Ligue des Champions : la dolce vita grecque de Mathieu Valbuena
Mercredi 3 octobre 2007, Marseille affronte le vice-champion d’Europe, Liverpool, chez lui, en phase de poules de la Ligue des Champions. Jamais un club français n’a gagné ici, dans le mythique stade d’Anfield. Le défi est colossal pour l’OM d’Eric Gerets. A une époque où la C1 est encore accessible en clair à la télévision française, c’est ce match que choisit Mathieu Valbuena pour se révéler au grand public français. A la 76e minute, Petit Vélo combine avec Boudewijn Zenden, fixe Jamie Carragher, et enroule un ballon en pleine lucarne qui, après avoir claqué la barre, envoie les supporters marseillais au septième ciel. Marseille s’offre Liverpool à Anfield, grâce à un gamin de 23 ans, arrivé de Libourne-Saint-Seurin (National) un an plutôt.
Petit Vélo a changé de braquet
Cette scène européenne qui l’a révélé, Mathieu Valbuena la retrouve cette saison sous les couleurs de l’Olympiakos. Et avec succès. A 35 ans, le milieu français vit une véritable cure de jouvence en Grèce, depuis sa signature cet été. A peine arrivé, le Français a d’abord permis au club du Pirée de passer les trois barrages de C1 contre le Viktoria Plzen, Istanbul Basaksehir et Krasnodar. Comment ? En délivrant cinq passes décisives et en marquant un but. "Je pense qu’en faisant l’historique de mes débuts de saison, c’est le meilleur. Je me sens bien en jambes, je me sens très bien dans ma peau et j’ai l’impression de vivre une seconde jeunesse" a d’ailleurs reconnu le joueur dans une interview à So Foot.
Lors du premier match de poule contre Tottenham, Mathieu Valbuena a continué sur la lancée. Petit vélo s’est rappelé au souvenir de l’Europe du foot avec un but et une passe décisive qui ont permis aux siens d’accrocher les Spurs (2-2), finalistes de la dernière Ligue des champions. Le tout pour son centième match européen, rien que ça. Blessé et laissé sur le banc à Belgrade, il n’a en revanche rien pu faire pour éviter le naufrage contre l’Etoile Rouge (1-3). Alors ce soir, à l’heure de recevoir le Bayern Munich, nul doute que Mathieu Valbuena cherchera à renfiler son costume de capitaine de la barque du Pirée, costume tout neuf et parfaitement à sa taille.
D'indésirable à indéboulonnable
Pour s’imposer aussi vite à l’Olympiakos, Valbuena a dû se battre, comme toujours. A son arrivée cet été, il était vu comme un énième grand nom venu en pré-retraite en Grèce. Pire, comme un joueur fragile, de plus en plus handicapé par les blessures. C’était mal connaître l’homme. "À mon âge, c’était une très belle opportunité" a reconnu Valbuena à So Foot, avant d’écarter toute suspicion de pré-retraite : "Quand on me voit jouer, on ne voit pas forcément que j'ai 35 ans. Je me sens très bien physiquement, je me sens « fit ». Le plus important, c’est de prendre du plaisir sur le terrain, et d’en donner".
Mission déjà réussie pour Valbuena qui s’est imposé comme un rouage essentiel de l’Olympiakos en quelques semaines, grâce à 8 passes décisives et 4 buts en 13 matches. Un début de saison canon, qui s’explique aussi par son repositionnement en numéro dix suite à la blessure de Kostas Fortounis. Venu pour occuper les couloirs comme à Lyon ou Fenerbahçe, l’homme aux 52 sélections en Bleus s’est, comme toujours, vite fait sa place dans ce club francophone (Christian Karembeu et François Modesto figurent dans l’organigramme). Contre le Bayern Munich ce soir, il a l’occasion d’asseoir un peu plus son statut. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’il ferait des misères à un club allemand en Ligue des Champions…
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