PSG - Chelsea: Paris décimé mais décidé
Cela ne sert à rien de s'en cacher, le PSG joue bel et bien son avenir face à Chelsea. A court et à moyen termes. Une élimination par le club anglais serait vécue comme un échec et un coup d'arrêt pour l'équipe de Laurent Blanc, dont la position serait certainement encore plus fragilisée. Pourtant, et c'est bien là le paradoxe, personne, ou presque, ne serait surpris si les Blues venaient à éliminer Paris. Les partenaires de Thiago Silva sont donc dans la position d'outsiders à qui l'on demande absolument de gagner. Un cas rare qui demande une performance rare.
Dynamiques contraires
C'est en quart de finale de la précédente édition que l'ambition assumée du PSG version qatarie de s'emparer de la Coupe aux grandes oreilles s'est brisée sur le roc des Blues, guidé par son spécialiste de l'épreuve José Mourinho. Il s'en était pourtant fallu de très peu, les Londoniens et Demba Ba ne faisant la différence que dans les derniers instants du match retour (2-0), alors que Paris s'était imposé à l'aller (3-1). Avant cette rencontre qui allait révéler aux Parisiens ce qui leur manquait en terme d'expérience et d'intensité pour aller plus loin dans la compétition reine, le rapport de force était autrement plus indécis que cette année. Paris dominait aisément la Ligue 1 et faisait très peur avec Ibrahimovic, alors irrésistible, dans ses rangs. Chelsea, en reconstruction avec des jeunes à aguerrir, alternait alors le bon et le moins bon.
Cette fois, face à des Blues bien plus redoutables et qui caracolent en tête de la Premier League, le PSG part avec beaucoup moins d'assurance et d'arguments à faire valoir. Sur le plan physique, c'est l'hécatombe. Et elle est survenue en un seul match, samedi après-midi en L1 contre Caen (2-2), avec les blessures de Cabaye (adducteurs), Aurier (quadriceps) et Lucas (adducteurs), tous trois forfait mardi, et celle de Marquinhos (ischio-jambiers), pour lequel une décision sera prise au dernier moment. Une guigne qui a mis un gros coup sur la tête de Laurent Blanc, qui a concédé, assez défaitiste: "Ca va être très, très compliqué de les récupérer". A ce quatuor d'éclopés s'ajoutent Motta et Matuidi, diminués, et Pastore, absent depuis deux semaines (mollet). Pour lui aussi, l'incertitude demeure, et il manquera de toutes façons de compétition, surtout pour la C1.
Les cadres ne doivent pas se dérober
Ces blessures aux corps génèrent par ailleurs des bleus à l'âme. Il n'y avait qu'à entendre les Parisiens déplorer ces coups du sort pour comprendre qu'ils n'en revenaient pas, à l'image d'Ibrahimovic, qui a assuré n'avoir "jamais vu ça". Qui plus est, mentalement, Paris pâtit forcément aussi du scénario final de cette rencontre finie à neuf contre onze et qui a vu Caen lui arracher le match nul en deux minutes dans les arrêts de jeu. Avec pour autre conséquence de ne pas avoir pris la tête du championnat, ce qui eut été une première cette saison et un gage de confiance retrouvée. Au contraire, le doute, né de résultats moyens et d'une qualité de jeu en deçà des espérances, s'accroche, même si Thiago Silva, en bon capitaine retrouvé, s'est empressé de monter au front: "Je veux dire à nos supporters qu'ils doivent être confiants. Je pense qu'on sera prêt. On est très fort, très motivé".
Et "fort", il faudra l'être, car être "motivé" ne suffira pas pour bousculer un adversaire qui a eu le loisir de préparer sereinement ce rendez-vous, sans jouer durant un week-end réservé à la Cup dont il a été éliminé fin janvier, certes piteusement à domicile (4-2) par Bradford, une équipe de 3e division. Contrairement à Blanc, Mourinho sait qu'il peut compter sur un effectif au complet, sans blessé ni suspendu, avec notamment son buteur Diego Costa, plein de fraîcheur après trois matches de suspension en championnat, et son perforateur Eden Hazard, tout récemment prolongé jusqu'en 2021. Mais malgré la somme d'indisponibilités, Paris se présentera avec tous ses cadres opérationnels. Ce sont bien ces joueurs achetés à coups de millions qui sont censés le porter dans ce genre de rendez-vous qui font ou défont une saison. Et là tous les regards se tournent vers Zlatan Ibrahimovic...
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