veille du match, Pochettino, malin, a assuré qu'il ne serait pas surpris de voir Falcao débuter la rencontre dans le camp monégasque. Histoire de mobiliser ses hommes, mais aussi de couper l'herbe sous le pied de son homologue monégasque. La partie d'échecs a débuté. Et, pour ce qui est des surprises, bonnes ou mauvaises, en football comme ailleurs, il faut savoir anticiper.
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