Zlatan Ibrahimovic tout proche de Pauleta
Ce n’était qu’une question de temps. Vu l’allure à laquelle Zlatan Ibrahimovic enfilait les buts avec le PSG depuis son arrivée, le record de Miguel Pauleta (109 réalisations entre 2003 et 2008) ne tarderait pas à tomber. En un peu plus de trois saisons (depuis 2012), il en a déjà marqué 108 : 35 buts la première saison, 41, puis 30 et deux depuis le mois d’août. Le calcul n’est pas sorcier, il ne lui manque plus qu’une réalisation pour rejoindre l’Aigle des Açores.
C’était une autre époque – le PSG de Pauleta n’était pas encore ce qu’il est aujourd’hui – et le but n’est pas de comparer les deux hommes, totalement différents dans leur style de jeu et leur personnalité, mais si on devait parler de "mérite", le Portugais mériterait sûrement plus de lauriers puisqu’il n’a jamais eu les caviars de Verratti, Pastore ou Maxwell. C’était une époque où le PSG ferraillait pour ne pas descendre en Ligue 2 (saison 2008) et se réjouissait d’un retour en Ligue des champions. Avec l’arrivée d’Ibrahimovic et des Qataris, le PSG est entré dans une nouvelle ère et la chute – programmée – du record de Pauleta n’est que la suite logique de cette évolution.
Une gestion différente
En égalisant face à Nantes samedi dernier, Ibrahimovic est désormais sur les talons du Portugais. S’il utilise parfois le sien pour marquer, au temps où il était au top de sa forme, ce début de saison, tronqué par les blessures, est plus poussif pour le Suédois. Deux buts en six matches, c’est une moyenne à laquelle il n’avait pas habitué ses supporters. Mais ses buts ont été inscrits coup sur coup en Ligue 1 (Guingamp et Nantes) et la gestion de son cas par Laurent Blanc est exemplaire. Après ses blessures du début de saison, il a été régulièrement aligné par Laurent Blanc pour retrouver la forme, au risque de le voir en difficulté sur certaines rencontres (face à Reims notamment).
Il a d’ailleurs défendu son joueur après le match face aux Guingampais. "Il a été beaucoup plus en mouvement qu’à Reims, et il était encore mieux en seconde période. Il lui manque encore un petit quelque chose, mais quand il l’aura, il marquera plus qu’un but. Il aura bientôt 34 ans, donc il faut être patient et il faudra aussi le gérer et il sera donc aussi concerné par le turnover", avait déclaré Blanc. Cependant depuis son retour à la compétition contre Malmö, Ibra a débuté tous les matches à la pointe de l’attaque et retrouve peu à peu ses sensations. Une bonne nouvelle pour le PSG qui avait appris à faire sans lui.
Un "joueur formidable"
Son bilan sur les deux derniers matches (deux buts) plaident pour cette gestion intelligente d’un joueur de 34 ans qui connaît parfaitement son corps. A l’heure de retrouver la Ligue des champions en Ukraine, Zlatan semble être sur la pente ascendante. Pauleta peut trembler même si ce dernier s’était fait une raison depuis bien longtemps. "Tous les records sont faits pour être battus. J’ai moi-même dépassé Rocheteau. Ainsi va le football. Mais j’en suis heureux. Il ne s’agit pas de n’importe qui. On parle d’Ibrahimovic, un joueur formidable avec des qualités extraordinaires", assurait Pauleta au Parisien la semaine dernière. "Ibrahimovic mérite de me détrôner", ajoutait-il. Ibra, lui, fêtera ce record à sa façon. Provocante, flamboyante, arrogante peut-être, mais toujours stimulante pour une Ligue 1 qui n’avait jamais eu pareil phénomène dans ses rangs.
Lorsqu’il avait dépassé la barre des 100 buts avec le PSG lors d’un triplé au Parc contre Saint-Etienne en demi-finale de Coupe de France, il avait fait du Zlatan : "Qu’est-ce que ça signifie de laisser une empreinte aussi forte dans l’histoire du club ? C’est une très bonne sensation. Ça signifie que j’ai laissé ma marque. Quand est-ce que je vais battre le record de Pedro Pauleta ? Bientôt", avait-il promis. Il aura fallu attendre cinq mois. Et si ce n’est pas contre le Shakhtar mercredi soir, le Suédois aura une autre occasion dès dimanche contre l’OM au Parc. Un "Classique" pour dépasser Pauleta, un match où le Portugal avait l’habitude de briller – n’est-ce pas Fabien Barthez ?– quel plus beau clin d’œil de la part du Suédois envers celui avec qu’il s’apprête à dépasser ?
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