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PSG - Real Madrid: Unai Emery sauvé malgré lui ?

Avec son équipe large leader de la Ligue 1 et encore placé pour rafler les deux coupes nationales comme les trois dernières saisons, Unai Emery joue son avenir au PSG lors du 8e de finale de la Ligue des Champions, mardi contre le Real Madrid. Le technicien espagnol, dont le contrat comporterait une clause de prolongation automatique en cas de présence dans le dernier carré européen, pourrait relever ce défi grâce à des joueurs qu'il a parfois malmenés (Di Maria, Thiago Silva, Thiago Motta, Draxler..).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Unai Emery debout devant le banc du PSG et son staff

La défaite 3-1 à Santiago-Bernabeu, clé d'une union

Le match des 8e de finale aller à Madrid a laissé des traces dans les têtes parisiennes. D'abord, parce qu'il a placé l'équipe face à un défi majeur: remonter deux buts au double champion d'Europe en titre. Ensuite parce que le management d'Unai Emery a, au mieux, laissé pantois, au pire, crispé, les joueurs. La décision de placer le capitaine Thiago Silva a été mal vécu par l'intéressé. La justification du "choix tactique" n'a pas tenu la route. Et le joueur est important dans le vestiaire.

Sortir Edinson Cavani après l'heure de jeu n'a pas ravi non plus l'Uruguayen. D'autant plus que le score était alors de (1-1), et que même sans toucher beaucoup de ballons, le meilleur buteur de l'histoire du PSG est toujours capable de faire trembler les filets. Et enfin, une fois le deuxième but encaissé (83e), l'Espagnol n'a procédé qu'à un changement (Draxler pour Lo Celso à la 84e), laissant de côté Angel Di Maria, l'ancien de la Maison Blanche, alors qu'il avait encore un changement possible. Lancer l'Allemand, au faible temps de jeu et au faible rendement dans une position qui n'est pas la sienne, a interpellé. Et il ne faut pas oublier non plus que Thiago Motta avait été laissé chez lui alors que Lassana Diarra, recruté au mercato, n'a pas joué face à son ancien club. Deux joueurs à l'expérience immense, mais dispensé volontairement d'affiche.

Bref, dans le vestiaire du PSG, la volonté de prendre en mains son destin est rapidement apparue. Trois jours après, au Parc des Princes, après la victoire (5-2), ce mot d'union était prononcée avec vigueur par Thiago Silva, de nouveau titulaire avec le brassard de capitaine et fortement désireux de s'exprimer dans les médias. Sans pour autant parler d'un soutien sans faille au technicien. 

Neymar, la blessure pour une révolte

A la 78e minute du match contre l'OM au Parc des Princes, ce dimanche 25 février, Neymar s'écroule sur le terrain. La cheville a tourné, il est évacué sur une civière. Alors qu'il avait été douteux durant toute la semaine, en raison d'une gastro, et alors que le score était déjà de (3-0), le Brésilien est resté sur le terrain. Il est sans doute facile de le dire désormais, mais ce genre de blessure arrive plus facilement sur un organisme fatigué. Comme peut l'être celui d'un athlète après une gastro. La prudence aurait certainement commandé de le sortir, au lieu de remplacer le jeune Lo Celso sept minutes avant (remplacé par Draxler). 

Mais cette absence peut être un "atout" pour Paris, même si perdre l'un des meilleurs joueurs du monde ne peut être une bonne nouvelle. D'abord parce qu'il diluera l'attention des défenseurs de Madrid. Ensuite parce qu'Angel Di Maria, meilleur joueur du club depuis le début de l'année 2018, pourrait endosser de nouveau les vêtements de sauveur. Comme la saison passée lors du match aller contre le FC Barcelone en 8e de finale aller au Parc des Princes. Face à son ancien club, et alors qu'il était à deux doigts de signer chez le rival barcelonais lors du dernier jour du mercato l'été dernier, l'Argentin aura certainement les "crocs" pour sortir une performance de premier plan. L'inconstant gaucher vit une saison particulière. D'abord fermé, montrant son mécontentement de ne pas jouer davantage en début de saison, manifestant ses désirs d'ailleurs avant le mercato d'hiver, il a retrouvé son allant depuis le début de l'année 2018. Et pour les affiches de gala, Di Maria est toujours un joueur à suivre.

Sans Neymar, le ballon pourra également venir davantage vers Edinson Cavani, sevré lors du match aller. Et Julian Draxler, dont les 6 mois de la saison passée semblent avoir été oubliés par Unai Emery cette saison, peut voir dans ce match l'opportunité de montrer tout son talent, à quelques mois d'une Coupe du monde qu'il rêve de jouer avec la Mannschaft dont il était le capitaine lors de la Coupe des Confédérations l'été dernier. 

Pour résumer, si le PSG se qualifie pour les quarts de finale dans un énorme exploit, il le devra sans doute aux bannis d'hier. Unai Emery pourrait croire alors encore en son maintien pour la saison prochaine...

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