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Ligue des champions : OM - Manchester City, équation à plusieurs inconnues

Sept ans après, l'Olympique de Marseille retrouve les saveurs de la Ligue des champions dans son stade Vélodrome ce mardi contre Manchester City (21 heures). Un match - à huis-clos et avec plusieurs inconnues - qui s'annonce compliqué face au quart de finaliste de la dernière C1. Mais l'état de forme incertain des Citizens en Premier League et, à l'inverse, la bonne dynamique traversée par l'OM en Ligue 1 apparaissent comme autant de motifs d'espoir pour les joueurs d'André Villas-Boas.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
Dimitri Payet (Marseille) et Kevin de Bruyne (Manchester City)

Ce mardi 27 octobre 2020 aurait dû être à marquer d'une pierre blanche pour les supporters de l'OM. Censé marquer le point final de sept longues années de disette européenne au Vélodrome, ce match de Ligue des champions face à Manchester City cristallisait toutes les attentes du peuple ciel et blanc. Dans un monde hors-Covid, il y a fort à parier que les tifos et autres chants d'ultras auraient mis le feu dans les tribunes, que les joueurs olympiens seraient rentrés sur la pelouse assourdis par la ferveur des cris et de l'excitation, les fans guettant depuis trop longtemps ce moment d'exception.

Mais la réalité de l'épidémie a rattrapé cet instantané joyeux. C'est bien à huis-clos que Marseille fera son retour en C1 dans son enceinte face au dernier quart de finaliste de la compétition. Une rencontre où l'équation est simple car elle détache avec évidence un favori et un outsider, même si cet OM - City comporte aussi plusieurs inconnues.

• En difficulté en championnat, les Citizens peuvent-ils trembler face à l'OM ?

Autant le dire tout suite : les hommes de Pep Guardiola n'ont pas encore pris le pli de cet exercice 2020-2021. Tout du moins en Premier League. Le bon début du vice-champion d'Angleterre sur la pelouse de Wolverhampton (1-3) il y a un peu plus d'un mois semble déjà loin. Depuis, les Citizens n'ont remporté qu'un seul de leurs quatre derniers matchs en championnat (une défaite et deux nuls, ndlr).

Tenus en échec le week-end dernier par West Ham (1-1), ils ont de nouveau affiché des difficultés défensives - notamment avec une charnière centrale Ruben Dias - Eric Garcia très expérimentale - mais aussi manqué de fluidité en phase offensive. Pour couronner le tout, Sergio Agüero est sorti sur blessure et est très incertain ce mardi... Peut-être que le retour de Kevin de Bruyne, véritable accélérateur de particules dans le jeu collectif des Mancuniens, permettra de compenser les manques. Il est sans doute trop tôt pour parler de moment idoine pour renverser le club anglais mais à la lumière de leurs dernières sorties en championnat, André Villas-Boas et l'OM ont des éléments sur lesquels s'appuyer pour le faire douter.

• Un Vélodrome en mode "Europe" mais sans public, ça change quoi ?

Comme expliqué en préambule, cette soirée devait être magique au Vel'. Au lieu de ça, contexte sanitaire oblige, la cité phocéenne vibrera par procuration devant sa télé. Mais quel impact ce huis-clos peut-il avoir sur la prestation des joueurs marseillais ? Question difficile à appréhender mais plusieurs supporters redoutent cette absence d'ambiance. "La grosse frustration c'est de revenir à ce niveau de compétition après des années, dans un nouveau Vélodrome, mais de ne pas pouvoir vivre ça comme on le voudrait", explique Valentin, abonné de longue date. "Ça va être bizarre. Et puis tu te dis que ça peut mal tourner si on prend un but d'entrée, qu'il n'y aura peut-être pas le même élan et la même motivation qu'avec des tribunes pleines."

Sofiane partage cet avis. Ce fan de l'OM craint le manque du petit supplément d'âme qu'aurait pu apporter un stade plein. Surtout, selon lui, "on a l'impression qu'il n'y a que le résultat qui compte en ces temps de Covid, car tout ce qu'il y a autour n'existe plus. Et quand tu vois notre effectif avec peu de leaders capables d'évoluer au haut niveau, j'ai très peur que ce soit ce contexte qui nous fasse mal plus que l'irrégularité ou le manque d'expérience."

  (ARNE DEDERT / DPA)

• Marseille en difficulté face aux clubs anglais en coupes d'Europe ?

Sur le côté purement statistique, l'OM peut également s'inquiéter avant de défier Manchester City. Si l'on jette un coup d'œil dans le rétroviseur en observant les derniers résultats du club phocéen en C1 et en C3 face aux écuries anglaises, Marseille ne présente pas un bilan favorable. Et réussit même plutôt mal contre les équipes venues d'outre-Manche. 

Depuis leurs deux premières confrontations en 1976 contre Southampton en 16e de finale de la coupe des vainqueurs de coupes, le club olympien a disputé 24 rencontres contre des formations de Premier League. Le constat est vite fait : huit victoires, 11 défaites et cinq nuls. Les chiffres sont en revanche un peu plus encourageants si l'on tient compte uniquement des matches disputés au Vélodrome, avec 58% de succès (12 rencontres pour sept victoires, quatre défaites et un nul, ndlr). Il faut tout de même remonter au 8 décembre 2010, et une victoire 1-0 en phase de poules contre Chelsea en C1, pour trouver signe d'un résultat positif pour l'OM face à un club anglais sur la scène continentale. De quoi prendre conscience, un peu plus, de la difficulté de la tâche qui attend les coéquipiers de Steve Mandanda.

• Qui pour succéder à Diawara, dernier buteur olympien en C1 il y a 7 ans ?

Battu 1-0 en toute fin de partie face à l'Olympiakos mercredi dernier, l'OM cherche toujours un successeur à Souleymane Diawara, dernier buteur phocéen en Ligue des champions face à Dortmund (défaite 2-1 en décembre 2013). Et pas facile de dégager spontanément un nom tant Marseille piétine offensivement dans cet exercice 2020-2021.

Le week-end dernier face à Lorient (1-0), c'est l'Argentin Leonardo Balerdi qui a offert la victoire aux siens. Un défenseur buteur, comme cela a été le cas sur quatre des 11 buts olympiens (en neuf matches toutes compétitions confondues) depuis le début de la saison. À l'heure actuelle et grâce à son doublé à Brest (2-3), Duje Caleta-Car est toujours le deuxième meilleur scoreur du club, derrière Florian Thauvin (trois buts). Une situation qui illustre l'impuissance des attaquants de l'OM, notamment avec un Dario Benedetto qui cherche sans succès le chemin des filets.

• Quid du mystère Dimitri Payet ?

Transparent face à l'Olympiakos, Dimitri Payet a une nouvelle fois été la cible des critiques la semaine passée. Parmi les arguments les plus souvent évoqués, c'est celui de sa prise de poids qui fait débat. Si André Villas-Boas a assuré que l'ailier olympien affichait "le même que la saison dernière", il s'est agacé des questions persistantes sur l'état de forme de son numéro 10. En conférence de presse vendredi dernier, à la veille du match de l'OM contre Lorient (auquel n'a pas pris part Payet, purgeant son deuxième match de suspension après son carton rouge reçu contre Lyon, ndlr), le Portugais a mis les choses au clair : "Quand les choses sont bien nous sommes monstrueux, mais quand nous sommes moins biens, nous sommes horribles (...) Il sait précisément ce qu'on veut de lui, il a choisi hier (jeudi dernier) de s'entraîner avec les joueurs qui n'ont pas joué, nous sommes là pour l'aider."

La mauvaise sortie en Grèce du joueur de 33 ans a permis d'exhumer des statistiques peu flatteuses en C1 : en 16 rencontres européennes disputées depuis le début de sa carrière, l’international français n’a jamais inscrit la moindre réalisation en 32 tentatives devant le but. Bis repetita ou fin de la malédiction contre City ?

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