Zlatan Ibrahimovic n'est plus indispensable au PSG
A Madrid, on s’inquiétait du début de saison de Cristiano Ronaldo. Muet depuis le début de la saison avec le Real et le Portugal (0 but, 4 matches), CR7 s’est réveillé comme un volcan trop longtemps endormi. Huit buts en deux matchs, un quintuplé en Liga, un triplé en C1 et c’est tout Madrid qui poussait un ouf de soulagement. A Paris, l’équivalent de Ronaldo s’appelle Zlatan Ibrahimovic et le début de saison du Suédois a été poussif. Entre les blessures (entorse du genou et abdomen avec la sélection) et le manque de rythme qui en découle, Ibra n’a pas pu encore donner sa pleine mesure, celle qui lui a permis d’inscrire 104 buts avec le PSG et de se rapprocher tout près du record de Pauleta (109). Ce match face à son club formateur Malmö n’était que le deuxième de la saison après celui contre Monaco en championnat avant la coupure internationale.
Et lors de ces deux rencontres, Paris a gagné (3-0 et 2-0) mais Ibra n’a pas marqué. Lors des autres matches où il était absent, Paris n’a connu qu’un seul accroc, son nul contre Bordeaux (2-2). Des résultats qui prouvent que le PSG a appris à se passer d’Ibra. Mardi soir, sur la pelouse du Parc des Princes, le Suédois n’a pas marqué mais le PSG a gagné. Il a tenté, mais il a buté sur le gardien adverse ou la défense. A la recherche de ses sensations, il a aussi donné l’impression de vouloir forcer les choses. Marquer contre son ancien club, ce symbole lui aurait plus. "C’était très excitant de jouer contre Malmö. J’aurais bien aimé marquer contre eux mais j’ai manqué de timing", a-t-il expliqué au micro de BeIn Sports.
Cavani en pleine confiance
Ibra en reprise, le PSG a pu compter sur son homme fort du moment, Edinson Cavani. L’Uruguayen a inscrit son sixième but de la saison d’une tête rageuse. Cette réalisation est venue rappeler son efficacité lorsqu’il se trouvait dans l’axe, d’où il a du s’éloigner en première période avec le retour d’Ibrahimovic. C’est d’ailleurs le Suédois qui d’une subtile et délicieuse déviation en aile de pigeon a permis à Cavani d’inscrire ce but du break. Le seul geste décisif du Suédois de la soirée. A côté de ça, outre son imprécision, Zlatan a fait du Zlatan. Des colères contre ses partenaires pour des ballons qui n’arrivent pas ou mal, mais aussi l’égoïsme qui le caractérise. Il n’a laissé le soin à personne d’autre que lui de tirer le premier coup-franc dangereux qui était plutôt destiné à un gaucher.
Dans une situation similaire face à Bordeaux vendredi dernier, mais de l’autre côté de la surface, Cavani avait fait mouche contre Bordeaux. Là, il n’a pas eu le droit de réclamer. Mais l’Uruguayen n’a pas été muet pour autant. S’il a connu du déchet, il a maintenu la cadence avec son cinquième but lors des trois derniers matches du PSG. D’abord à gauche en début de rencontre, dans un couloir où il avait perdu l’habitude d’évoluer, il a retrouvé l’axe au fur et à mesure des décrochages d’Ibra. Et c’est en véritable avant-centre qu’il ouvert son compteur en C1.
Di Maria déjà à l’aise
Mais plus que Cavani ou Ibra, le grand bonhomme de la soirée côté parisien a été évidemment Angel Di Maria. L’Argentin disputait son troisième match avec le PSG, le deuxième comme titulaire après la réception de Bordeaux. S’il avait été plus discret face aux Girondins, il a passé la surmultiplié contre Malmö. De tous les bons coups, il a montré quels dégâts – pour les adversaires – et quel régal – pour ses coéquipiers – pouvaient faire sa patte gauche. Avec plus de réussite, il aurait pu signer un récital puisque deux de ses frappes ont failli faire mouche (33e, 52e) et compter plusieurs passes décisives si Ibrahimovic (20e) ou Cavani (46e) avait su concrétiser les offrandes de l’Argentin.
Dans la poursuite de son rêve de lever un jour la Ligue des champions, le PSG ne s’inquiète – pas encore – de la mise en route poussive de son géant suédois. Car les lieutenants-stars sont déjà opérationnels. Pour cette quatrième saison, qui devrait être la dernière, Ibrahimovic qui aura 34 ans en octobre prochain, n’apparaît plus aussi omnipotent. Il continue à prendre beaucoup de place, mais le jeu offensif ne repose plus seulement sur ses larges épaules. L’évolution du pourcentage de victoires pour les matches sans Ibra est d’ailleurs frappante : 50% de succès en 2012/2013 (8 matches), 55,6% en 2013/2014 (9) et 72,7% en 2014/2015 (22). Et même quand il est là, mais pas dans la forme de sa vie comme mardi soir, le train du PSG ne déraille pas. Quand Laurent Blanc disposera enfin de toutes ses forces vives dans des conditions optimales, le potentiel du PSG n’en sera que plus grand.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.