Ligue des champions : meilleur buteur du monde en 2024, comparé à Erling Haaland... Qui est Viktor Gyökeres ?

L'attaquant suédois du Sporting est l'une des nouvelles stars du football, que les rumeurs de transfert envoient dans plusieurs grands clubs européens.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Viktor Gyokeres célèbre son premier but lors de la victoire du Sporting contre Manchester City en Ligue des champions, le 5 novembre 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)

Il est devenu l'une des attractions du football européen. Encore inconnu il y a un peu plus d'un an, Viktor Gyökeres s'est imposé parmi les meilleurs attaquants du monde. Au point où il ne se passe pas une semaine sans qu'une rumeur l'envoie dans un grand club dès la prochaine fenêtre de mercato. Le Suédois de 25 ans, lui, a réitéré la semaine dernière son envie de terminer la saison avec le Sporting Portugal.

"Je me sens bien là-bas, donc je ne suis pas pressé de déménager", a-t-il prévenu en conférence de presse avec sa sélection nationale le 18 novembre. Il compte donc continuer à tyranniser les défenses du championnat portugais, mais surtout continuer l'aventure en Ligue des champions. S'il a été discret lors de la première défaite de son équipe en C1 cette saison, mardi face à Arsenal (5-1), Viktor Gyökeres est désormais un attaquant redouté en Europe.

Un nouvel Erling Haaland ?

Dès ses premiers pas en Coupe d'Europe, en Ligue Europa la saison passée, beaucoup ont osé la comparaison. Comme Erling Haaland, Viktor Gyökeres est un attaquant de pointe nordique très costaud, presque robotique. Cette carcasse de 1,87m et d'à peu près 85 kg fait des ravages dans la zone de vérité. S'il est très habile face au but, il est surtout capable de se créer lui-même ses occasions grâce à une protection de balle autoritaire.

Le Suédois n'est pas un n°9 à l'ancienne qui s'exprimerait uniquement à la finition. La défense lilloise peut en témoigner, lui qui avait ouvert le score lors de la victoire des Portugais (2-0) en septembre. Il sait se déplacer rapidement avec le ballon, mais aussi participer au jeu. Ses 13 passes décisives données avec le Sporting la saison passée l'illustrent parfaitement. Son investissement dans le travail de pressing est également apprécié.

Forcément, lorsque son Sporting a rencontré le Manchester City d'Erling Haaland en Ligue des champions, il y avait eu un match dans le match. Gyökeres n'a pas le palmarès du Norvégien, ni même la moindre nomination au Ballon d'or, mais il est sorti grand vainqueur de cette opposition pourtant a priori déséquilibrée entre le club portugais et le champion d'Angleterre. Et sur un score sans appel (4-1), surtout avec un triplé de sa part.

Le meilleur buteur de la planète en 2024

Robert Lewandowski, Harry Kane, Kylian Mbappé, Erling Haaland... Tous font moins bien que lui sur l'année civile. Viktor Gyökeres, c'est 59 buts en 56 matchs (club et sélection confondus) et déjà 33 depuis le début de la saison. Avant mardi, sa dernière sortie, un 6-0 de la Suède contre l'Azerbaïdjan, s'était terminée avec un quadruplé de sa part. 

Le Sporting a encore sept matchs à disputer d'ici la fin de l'année. S'il atteint la barre des 60 buts, il rejoindra un club très fermé. Avant lui, seuls trois joueurs avaient atteint ce total au 21e siècle : Lionel Messi (91 en 2012, 60 en 2010), Cristiano Ronaldo (63 en 2012, 61 en 2014, 60 en 2011) et Robert Lewandowski (69 en 2021).

Parcours tortueux et éclosion tardive

Arriver sur le devant de la scène à 25 ans n'est pas chose commune dans une ère où Lamine Yamal est devenu champion d'Europe le lendemain de ses 17 ans. Le parcours de Viktor Gyökeres est celui d'un joueur prometteur sauvé par une deuxième chance. Précoce au point de disputer son premier match chez les professionnels à 17 ans, en D2 suédoise, il s'est retrouvé dans l'effectif d'un club de Premier League, Brighton, avant ses 20 ans, mais sans jamais avoir sa chance dans le prestigieux championnat anglais.

Barré notamment par le Français Neal Maupay, il enchaîne des prêts pas forcément concluants en D2 allemande (à Sankt-Pauli) et en D2 anglaise (Swansea, puis Coventry). Sa demi-saison passée à Coventry en 2021 a beau ne pas être fracassante (trois buts en 19 matchs), le coach Mark Robins pousse pour le garder. "C'est comme si le fait d'avoir levé son option d'achat lui avait envoyé comme message 'Tu seras notre n°9'. Dès le premier jour de la présaison, vous pouviez voir qu'il n'était plus le même animal. Et c'est là qu'il a commencé à martyriser tout le monde", retrace Adi Viveash, coach adjoint à l'époque, au média Coventry Live [lien en Anglais].

A l'été 2021, Gyökeres a opéré une vraie transformation physique, prenant énormément de masse musculaire. En Championship, un championnat réputé pour ses joueurs durs sur l'homme, il franchit alors un cap. En deux saisons, il inscrit 40 buts et délivre 17 passes décisives dans une équipe passant du ventre mou aux premiers rôles.

En mai 2023, Coventry rate la montée en Premier League à cause d'une défaite aux tirs au but contre Luton ; son dernier match avec le club anglais. Lors du mercato estival, il s'envole au Portugal pour rallier le Sporting qui a décidé de miser gros sur lui, en alignant plus de 20 millions d'euros, ce qui en fait la recrue la plus chère de son histoire.

Une célébration signature

Cristiano Ronaldo a la sienne, Kylian Mbappé également. Alors pourquoi pas lui ? Déjà terrifiant de puissance sur le terrain, Viktor Gyökeres se prend pour un méchant dans Batman quand il marque un but. Il place alors ses deux mains entrelacées au niveau de la bouche pour imiter Bane, un personnage très imposant portant un masque couvrant la moitié de son visage.

Un doute subsistait sur la parenté de la célébration, certains évoquant un lien avec le personnage d'Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux. Mais une légende choisie par le joueur dans une vidéo sur son compte Instagram reprend les mots prononcés par Bane dans la trilogie Batman de Christopher Nolan : "Personne ne se souciait de moi avant que je mette le masque".

La célébration a fait le tour du monde, au point d'être reprise par la star de la NBA, Giannis Antetokounmpo, lors de la victoire des Milwaukee Bucks contre les Charlotte Hornets, dimanche.

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