Ligue des champions - PSG-Real Madrid (0-0) : Pastore ou pas Pastore, telle est la question
Laurent Blanc ne pouvait qu’être gêné aux entournures. Au sortir du match nul de ses troupes contre le Real Madrid mercredi (0-0), reportant la grande explication pour la 1re place du groupe A en Ligue des champions à dans deux semaines à Santiago-Bernabeu, l’entraîneur du PSG savait que le sujet viendrait sur le tapis. Alors quand un journaliste s’est jeté à l’eau et lui a demandé son avis sur l’apport de Javier Pastore, entré à la 67e minute, il s’est crispé. "Il a amené ce qu'il a amené, et heureusement quand même !" Le Cévenol a ensuite retrouvé son calme, pour reconnaître que l’Argentin avait "apporté la maîtrise du ballon".
Il faut dire que la question est sensible, tant elle ravive un débat qui fait rage au sein du club de la capitale et chez ses suiveurs : que faire d’un Pastore qui a pris les clés du camion la saison dernière et pourtant relégué à un rôle de joker de luxe par l’arrivée d’Angel Di Maria cet été ? En ne jouant que 27 minutes mercredi, l’ancien Palermitain a en tout cas marqué des points, tant sur ce qu’il a produit que ce que l’équipe a fait sans lui. L’animation offensive parisienne, qui a pourtant eu des munitions (58% de possession de balle sur le match), en a trop peu montré pendant une heure pour prouver qu’elle pouvait se passer de sa qualité technique et de sa vista dans les 35 derniers mètres. "On a été trop moyen, on a manqué de percussion offensive", a estimé Blanc après la rencontre. (…) Il faut avoir plus d'ambitions dans le jeu, mais surtout savoir les mettre en pratique sur le terrain. En attaque, il faut qu'on soit patient. On ne s'est pas assez approché de la zone de vérité."
Blanc veut être "optimiste" pour Ibahimovic
Le trio aligné pose clairement question et est loin d’avoir affiché une grande complicité. A ce titre, les sept hors-jeux sifflés à l’encontre des Parisiens sont symboliques des difficultés rencontrées mercredi. Quand l’un était dans le zig, l’autre était beaucoup trop souvent dans le zag. Ou inversement. Il faut dire qu’Angel Di Maria, qui devait solutionner une partie des soucis du PSG dans la dernière ou l’avant-dernière passe, court ostensiblement après sa meilleure forme. Celui qui retrouvait son ancien club n’a actuellement pas le jus nécessaire pour faire les différences auxquelles il est habitué. Edinson Cavani a fait du Edinson Cavani, avec une implication défensive de tous les instants qui ne peut masquer son peu de poids dans le camp adverse. D’autant que l’Uruguayen n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Reste l’épineux cas Zlatan Ibrahimovic.
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Disponible pour ses partenaires et visiblement en jambes, le Suédois n’est pas passé à côté de son sujet. Mais il a manqué quasiment tout ce qu’il a tenté lorsqu’il s’agissait de faire une véritable différence. Une tendance forte depuis maintenant un an, qu’un doublé sur penalty contre Marseille (2-1) ou un autre avec deux buts dans une cage vide à Bastia (0-2) avaient presque fait oublier. Blanc veut pourtant croire au retour en forme, et en force, de sa star, quasiment indéboulonnable du onze-type. "Il faut toujours être optimiste, c'est mon rôle, car l'effectif ne va pas évoluer dans l'année". Il n’empêche que le coach du PSG a la possibilité de pousser Ibrahimovic sur le banc. Même si à court terme, cela ne sonne pas comme une évidence. "J'ai le choix de ne pas le faire débuter, oui. Ou lui donner 15 jours de repos. Mais de le faire travailler aussi, et jouer. Pour qu'il retrouve son meilleur niveau pour les matches cruciaux à venir".
En attendant, le débat Pastore restera plus vif que jamais. Que ce soit à la place d’Ibra ou d’un autre, Blanc doit se triturer l’esprit pour trouver comment faire une place au natif de Cordoba, dont les qualités collent parfaitement avec ce qu’il a manqué au PSG mercredi. Pastore donne du liant au jeu et brille par sa capacité à casser des lignes, par une course balle au pied ou par une passe. L’ex-sélectionneur de l’équipe de France le sait pertinemment, c’est là que le bât blesse actuellement pour Paris. "On a été très bon dans notre camp, malgré le pressing adverse, en sortant bien le ballon. C'est après qu'il fallait être patient. En perdant trop vite le ballon, cela nous a mis en grand danger. Il va falloir y réfléchir." Pour Pastore, qui plaide à longueur d’interviews et de zones mixtes pour davantage de temps de jeu, c’est tout vu.
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