Tevez, L’Apache a de nouveau la gâchette facile
La traversée du désert avait duré trop longtemps. Une éternité. Cinq saisons et demie, pour être précis. Cinq ans et demi sans marquer le moindre but en Ligue des champions. Et soudain, Carlos Tevez a signé un doublé, face à Malmö (2-0), le 16 septembre dernier. Un doublé aux allures de déclic. Depuis, "L’Apache" a enfilé les buts comme des perles : six rien que sur la scène européenne.
Sous les projecteurs de la prestigieuse C1, l’ancien Mancunien s’est remis à briller de mille feux. Le Borussia Dortmund ne prétendra pas le contraire. En 8e de finale (0-3, 2-1), le finaliste de l’édition 2013 avait subi la loi du trapu argentin (1,73 m pour 77 kg). Bilan : un triplé et deux passes décisives.
Raggi : "Ne pas lui donner un demi-centimètre"
Forcément, ces statistiques, les Monégasques les ont étudiées à la loupe. Mardi soir, l’ASM sait qu’elle devra surveiller comme le lait sur le feu. "La seule solution est de ne jamais le laisser aller, de ne pas lui donner un demi-centimètre, et rester concentré jusqu'à la 96e, prévient Andrea Raggi dans les colonnes de La Gazetta dello Sport. C'est un attaquant complet, techniquement parfait, et surtout féroce sous la pression." "Féroce", Tevez a dû l’être du temps où il s’attirait les foudres de Roberto Mancini. A Manchester City, celui qui avait soulevait la Ligue des champions 2008 avec United n’était plus en odeur de sainteté. Malgré ses 73 buts en 148 matches avec les Skyblues.
Eté 2013 : la Juve a flairé la bonne affaire en l’enrôlant pour 12 petits millions d'euros. Bingo. Sa première année turinoise l’a relancé : 19 buts en 34 matches de Serie A. Déjà dix-sept cette saison, ce qui l’impose aujourd’hui comme l’attaquant le plus prolifique d’Italie. L’intronisation de Massimiliamo Allegri, en remplacement d’Antonio Conte, n’est pas étrangère à cette efficacité. "La tactique change beaucoup, soulignait récemment le joueur dans Tuttosport. Conte jouait avec deux pointes proches l'une de l'autre et ne voulait pas que je revienne trop. Avec Allegri, quand il faut défendre je défends, mais en attaque j'ai plus de liberté de mouvement et je peux dézoner où je veux. Maintenant je joue comme je sens."
De retour en sélection argentine
Numéro 10 dans le dos, Tevez est redevenu un tueur. Un renard des surfaces. Mais aussi un meneur de vestiaire. "Carlos a toujours été un leader de cette Juventus, insiste le défenseur Giorgio Chiellini. Pas seulement en paroles, mais par son engagement sur le terrain. Il tire l'équipe avec sa façon incroyable de tout donner."
A tel point que l’international aux 68 sélections a pu rendosser le maillot de l’Albiceleste. Le 28 mars, Tata Martino l’a titularisé contre Salvador (2-0). L’Apache n’en a pas profité pour signer son 14e but international. Mais "ce match (lui) a fait beaucoup de bien". "J'ai tellement travaillé pour revenir en équipe d'Argentine", s’était alors réjoui celui qui avait manqué le Mondial brésilien. Roberto Pereyra, coéquipier de Tevez à la Juve et en sélection, confirme : "Il mérite la ‘Seleccion’. Il mérite tout ça, pour tout ce qu'il montre." Mardi soir, c’est encore lui qui portera la Juventus sur ses épaules. Andrea Pirlo et Paul Pogba ne seront pas là pour le soutenir.
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