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Pep Guardiola a-t-il perdu la clé en Ligue des Champions ?

Éliminé pour la troisième année de suite avant les demi-finales de Ligue des Champions, Pep Guardiola ne semble plus capable de dominer l'Europe comme il l'avait fait avec le FC Barcelone. Vainqueur de sa dernière C1 en 2011, l’entraîneur de Manchester City a perdu la clé qui faisait son succès.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (IAN KINGTON / IKIMAGES)

Le 28 mai 2011, le FC Barcelone règne sur l’Europe. Pour la troisième fois en six éditions, les Blaugranas remportent la Ligue des Champions. Ce soir-là, dans un Wembley ébahi, la démonstration est totale face à Manchester United. Pep Guardiola est à la baguette pour orchestrer cette formidable symphonie. Le Catalan est alors un modèle, le meilleur entraîneur d’Europe. En seulement quatre saisons en tant que coach, il a déjà fait aussi bien qu’Alex Ferguson, Ottmar Hitzfeld, Jupp Heynckes ou encore Arrigo Sacchi. Depuis ? Plus rien.

A City, ça ne tourne pas rond

Mercredi soir contre Tottenham, l’histoire a une nouvelle fois bégayé pour le Catalan. Pour la troisième saison consécutive, il n’a pas réussi à qualifier Manchester City pour le dernier carré. Pire, la saison précédant son arrivé, le club entraîné par Manuel Pellegrini et soutenu à plus de 80% par un fonds d’investissement d’Abou Dhabi avait enfin atteint les demi-finales.

C'est dur. On n'est pas loin de passer. C'est cruel, mais il faut l'accepter. C'était un beau match pour tout le monde”, a eu beau relativiser Guardiola, le problème est le même : ses équipes ne gagnent plus en Europe. Contre Monaco en 2017 (8e), Liverpool en 2018 (quart) puis Tottenham cette saison donc, Guardiola cale au mauvais moment. Avec le Bayern Munich, entre 2013 et 2016, le natif de Santpedor atteignait systématiquement les demi-finales. Il y a donc une régression depuis qu’il a posé ses valises à Manchester City.

Et si l'aventure City s'arrêtait ?

Comment expliquer cette situation ? Certains de ceux qui n’aiment pas son style, avancent l’argument facile de l’absence d’un Lionel Messi dans son équipe. Il est vrai que l’Argentin peut vous sortir de situations délicates et que ni le Bayern ni City n’ont de joueurs de ce standing. Au vu des résultats lors des trois dernières éliminations, 6-6 contre Monaco au cumulé puis 5-1 contre Liverpool et enfin 4-4 contre Tottenham, on peut aussi légitimement penser que défensivement, le City de Guardiola est friable. Tout du moins au niveau européen car en Premier League, le constat est bien différent (22 buts encaissés en 33 matches cette saison, 27 en 38 la saison dernière ou encore).

Quelque part, l'Europe s'est peut-être adaptée à Guardiola ? Ou lui-même n'a pas (encore) su se réinventer. Son Barcelone au carrefour de la fin des années 2000 et au début de la décennie suivante était certes magnifique dans la possession mais aussi solide défensivement. Un équilibre qu'il ne parvient pas à trouver avec les Citizens.

Reste qu’il s’expose désormais à une éviction pure et simple du poste d’entraîneur de Manchester City. En 2018 il a triomphé de la Premier League, remportant au passage le championnat dans un troisième pays différent. Mais cette saison, ce n’est pas encore assuré puisque Liverpool compte deux points d’avance avec un match de plus à quatre journées de la fin. Depuis son arrivée à l’été 2016, les Citizens ont acheté pour 607 millions de joueurs contre 180 de ventes. Avec de telles dépenses, les dirigeants du club attendaient sans doute mieux qu’une ou deux Premier League avec un coach de la stature de Pep Guardiola.

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