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Olympique Lyonnais - Bayern Munich : Serge Gnabry, le jour de gloire

Passé par les équipes de jeune d’Arsenal, Serge Gnabry s’était perdu en Angleterre. Revenu sur ses terres en Allemagne, le jeune ailier droit du Bayern Munich a définitivement changé de dimension mercredi soir en envoyant son club en finale de Ligue des champions, aux dépens de Lyon (3-0). A 25 ans, Serge Gnabry est devenu grand.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (MIGUEL A. LOPES / POOL)

Avant d’affronter Lyon en demi-finale de Ligue des champions, Serge Gnabry avait prévenu : il ne fallait pas prendre l’OL à la légère. “Lyon a battu la Juve, et Manchester City, qui étaient favoris. Et maintenant c’est nous qui sommes les favoris. Ça ne va pas aller de soi, nous le savons tous, ils sont bien préparés pour nous rencontrer, il nous faudra être très concentrés”. Aux mots, l’ailier allemand du Bayern Munich a joint les actes : la qualification des Bavarois en finale porte son sceau. Et pas seulement grâce à son doublé en demi-finale contre Lyon.

L’autre gâchette bavaroise 

Auteur de 9 buts en 9 matches de Ligue des champions cette saison, Serge Gnabry a été l’autre grand artificier de l’attaque bavaroise, derrière Robert Lewandowski et ses 15 réalisations en C1 (dont le troisième but contre l'OL). Une performance qui serait de premier plan dans tout autre club, mais quelque peu éclipsée par le goleador polonais du Bayern. Contre Lyon, Gnabry a inversé ce rapport de force : cette fois, c’est bien lui, le jeune ailier de 25 ans, qui a éclipsé l’immense Lewandowski. Et de quelle manière.
 

Alors que Lyon réalisait un début de match plus que convaincant, Gnabry a d’abord remis les siens dans le bon sens. Tout seul. Servi sur la droite, dans son couloir, il a repiqué dans l’axe, avant de se faufiler entre quatre lyonnais à l’entrée de la surface et d’envoyer un missile du gauche dans la lucarne opposée (1-0, 17e). Un but magnifique, qui n’est pas sans rappeler ceux d’Arjen Robben sous ce même maillot. Mais surtout une ouverture du score qui a permis au Bayern de sortir la tête de l’eau, avant que Gnabry ne se charge de faire sombrer la défense lyonnaise un quart d’heure plus tard.

Encore une fois à l’origine de l’action par un décalage sur Perisic, il est venu pousser le ballon au fond du but après un raté de Lewandowski (2-0, 33e). Grâce à ce doublé, il a mis le Bayern sur orbite. Au-delà de ses deux buts, il a surtout été de tous les bons coups, multipliant les frappes dangereuses (24e, 37e) et les débordements incisifs. Homme du match, l’international allemand a enfin endossé le costume de cadre que le Bayern lui a taillé, en attendant l’arrivée prochaine de son compatriote Leroy Sané.

Déjà un taulier en sélection

Formé au VFB Stuttgart, voisin honni de Munich, Gnabry aura mis du temps avant de s’imposer à ce niveau. Depuis son départ à Arsenal à 16 ans, où il ne s’est jamais vraiment imposé malgré ses débuts prometteurs, en passant par son prêt raté à West Bromwich, il a vécu un début de carrière cauchemardesque en Angleterre. Revenu se relancer en Allemagne au Werder Brême en 2016, il ne lui aura fallu qu’une saison pour taper dans l'œil du Bayern, qui se l’est offert pour 8 millions d’euros en 2017, avant de le prêter à Hoffenheim. 

Véritablement bavarois depuis deux saisons, et enfin débarrassé de ses blessures à répétition, Gnabry est devenu ce mercredi le joueur que le Bayern voulait en faire, et qu’il est en sélection : un élément clé. Avec 13 buts en autant de matches avec l’Allemagne, il fait partie des meubles de la nouvelle Mannschaft, avec laquelle il a gagné l’Euro Espoirs 2017 et la médaille d’argent à Rio en 2016. Cette fois, c’est de la coupe aux grandes oreilles dont rêve Gnabry. "Ce serait évidemment le couronnement d’une saison fantastique. Devenir la meilleure équipe d’Europe, c’est une super motivation et c’est ce que nous voulons", affirmait-il avant le match. Contre Lyon, il a fait ce qu’il faut pour. Paris est prévenu : à Munich, le danger ne s’appelle pas seulement Lewandowski.

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