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Qui es-tu Eusebio di Francesco ?

Brillante dans son antre face à un Barcelone déboussolé, la Roma d’Eusebio di Francesco est une des équipes les plus intéressantes à suivre en Europe. Une demi-finale de Ligue des champions dès sa première saison sur le banc de la Louve, ça force le respect. Son nom n’est pourtant pas bien connu en France. Un exploit ce mercredi soir face aux Reds pourrait bien changer la donne. Décryptage du personnage et de ses méthodes grâce aux témoignages de deux de ses anciens joueurs : Djamel Mesbah et Saphir Taïder.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
A l'aller, Jurgen Klopp avait donné une leçon à Eusebio di Francesco (5-2). (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

« Je souhaite à tous les entraîneurs d’être aussi convaincus qu’Eusebio di Francesco ». Ces mots sont de Djamel Mesbah. L’international algérien a évolué sous les ordres du technicien italien en 2011 à Lecce. Di Francesco faisait alors sa première expérience en Serie A, trois années après ses débuts en tant qu’entraîneur.

Si elle fut brève, elle a tout de même marqué Djamel Mesbah. « Son plan de jeu était déjà très clair. Il m’avait fait une très bonne impression tout de suite et ça sentait qu’il irait loin », se remémore le latéral gauche passé par le Milan AC. Di Francesco porte une confiance indéfectible dans son 4-3-3 très offensif où les milieux et les arrières latéraux se projettent à outrance pour exploiter la largeur.

Capable de mener 3-0 contre le Milan de Zlatan et Robinho

Une philosophie de jeu en partie héritée de son passage en tant que joueur de Zdenek Zeman à l’AS Roma (1997-1999). Le Tchèque, extrémiste du jeu offensif, n’hésitait pas, dès les années 90, à demander à ses gardiens de sortir sans cesse à 30 mètres de leur but.

Comme lui, Di Francesco « aime le beau jeu, le jeu vers l’avant et la prise de risque », explique Saphir Taïder, qui l’a connu à Sassuolo lors de la saison 2014-2015. Cette prise de risque lui a plu, tout comme Djamel Mesbah. Lecce venait de sortir d’une saison à jouer le maintien et Di Francesco n’a jamais demandé à ses joueurs de défendre pour tenir un résultat.

Son ex-latéral gauche se souvient d’un match contre le Milan AC, alors champion en titre. « On menait 3-0 à la mi-temps avant de perdre 4-3 ». Mais pour lui, le plan de jeu d’Eusebio di Francesco n’était pas trop audacieux. Au contraire, il est du genre à considérer que ses joueurs sont capables de tout sur un match, même face à des adversaires favoris.

Gagner, toujours gagner

Il se fiche des exploits et des honneurs. En 1997, alors qu’il est appelé pour la première fois avec la sélection italienne, Eusebio di Francesco refuse sa première cape. La raison ? Un match de barrage à disputer avec Piacenza contre Cagliari. Il semblerait que le seul devoir du footballeur soit de gagner, qu’importe l’adversité. « Les ‘on n’a rien à perdre’ je déteste ça », avait-il sèchement rétorqué juste après avoir renversé le Barça.

Mais « Di Francesco est plus prudent que Zeman », note Djamel Mesbah. En effet, à l’entraînement le groupe des défenseurs travaillaient à part la tenue de la ligne. Le joueur aujourd’hui sans club remercie l’entraîneur italien de lui avoir appris « deux trois-choses » dans son placement défensif. Reconverti défenseur seulement quelques mois avant l’arrivée de Di Francesco, Mesbah a appris à anticiper la distribution du milieu de terrain adverse et ainsi se tourner dans la bonne direction.

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Plus prudent donc, mais aussi plus flexible que Zeman. Face au Barça, le technicien romain avait consenti à laisser son 4-3-3 au placard pour un 3-4-3. La méthode Di Francesco ne s’arrête pas à un simple dispositif. « Il travaillait beaucoup l’aspect tactique, ce qui nous permettait d’avoir beaucoup de repères sur le terrain », ajoute Saphir Taïder, aujourd’hui à l’Impact Montreal

Ses joueurs sont unanimes

"Avec lui, j'ai appris à me projeter plus souvent, à dédoubler mon milieu gauche et à être plus décisif dans les zones de vérité", constate-t-il. Di Francesco sait tirer le meilleur de ses joueurs. Si l’on peut notamment évoquer Lorenzo Pellegrini, qu’il a amené avec lui à la Roma cet été, un autre joueur a beaucoup gagné en jouant sous ses ordres : Marco Verratti. A Pescara, l’éclosion du « Guffetto » a été liée à son reculement sur le terrain, proposé par Di Francesco.

Quand on mentionne leur ancien coach, les deux internationaux algériens retiennent surtout cette intransigeance tactique. Les deux gardent un « bon souvenir » de lui, tant sur le plan humain que sur le plan footballistique. Et ils avouent avoir progressé tactiquement. Ceux qu'il a sous ses ordres aujourd'hui auront la lourde tâche ce soir de renverser Liverpool.

Menés 5-2 après la défaite à Anfield, les Romains devront marquer au moins 3 buts. Di Francesco ne reculera sûrement pas devant cette mission. Ce n'est pas par hasard que son père lui a donné comme prénom celui d'un buteur de légende. 

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