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Ligue des champions : l'Atlético de Madrid, fidèle aux postes

On disait l’Atlético de Madrid en crise et l’influence de son entraîneur Diego Simeone épuisée. Mais devant leur public, les Colchoneros ont réussi l’exploit : faire tomber l’ogre Liverpool (1-0). Comment ? En revenant aux basiques défensifs qui avaient fait des Madrilènes un épouvantail européen, un casse-tête pour tous les attaquants. Même pour le trio Salah-Firmino-Mané.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"À chaque match, il est important de ne pas encaisser de but. Face à Liverpool, cela le sera encore plus car cela nous donnerait une belle option pour le retour à Anfield" prophétisait Jan Oblak avant le match en conférence de presse. Une sortie qui pouvait paraître audacieuse, bien que signée d’un des meilleurs gardiens du monde, puisque Liverpool n’avait ni perdu, ni quitté une pelouse sans marquer depuis 15 matches. Et encore, il s’agissait d’un quart de finale de League Cup pour lequel les Reds avaient aligné leur U23. En réalité, cela faisait depuis le 17 septembre (35 matches), et une défaite à Naples (2-0) en Ligue des champions, que Liverpool n’avait plus fini un match bredouille. C’est dire, déjà, de la performance de l’Atlético de Madrid.

Les matelas d'acier

Disposés dans leur traditionnel 4-4-2 défensif, avec Thomas Lemar comme seule surprise dans le couloir gauche, les Matelassiers sont revenus à leurs basiques contre Liverpool. Comme si la pseudo-crise imputée au club lui avait rendu service, en le replaçant dans un rôle qu’il adore : celui d’outsider, face à l’intouchable Liverpool. Un rôle dans lequel se complait l’Atlético, et qui lui a permis d’accrocher deux finales de Ligue des champions ces dernière années (2014, 2016). 
 

"Du pessimisme, moi je n’en vois pas. Bien au contraire. C’est de l’optimisme que je ressens autour de moi, de l’émotion aussi" avait d’ailleurs dédramatisé Diego Simeone en amont du huitième de finale contre Liverpool. 
 

Et des émotions, il y en a eues dans un Wanda Metropolitano qui a joué son rôle dans cette soirée. Idéalement lancé par l’ouverture du score précoce de Saul Niguez, sur un but plein d’une hargne toute Colchonero, l’Atlético de Madrid a ensuite appliqué la recette qui a fait son succès.

Regroupés sur leur but, les Madrilènes ont subi. Beaucoup subi. La preuve en chiffres : Liverpool a eu 72% de possession de balles, obtenu 7 corners, et centré 33 fois (pour 6 réussis). Mais les hommes de Simeone ont tenu. Très bien. Ainsi, l’Atlético a gagné 71 duels (contre 57), 25 duels aériens (contre 20), tout en commettant moins de fautes que les Reds (11 contre 13). Écœuré, Liverpool a certes plus frappé que Madrid (8 tirs contre 7), mais n'a pas cadré la moindre frappe.

À l’arrivée, Diego Simeone peut être heureux. Très démonstratif sur son banc de touche, l’entraîneur argentin a remporté la bataille tactique contre le Liverpool de Klopp. Jürgen Klopp qui, justement, avait loué la rigueur et la solidité défensive de l’Atlético de Madrid avant le match.

Celles-là même qui ont fait chuter ses Reds ce soir, dans le stade qui les avait vus devenir champions d’Europe en mai dernier. Evidemment, le match retour à Anfield promet d’être différent et la qualification est loin d’être acquise pour l’Atlético. Mais pour l’heure, les Colchoneros peuvent savourer avec la sensation du devoir accompli, et d’une identité retrouvée.

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