Ligue des champions : Soirée en enfer pour Raphaël Varane face à Manchester City
Quand Sergio Ramos a été expulsé lors du match aller à Bernabeu en février, le Real Madrid savait qu’il perdait un élément crucial de son plan de jeu et que son absence serait forcément ressentie lors du retour chez Manchester City. Une crise sanitaire et 163 jours plus tard, les Merengue se sont à nouveau inclinés (2-1), et si l’ombre de Ramos était pesante, on retiendra surtout la prestation aussi cauchemardesque qu’inhabituelle de Raphaël Varane.
Inhabituel...
Pourtant lui aussi indéboulonnable, et faisant incontestablement partie de la crème de la crème à son poste, l’international français a offert sur un plateau les deux buts inscrits par Manchester City, annihilant par la même occasion les multiples efforts de Thibaut Courtois pour préserver ses filets. Alors qu’on aurait pu se dire que la titularisation d’Eder Militao ne saurait combler l’impact habituel de Sergio Ramos, par manque de repères, c’est Varane qui a plombé son équipe, peut-être déstabilisé par l’absence du barbu espagnol.
Face à un pressing très haut exercé par les Citizens, Raphaël Varane a craqué après huit minutes de jeu. Pas franchement aidé par l’énième remise latérale de son gardien, se refusant à allonger le jeu et s’entêtant à construire depuis la base arrière, le champion du monde a tenté de pousser le ballon vers l’axe pour s’ouvrir un angle de passe. C’est cette petite touche de trop qui a permis à Gabriel Jesus de gratter le ballon et offrir un but tout fait à Raheem Sterling (8e).
Pas le meilleur moyen pour être en confiance alors que son équipe est dos au mur, et menacée d’élimination dès les huitièmes de finale. Alors que le Real Madrid a rapidement réagi grâce à l’inévitable Karim Benzema (25e) et que la pause a permis aux joueurs de souffler pour se reconcentrer sur le deuxième acte, Raphaël Varane a n'a pas réussi à écarter les démons de son début de match, craquant une deuxième fois et sur une situation plutôt anodine.
... mais d'autant plus marquant
L’ex-Lensois a tout simplement mal apprécié un dégagement adverse. Après avoir manqué le ballon sur sa première intervention, il tente de remettre le cuir en retrait de la tête vers son gardien. Ce qui aurait dû être une interception s’est finalement transformée en une passe décisive pour Gabriel Jesus, qui rôdait encore par là (69e). Ce but du 2-1 a coïncidé avec une fin de rencontre bien plus décousue, signe du délitement collectif des Merengue et d'un début de capitulation.
Derrière ces deux erreurs, seule une remontée de dernière minute aurait pu faire passer le match de Raphaël Varane au second plan. Mais le score est resté figé et le Français sera jugé responsable, du moins en grande partie, du naufrage du champion d'Espagne et de la première élimination de Zinédine Zidane en phase éliminatoire de la Ligue des champions en tant qu'entraîneur. En tout cas, lui-même reconnait sa culpabilité.
"Je veux faire front parce qu'à mes yeux, cette défaite est pour moi. Je dois l'assumer. Je suis triste pour mes coéquipiers, pour leurs efforts. J'ai ma responsabilité dans la défaite, les erreurs se paient très cher à ce niveau de compétition. Je n'ai pas d'explications pour ces erreurs. C'est une nuit compliquée pour moi. Je dois assumer mon rôle dans les bons comme dans les mauvais moments. Il ne faut pas ruminer cela. (...) Il faut avoir du caractère pour revenir plus fort", a réagi Varane au micro de la chaîne Movistar.
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