Sergio Ramos n'avait pas oublié
Le foot est une affaire de débat. Qui est le meilleur ? Ronaldo ou Messi ? Barca ou Real ? Il y a peu, un poste échappait à la discussion, celui de défenseur central. Il y avait Thiago Silva et les autres. Et puis le mois d’avril est arrivé. Le PSG et son défenseur central ont buté sur Chelsea et le Real Madrid est monté en puissance. Avec lui, Sergio Ramos. Le défenseur central espagnol est venu à rappeler à tous que, concentré et appliqué, il fait partie du gratin à son poste. Mardi soir, il s’est même assis sur le trône et peut regarder tout le monde de haut. Ce mercredi matin, il est au sommet, à une altitude qui n’est pas sans rappeler les hauteurs atteintes par son tir au but en demi-finale de Ligue des Champions il y a deux ans face au Bayern Munich. Cette histoire, Ramos ne l’avait pas oubliée.
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Lui, l’orgueilleux. Lui, le défenseur fougueux aux nombreuses expulsions et aux coups bas et de sang. Lui qui est arrivé au Real en 2005 en provenance de Séville pour 27 millions d’euros et qui a tout connu dans la capitale. Mardi soir, après son premier but, il a bien pris le temps de chambrer un public munichois qui avait raillé son tir, dont le ballon est encore en orbite aujourd’hui selon certains. C’est lui qui a encore atteint des sommets, cette fois grâce à sa détente, pour placer sa tête sur le corner de Luka Modric à la 16e minute. Quatre minutes plus tard, il était au bon endroit au bon moment pour couper la trajectoire du coup-franc d’Angel Di Maria. Il a inscrit ses deuxième et troisième buts en moins d’une semaine après sa réalisation contre Osasuna ce week-end. Et surtout, il a réalisé son deuxième doublé avec le Real, le dernier remontant au 18 mai 2008 et un succès 5-2 contre Levante. Deux coups de tête pour une revanche. Deux coups de tête pour l’histoire aussi.
Dans les mémoires
Avec ce doublé, Sergio Ramos est entré un peu plus dans l’histoire du Real Madrid. Il est le premier défenseur à inscrire deux buts en demi-finale de Coupe d’Europe. Il est celui qui a ouvert la "goleada" comme on dit en Espagne et mis la "Maison Blanche" sur la route de la finale de la C1. Un rendez-vous qui fuyait le club merengue depuis 2002. Une éternité. Le joueur en avait parfaitement conscience au moment de s’exprimer devant la presse. "C'est ce qu'il y a de plus gratifiant pour un joueur mais le plus important c'est l'équipe. Ce soir, Madrid a atteint un niveau qui sera reconnu à travers le monde entier et marquer deux buts c'est un rêve qui se réalise". Dans son triomphe, il n’a pas oublié son père décédé quelques mois plus tôt. Mardi soir, dans "l’enfer" promis par les supporters bavarois, il l’a commémoré de la plus belle des manières puisqu’il n’a pas seulement été décisif en attaque.
Il a également formé avec Pepe une charnière infranchissable. Face au duo, les attaques allemandes se sont fracassées comme des vagues sur des rochers. A deux, ils ont tout bloqué, ratissé, dégagé, sans jamais tomber dans les excès de violence qu’on a parfois connu, notamment dans les Clasico où Ramos avait la (mauvaise) habitude de perdre ses nerfs. Sous la menace d’une suspension pour la finale en cas de carton jaune, Ramos n’a pas fait l’erreur de Xabi Alonso – qui lui manquera le match du 24 mai -. Carlo Ancelotti a toutefois voulu éviter les risques en le sortant à la 75e minute. L’Espagnol pouvait rejoindre le banc madrilène avec le sentiment du devoir accompli. La tête tournée vers Lisbonne et cette "Decima" qui fait tant fantasmer Madrid, "un rêve" selon lui. "Ca fait longtemps qu’on l’attend et on doit remercier tous nos fans", a-t-il déclaré. Ce mercredi matin dans les rues de la capitale espagnole, ils doivent être nombreux à vouloir lui rendre la pareille.
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