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PSG-Juventus Turin : la Juve, une Vieille Dame en quête d'un nouveau souffle

Considérée comme l’adversaire le plus coriace du Paris Saint-Germain dans le groupe H de la Ligue des champions, la Juventus a perdu de sa superbe ces trois dernières années, tant sur le plan national que continental.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Dusan Vlahovic lors du match entre la Juventus et La Spezia en Serie A, le 31 août (ALBERTO GANDOLFO / NURPHOTO)

C’est l’un des grands noms du football européen, le neuvième club le plus cher du monde - 2,45 milliards de dollars - selon les calculs de Forbes en mai dernier, mais elle n'est plus que ce qu'elle était sportivement. Finaliste malheureuse de la Ligue des champions en 2015 et 2017, la Juventus n'a plus passé le cap des huitièmes de finale de la C1 ces trois dernières saisons, et a fini à la 4e place du championnat italien en 2021 et 2022. C'est un club en quête de relance qui aborde donc la phase de groupes contre le Paris Saint-Germain, mardi 6 septembre au Parc des Princes.

Pour ce rendez-vous, le PSG apparaît clairement comme le favori, d’autant que l’équipe de Christophe Galtier réalise un début de saison très encourageant en Ligue 1 (cinq victoires et un nul en six matchs). En face, la Juventus vit une reconstruction. Après neuf années de suite achevées avec le titre de champion d'Italie, les deux dernières saisons terminées au pied du podium font tâche.

Allegri et Pogba, le retour des "anciens"

Pour redresser la barre, les dirigeants turinois ont fait du neuf avec du vieux. Massimiliano Allegri, sur le banc du club turinois pour les sacres nationaux entre 2015 et 2019, a retrouvé sa place, même s'il n’a pas, pour l’instant, permis à la Juve de retrouver son hégémonie. Paul Pogba, est également revenu, après six années passées à Manchester United, mais le joueur de 29 ans est blessé et ne sera pas sur le terrain du Parc des Princes.

Deux fois victorieuse de la Coupe aux grandes oreilles (1985 et 1996) dans son histoire, sept fois finaliste, la Vieille Dame n'a plus le rayonnement d'antan. Elle a connu une quatrième déception de suite en Ligue des champions l’an dernier : une élimination prématurée en huitièmes de finale contre Villarreal. En 2019, 2020 et 2021, la Juventus s’était fait éliminer avant le dernier carré par l’Ajax, l’Olympique lyonnais et le FC Porto, tous des clubs de moindre envergure. Si le PSG n'a pas encore soulevé le trophée tant convoité, il fait désormais partie des plus sérieux prétendants chaque année. Contrairement à la Juve.

Di Maria et Paredes de retour au Parc

Un contexte qui a poussé Allegri à calmer les ardeurs des supporters turinois au moment d’aborder cette phase de groupes de la C1 : "Cette double confrontation contre le PSG sera magnifique à jouer. Mais pour nous, sur le papier, la qualification pour les huitièmes de finale se jouera lors de la double confrontation contre Benfica [autre membre du groupe H, avec le Maccabi Haïfa]." Autrement dit, la Juve ne vise pas la première place, dévolue au PSG, mais la deuxième. Pas sûr que cela arrange les choses avec les tifosi, qui ont massivement demandé sa démission sur les réseaux sociaux avec le hashtag #AllegriOut samedi après le nul contre la Fiorentina (plus de 6000 tweets ce jour-là).

Malgré tout, le club turinois n’est pas fataliste et s'est renforcé cet été pour retrouver les sommets : malgré les départs de Matthijs de Ligt et de Paulo Dybala, la Juventus a enregistré les arrivées de l’ancien Marseillais Arkadiusz Milik, du défenseur brésilien Bremer, du Serbe Filip Kostic et de Paul Pogba. Le Français, blessé et dont le retour est prévu pour fin septembre, représente le symbole de cette Juve qui se remet à rêver.

Mais les arrivées d’Angel Di Maria et Leandro Paredes, devenus des seconds couteaux au PSG et qui vont faire leur retour au Parc mardi, en disent long sur le déclassement de la Vieille Dame à la recherche de sa stature passée. La star de cette équipe s’appelle Dusan Vlahovic, jeune attaquant serbe de 22 ans recruté en janvier dernier, lequel a inscrit quatre des sept buts de son équipe en Serie A cette saison. L’autre joueur phare du projet reconquête de la Juve s’appelle Federico Chiesa, champion d’Europe avec l’Italie à l’été 2021, mais également blessé depuis de longs mois.

Galtier reste méfiant

"Il nous faut du temps. On a des blessés importants, il faut juste travailler et faire profil bas", expliquait Pavel Nedved, le vice-président de la Juventus, après le tirage au sort de la phase de groupes de la C1. Les débuts timides du club en Serie A - deux victoires et trois nuls malgré trois réceptions - viennent confirmer que la Juve avance tapie dans l’ombre, sans faire office de favorite pour la victoire finale en Ligue des champions.

Malgré tout, Christophe Galtier reste méfiant, eu égard à l'historique du club, comme il l’expliquait au lendemain du tirage au sort : "C’est un club qui est habitué à cette compétition. La Ligue des champions permet souvent aux joueurs et aux équipes de changer de visage." En difficulté ces dernières saisons, la Juventus avait tout de même réussi à terminer en tête de son groupe lors des trois dernières années, devant Chelsea, le FC Barcelone et l’Atlético de Madrid.

Paris devra donc rester vigilant, d’autant que le club de la capitale n’a jamais battu la Vieille Dame dans son histoire, en huit matchs. La dernière confrontation entre les deux équipes remonte à 1997, lorsque la Juve avait écrasé (6-1) le PSG en finale de la Supercoupe de l’UEFA. À l’époque, le Paris Saint-Germain n’était pas "l’une des équipes les plus fortes d’Europe", comme l’a décrite Allegri. Et la Juventus jouissait alors d'une stature plus importante que le club de la capitale.

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