Seedorf et son interminable chantier
9e de Série A à la mi-janvier, le Milan AC, alors coaché par Massimiliano Allegri, réalise une saison bien en deça de ses standards habituels. Les pensionnaires du San Siro se distinguent même par quelques défaites surprenantes contre des formations largement inférieures. L'entraîneur italien, en conflit perpétuel avec le sulfureux Balotelli, est limogé au lendemain de la défaite milanaise face au promu Sassuolo (4-3 le 16 janvier dernier), et immédiatement remplacé par Clarence Seedorf. Lequel, n'a jamais été un homme naïf. En ralliant le club qui l'a mondialement consacré, le Batave ne s'attendait certainement pas à une partie de plaisir. Deux mois plus tard, l'ancienne gloire néerlandaise doit se sentir tel l'architecte Jordi Bonet i Armengol face à la Sagrada Familia, qu'il rénove depuis 1985. Un chantier gargantuesque, dont il n'est pas prêt de voir le bout.
Sportivement, Seedorf ne fait pas mieux
4 défaites, 4 victoires et 1 nul : le bilan de l'ancien international néerlandais à la tête des Rossoneri est on ne peut plus mitigé. Il y a près d'un mois, les hommes de Seedorf, forts de deux victoires consécutives face à Bologne (1-0) et la Samp' (2-0) semblaient pourtant sur le bon chemin, avant de retomber dans leurs travers contre la Juve (0-2), puis ce samedi sur la pelouse de l'Udinese (0-1). De toute évidence, Seedorf n'a pas encore trouvé la formule adéquate pour enrayer l'inconstance chronique qui vérole sa formation. Cet hiver, pourtant, l'ancien "Oranje" avait convaincu ses dirigeants d'attirer Adil Rami, Honda et Taraabt en Lombardie. Mais l'impact des nouveaux venus, indéniable sur le carré vert, ne s'est pas encore faite ressentir en terme de résultats.
Avec ses joueurs, l'opération séduction est réussie
L'attitude de Clarence Seedorf contraste avec néanmoins avec celle de Massimiliano Allegri, lorsqu'il officiait encore sur le banc du Milan AC. On le voit régulièrement, sur le bord de la pelouse, encourager ses poulains, leur taper dans la main, les enlacer, les motiver. Car Seedorf est de ceux qui ont choisi de voir ce qu'il y avait de bon en chacun. A chacune de ses sorties médiatiques, il agit en père protecteur, défendant systématiquement ses joueurs lorsqu'ils sont chargés par la presse. Avec Mario Balotteli, c'est flagrant. En délicatesse avec Allegri, le sulfureux "Super Mario" a très vite noué un rapport particulier avec son nouveau coach, et lui a bien rendu sur le terrain (4 buts depuis l'arrivée de Seedorf). Pareil avec Taarabt : également auréolé d'une réputation de "bad boy", le Marocain est parvenu à charmer l'ancienne gloire néerlandaise, lequel en fait déjà un titulaire en puissance.
Mais lorsque l'on s'appelle le Milan AC et que l'on pointe à la 10e place de la Série A, seuls les résultats comptent. Aussi, il est courant de voir des exploits catalyser des séries de victoires. Ce mardi soir, à Vicente Calderon, un coup d'éclat serait le bienvenu.
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