: Vidéo Match PSG-Basaksehir interrompu : "C'est un signal fort que les joueurs ont lancé", salue Roxana Maracineanu
"Le racisme n'est pas inhérent au football. Il est dans notre société comme beaucoup d'autres maux. Mais le football doit prendre sa part à ce combat", estime la ministre des Sports.
"C'est un signal fort que les joueurs ont lancé" mardi soir en quittant la pelouse du Parc des princes, a salué la ministre des Sports Roxana Maracineanu mercredi 9 décembre sur franceinfo, après des accusations de racisme portées à l'encontre du quatrième arbitre du match PSG-Basaksehir en Ligue des champions. "Désigner quelqu'un, montrer quelqu'un par sa couleur, c'est inacceptable en France, c'est inexcusable (…) Que cette vitrine qu'est le football puisse parler des valeurs de notre République, c'est très fort", a-t-elle ajouté.
Franceinfo : Quand vous avez vu cette image hier soir, quelle a été votre première réaction ?
Roxana Maracineanu : Quand j'ai vu l'image des joueurs sortir tous ensemble du terrain pour se rebeller et dire non à ce qui venait de se passer, j'ai été fière.
J'ai été fière que l'on puisse voir ça dans le football et j'ai surtout été fière de pouvoir expliquer à mes enfants ce qu'était le principe de non-discrimination grâce au football.
Roxana Maracineanu, la ministre des Sportsà franceinfo
Désigner quelqu'un, montrer quelqu'un par sa couleur, c'est inacceptable en France, c'est inexcusable. C'est vrai que dans certains pays, ça se fait, c'est courant, mais chez nous, ce n'est pas possible, ce n'est pas entendable, et c'est tout à fait normal qu'on puisse réagir de cette manière-là. Il faut réagir de cette manière-là.
La connotation raciste de ces propos ne fait pas de doute, selon vous ?
Le fait qu'on désigne quelqu'un par sa couleur, ce n'est pas ce qu'il faut faire. Il faut se mettre à la place des gens qu'on a en face de soi et il faut penser à comment le message est reçu. Et aujourd'hui, le fait que tout le monde ait réagi, que ce soit les joueurs de l'équipe concernée, mais aussi les joueurs de l'équipe en face, je crois que c'est vraiment inédit et c'est un signal fort que les joueurs ont lancé, y compris aux instances du football.
Les joueurs ont-ils fait le travail qu'aurait dû faire l'arbitre central en disant : on arrête tout ?
C'est vrai qu'on reproche souvent aux joueurs de ne pas réagir. Mais quand ils réagissent, quand ils prennent des positions politiques, on leur dit : non, vous êtes des sportifs, contentez-vous de jouer au football. Moi, ça a toujours été mon combat de dire qu'il faut réagir. Cela ne suffit pas de mettre des banderoles avec des messages. Là, ce sont les acteurs du football, les acteurs du spectacle qui sont sortis pour arrêter le match et arrêter ce spectacle. Je crois qu'il n'y pas de meilleur signal. Et encore une fois, que cette vitrine qu'est le football puisse parler des valeurs de notre République, c'est très fort.
"Le phénomène raciste dans le sport et dans le football en particulier, n'existe pas ou existe peu". Savez-vous qui a dit ça ?
Noël Le Graët, le président de la Fédération de football. Je crois qu'il n'y a pas de meilleure leçon et de meilleur signal que ce qu'ont fait les joueurs hier. Encore une fois, ce qui se passe dans notre société demande des actions, dans beaucoup de thématiques, et le racisme en est une très forte. Moi, j'ai pris position contre l'homophobie qu'on pouvait entendre parfois dans les chants venant des tribunes. Aujourd'hui, c'est plus exceptionnel, ça vient des arbitres, d'arbitres internationaux. Je crois qu'il faut réagir. Et les premiers à réagir, ça doit être les joueurs qui sont sur le terrain parce que ce sont eux qui sont entendus et écoutés. Le racisme n'est pas inhérent au football. Il est dans notre société comme beaucoup d'autres maux. Mais le football doit prendre sa part à ce combat. Parce qu'il est public et entendu, il a encore une plus grande responsabilité pour parler de nos principes, à nous, Français et républicains.
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