Real Sociedad-PSG : Kylian Mbappé, un leader déclassé qui fait beaucoup parler
Depuis le début de la saison, Paris a beau jouer la carte de la sérénité par un effort de communication censé dégonfler l'obsession Ligue des champions, et par conséquent calmer le climat incandescent autour du club de la capitale, chaque grand rendez-vous apporte son lot de polémiques et de tracas personnels. C'est un pas en avant, un autre en arrière. Même quand sur le plan sportif, le PSG peut enfin aborder un match à élimination directe de Ligue des champions en position très favorable.
Le feuilleton Kylian Mbappé a repris le dessus. A chaque fois qu'on le croit proche du dénouement, l'intrigue prend un nouveau virage. Le départ de Neymar était censé balayer cette sensation aussi désagréable que lancinante. La question de l'avenir de Mbappé semblait enfin être réglée. Son départ à l'issue de la saison ne fait plus aucun doute, mais rien n'est pour l'heure officiel. Sa récente rétrogradation de star intouchable au statut de joueur comme les autres par Luis Enrique a réactivé la dramaturgie.
Luis Enrique nargue la presse
Une chose est sûre, personne ne s'attendait à ce que ses trois derniers mois au PSG ne prennent la forme d'un tour d'honneur. L'étrange parade du joueur à Louis-II, saluant ses anciens supporters après sa sortie avant de rejoindre sa mère en tribune alors que la rencontre suivait son cours, en a eu les airs avec trois mois d'avance. Quatre jours après cette soirée surréaliste, à la veille du huitième de finale retour de C1 face à la Real Sociedad, le cas Kylian Mbappé a occupé une bonne partie de la conférence de presse.
Bien préparé pour son premier grand oral face aux médias, Bradley Barcola a fait parler son art de l'esquive, cette fois en dehors du terrain : "Honnêtement, [vendredi] j'étais concentré sur le match. Je n'ai pas vu ce qu'il s'est passé." Luis Enrique, lui, a appliqué la première question concernant son joueur star à une dimension collective : "Ce que j'espère de l'équipe, c'est qu'elle soit à la hauteur du rendez-vous". Relancé, il a tranché : "Le match est assez important, je n'ai pas d'autre commentaire à faire."
A la troisième tentative pour obtenir une réponse, il a franchi un cap, sourire en coin : "Traductrice, où êtes-vous ? Revenez ! Ah, je crois qu'il y avait 'Mbappé' au milieu de votre question." Un journaliste espagnol a fini par prendre la peine de traduire la question suivante, du français à l'espagnol : "Quand vous disiez qu'il fallait se préparer à jouer sans lui, cela s'applique-t-il aussi en Ligue des champions ?" "Peut-être que oui, peut-être que non", a-t-il répondu pour clore la conférence de presse. En se levant, Luis Enrique a nargué une dernière fois son auditoire : "Il faut accepter les questions des journalistes, mais moi, je réponds comme je veux."
Mbappé tout sauf affecté
Avant lui, Take Kubo et son coach Imanol Alguacil ont eu à répondre à la même question : la situation tendue de Kylian Mbappé est-elle un avantage pour l'équipe basque ? "Non, je ne pense pas", a balayé le joueur japonais. Le coach a pris le contre-pied de la question : "S'il joue, [le fait qu'il n'ait pas joué les derniers matchs intégralement fera qu'il] sera très frais. S'il ne joue pas, il y aura un autre très bon joueur à sa place." Relancé sur la gestion du joueur par son homologue, il s'est montré sec : "C'est une question pour Luis Enrique, j'ai déjà assez à faire avec mes joueurs."
L'intéressé, lui, a foulé la pelouse d'Anoeta sous un ciel couvert, mais moins menaçant qu'en début de journée. Rieur, chambreur, comme ses coéquipiers, il n'a rien laissé paraître de l'emballement médiatique. Le voir s'exprimer en espagnol avec le gardien Arnau Tenas sur la pelouse de l'un des stades les plus iconiques de la Liga a fait l'effet d'une petite bande-annonce. Mais avant de se projeter sur la suite, Kylian Mbappé a encore quelques lignes à écrire de son aventure parisienne. A moins qu'une catastrophe se produise mardi et que ce déplacement au Pays basque devienne son tout dernier match de Ligue des champions avec le Paris Saint-Germain.
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