Monaco : la victoire à Besiktas ou la porte
Après la victoire à Bordeaux (2-0) samedi soir, Leonardo Jardim était satisfait. Son équipe a enfin renoué avec le pragmatisme qui lui sied tant. De nouveau très compacte et aux lignes très resserrées, elle devient de plus en plus difficile à battre. Il faut dire que le technicien portugais a, depuis deux matches, mis de côté le 4-4-2 qui lui avait permis d'être champion de France et de relancer la mode à travers l'Europe, notamment par le biais des sensationnelles productions de son équipe en Ligue des champions la saison dernière. Place donc désormais à un 4-2-3-1, qui était sa marque de fabrique les saisons précédentes. Les raisons de cette évolution sont multiples.
D'abord son équipe était devenue trop poreuse dans l'axe de son milieu de terrain, avec une doublette Fabinho-Moutinho manquant d'impact au plus haut niveau. Ensuite, parce qu'avec les blessures de Jovetic, Carrillo, puis celle de Falcao, Jardim manquait de solutions offensives à sa convenance. "On est obligé de rentabiliser l'équipe par rapport à la qualité des joueurs, explique-t-il. C'est le travail de l'entraîneur de voir ça. Mais ce n'est pas fini avec le 4-4-2." En attendant, il a "beaucoup aimé la façon dont sa formation a maîtrisé son match contre Caen (2-0)". Idem contre Bordeaux. "On était plus équilibré sur nos derniers matches, analyse-t-il. Avec trois au milieu, on reste plus compact, cela donne moins d'espace à l'adversaire, on peut garder cette idée."
"Si tu ne gagnes pas, tu es out"
Monaco récupère plus, plus vite et se projette rapidement vers l'avant grâce à la force de percussion de Keita Baldé, qui, du fait de l'absence de Radamel Falcao, évoluera encore en pointe mercredi. "Il augmente son niveau de jour en jour, se satisfait Jardim. C'est bien qu'il donne de la profondeur, c'est important pour la transition et la capacité à casser les lignes par les passes." "Il prend confiance, assure son coéquipier Rony Lopes, il va amener beaucoup à l'équipe."
A Istanbul, il le faudra. Car il aura le poids de l'attaque sur les épaules. Mais c'est l'équipe dans son ensemble qui devra élever son niveau pour espérer croire encore à la qualification. Dos au mur, à trois points de Leipzig (2e avec 4 points) et surtout à huit de leur adversaire du jour, Besiktas (1er avec 9 points), les hommes de Jardim savent d'ailleurs qu'ils n'ont d'autres solutions que la victoire pour rester en vie dans la compétition. Et si Lopes se dit désormais "confiant" avant de découvrir l'un des stades les plus bouillants d'Europe, Jardim prévient: "A Besiktas, il faudra faire plus dans tous les domaines pour gagner."
De façon explicite, l'entraîneur monégasque dit à ses joueurs que les deux derniers matches, aussi maîtrisés furent-ils, n'offrent aucune garantie quant à leur capacité de gagner en Turquie. Ce à quoi l'ancien, Andrea Raggi, rétorque: "Si tu ne gagnes pas, tu es 'out', c'est ça le problème". Alors même sans Falcao, Monaco tentera de laisser ses inhibitions aux vestiaires. "On est tranquille, on va en Turquie pour gagner", conclut d'ailleurs l'Italien.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.