Ligue des champions : Raphaël Varane tient-il vraiment la baraque à Manchester United, six mois après son arrivée ?
Le Français, souvent blessé, connaît des débuts contrastés en Angleterre. Son équipe affronte l'Atlético de Madrid mercredi, en Ligue des champions.
Dix ans, c'est long. Après une décennie couronnée de succès au Real Madrid (2011-2021), Raphaël Varane a quitté sa zone de confort en rejoignant Manchester United cet été. Six mois après son arrivée, le défenseur français retrouve la capitale espagnole, le temps d'un huitième de finale sur la pelouse de l'Atlético, mercredi 23 février. En un semestre anglais, le champion du monde a connu bien des péripéties.
A son arrivée, Varane devait stabiliser la défense de Red Devils, privés de titre en Premier League depuis huit ans. A la simple lecture du classement, le contrat n'est pas rempli : huitième défense du championnat, Manchester United accuse dix-sept points de retard sur son voisin City, leader intraitable. Pis, sa quatrième place est menacée par les rencontres en retard d'Arsenal et Tottenham.
Deux fois plus de buts encaissés sans lui
Mais s'arrêter à ces données strictes est réducteur. Impossible en effet de lui imputer l'ensemble des maux mancuniens puisqu'il a manqué un bon tiers des matchs. Blessé à l'aine lors de la finale de la Ligue des Nations avec les Bleus, l'ex-Madrilène a rechuté début novembre à Bergame. Ce pépin à l'ischio l'a privé de compétitions durant six semaines.
Les deux visages affichés par United en Premier League dépendent grandement de la présence de Varane sur le pré. Avec le Français, les coéquipiers de Paul Pogba encaissent en moyenne 0,86 but par matchs, soit 13 en 15 sorties. Lorsqu'il squatte l'infirmerie - ou le banc en période de reprise - cette moyenne s'envole à 2 buts par match. Les trois déculottées contre Leicester (2-4), Liverpool (0-5) et Watford (1-4) ont coïncidé avec ses absences.
Pour autant, Varane ne tient pas non plus pleinement la baraque lorsqu'il est aligné. A Berne en Ligue des champions (2-1 pour les Suisses) comme à Newcastle (1-1) en championnat, ses pertes de balle ont entrainé un but adverse. "Si vous parlez de Raphaël Varane, il faut dire qu'il a été nul depuis son arrivée ici", a carrément expédié Tim Sherwood, ancien manager de Tottenham, sur Sky Sports. Sans doute exagéré, d'autant que l'ancien Lensois a la faveur de ses entraîneurs : Ole Gunnar Solskjaer puis son successeur Ralf Rangnick en ont fait un élément-clé.
13 matchs manqués, une première depuis 2016-2017
Aligné tantôt avec Harry Maguire (8 fois), tantôt avec Victor Lindelöf (à 4 reprises), voire avec les deux dans une défense à trois (à Tottenham pour une victoire 3-0), Varane tient son rang. Depuis son retour fin décembre, United n'a perdu qu'une fois en dix sorties. "Pour moi, le plus important est qu'il reste en bonne santé et qu'il n'ait pas d'autres blessures, surtout musculaires. Dans ce cas-là, il peut évidemment devenir l'un des meilleurs défenseurs du championnat", a récemment analysé Rangnick en conférence de presse.
Le Français peut-il, justement, se débarrasser de ces pépins ? Ceux-ci peuvent être dûs aux spécificités d'un football anglais "plus physique, plus rapide" que la Liga, dixit l'entraîneur allemand. Depuis août, Varane a manqué treize matchs. Il faut remonter à 2016-17 pour trouver trace d'une saison si contrastée (14 rencontres ratées). De retour "en forme" d'après Rangnick, il sera un maillon essentiel de Manchester United dans la quête de la coupe aux grandes oreilles. Déjà titré quatre fois avec le Real Madrid, le natif de Lille sait y faire en la matière.
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