Ligue des champions : Lyon est-il à sa place ?
L'OL se retrouve donc dans la cour des grands, du moins celle des 16 heureux qualifiés pour les huitièmes de finale. Dans une concurrence toujours plus relevée en Europe, avec des budgets qui atteignent des sommets et des coûts de transferts qui dépassent l'entendement, on est en droit de penser qu'il s'agit d'une grosse performance. Mais s'agit-il pour autant d'une qualification inattendue, comme le sous-entendrait presque Jean-Michel Aulas ? "On est le Petit Poucet de ces huitièmes, avec l'intime conviction qu'on peut créer quelque chose de grand", estime le président du club.
Tout d'abord, la formation dirigée par Bruno Génésio est parvenue à sortir deuxième d'un groupe F qui était à sa portée. Son classement, derrière Manchester City (1er), mais devant le Chakhtar (3e) et Hoffenheim (4e) apparaît plutôt logique au regard des effectifs. Il ne faudrait toutefois pas négliger la performance obtenue en septembre sur le terrain du champion d'Angleterre (1-2), ni le fait d'être resté invaincu sur ses six rencontres (avec cinq nuls et une victoire). Seuls le Barça, Porto, le Bayern et l'Ajax en ont fait de même.
Des moyens importants mais pas démesurés
Deuxième plus gros budget de Ligue 1 avec 285 millions d'euros, derrière le PSG (500M€) mais devant Monaco (215M€), l'OL n'est pas vraiment un Petit Poucet dans l'Hexagone. En termes de valeur financière à l'échelon européen, le club rhodanien ne figure même pas dans le top 20. Selon une étude du cabinet d'audit KPMG (fichier PDF) publiée en mai dernier, la valeur financière de Lyon est en effet estimée à 429 M€, ce qui le place au 22e rang des clubs les plus riches d'Europe.
Parmi les 16 qualifiés pour les huitièmes de finale, seuls la Roma (21e), l'Ajax d'Amsterdam (29e) et le FC Porto (au de-là des 30) n'entrent pas dans ce top 20, soit quatre clubs sur seize. Donc, il est vrai que Lyon pèse bien moins lourd que les mastodontes que sont le Barça, le Real, les deux Manchester ou le Bayern, mais sa présence n'est pas totalement absurde. Après six ans d'absence en huitièmes de finale, Lyon s'immisce à nouveau parmi les grands.
Des investissements judicieux
Sans fonds de pensions américains, ni fonds d'investissement qataris ou russes, l'OL a tout de même fait appel à un fonds chinois (IDF). Cette part reste cependant limitée à 20 % (soit 100 M€) et le club s'appuie donc essentiellement sur une gestion pertinente. En devenant propriétaire de son stade, le club de Jean-Michel Aulas s'est assuré une certaine stabilité financière. "Nous on veut dominer avec notre propre argent, nos propres ressources", avait lancé Aulas dans France Football. Le pari était pourtant risqué, mais près de trois ans après sa mise en œuvre, ce projet peut être –pour le moment- considéré comme une réussite.
Le stade n'est pas le seul atout de Lyon. Bien conscient qu'il serait difficile de concurrencer les plus fortunés en matière de transferts, l'OL a beaucoup misé sur un recrutement judicieux et assez peu coûteux. Lisandro Lopez reste pour le moment la plus chère recrue du club, pour "seulement" 24 millions d'euros. Mais c'est surtout le centre de formation qui connaît un franc succès. Le Centre international d'étude du sport (CIES) avait même estimé en 2017 que l'école lyonnaise était la troisième meilleure du Vieux continent, derrière le Real et le Barça. Voir l'OL dans ce Top 16 de la Ligue des champions n'est donc pas totalement incohérent et ce n'est sûrement pas Jean-Michel Aulas qui dira le contraire.
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