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France-Danemark : la défense française a pris l'eau après la sortie de Raphaël Varane

Les Bleus se sont inclinés contre le Danemark (1-2) après deux erreurs défensives,  vendredi au stade de France.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Andreas Cornelius, à la lutte avec William Saliba sur le deuxième but danois, le 3 juin 2022. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Les temps où la France basait sa réussite sur une solidité défensive impériale sont-ils révolus ? Les Bleus ont été transpercés deux fois contre le Danemark (1-2), vendredi 3 juin, au Stade de France. Andreas Cornelius a, par deux fois, réussi le geste juste. Mais l'ex-Girondin a aussi bénéficié des largesses de l'arrière-garde tricolore, orpheline de Raphaël Varane, sorti blessé à la 60e.

Avant cela, tout se passait pourtant bien pour les Français. Karim Benzema venait d'ouvrir le score (51e), et les timides offensives danoises étaient contenues par le défenseur de Manchester United. Au bout d'une saison éprouvante, entre blessures et adaptation au foot anglais, Varane répondait présent. Jusqu'à ce que sa cuisse ne le lâche. "C'est un problème musculaire, a confirmé l'adjoint Guy Stéphan, en conférence de presse. Il y aura des examens complémentaires demain (samedi)."

Il est impossible d'affirmer avec certitude que l'entrée de William Saliba, à la place de l'ex-Madrilène, a été l'élément déclencheur de la chute des Bleus. Il serait même franchement malhonnête d'imputer l'entière responsabilité de la défaite au minot, pour sa troisième cape. 

Car, même si Saliba a été trop facilement battu par Cornelius sur le second pion, la faillite est collective. Utilisé depuis le dernier Euro, voilà un an, le système à trois défenseurs a des vertus, mais requiert une extrême vigilance. Varane et Koundé n'y sont pas confrontés en club, pas plus que le piston Théo Hernandez. Son frère Lucas et Kingsley Coman le sont avec parcimonie au Bayern. Seul Saliba y est réellement habitué, mais il joue surtout à droite de la défense à trois à l'OM. Vendredi soir, il est entré en jeu dans l'axe.

"L'important est de bien cadrer le porteur du ballon"

Sur les deux buts figure un dénominateur commun : des erreurs de marquage et d'alignement. Dans chacun des cas, Théo Hernandez n'était pas sur la même ligne que ses coéquipiers, laissant Andreas Cornelius en jeu. Sur le premier pion, Lucas Hernandez n'a pas suivi le buteur danois et a abandonné Hugo Lloris. Le piston gauche de l'AC Milan n'a pas, non plus, marqué Christian Eriksen sur une grosse occasion danoise en fin de match.

Ces problèmes de gestion de la profondeur ont fait défaut aux Bleus. "L'important dans notre système est de bien cadrer le porteur du ballon, a reconnu Guy Stéphan. S’il n’est pas cadré, ça laisse l’initiative à l’adversaire de trouver le joueur dans la profondeur. Il faut trouver cet équilibre." Aurélien Tchouaméni a, il est vrai, manqué d'impact devant Pierre-Emile Hojbjerg, passeur sur le premier but.

"A la mi-temps, on s'est dits qu'on n'était pas assez dans la profondeur, a analysé le sélectionneur danois, Kasper Hjulmand, en conférence de presse. Coman est un grand joueur offensif mais on savait qu’il y avait quelque chose à faire dans son dos." Sur le deuxième but, l'ailier de formation était très haut, dans la moitié de terrain adverse, comme la plupart de ses coéquipiers. Il a laissé quelques espaces dans son dos, sans conséquence directe au score. "Ce n'est pas là qu'on a perdu le match", a tempéré Guy Stéphan en parlant de la gestion de la profondeur. Le fidèle adjoint a surtout martelé ses regrets quant au manque de pression sur les passeurs danois.

Dans une fenêtre internationale très dense, les Bleus seront sur le pont dès lundi, en Croatie. Même avec l'absence probable de Varane, ce schéma à trois défenseurs pourrait être reconduit. Face à une équipe corrigée par l'Autriche (0-3), les attitudes des défenseurs français seront particulièrement scrutées.

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