Ligue des nations : Eduardo Camavinga, étoile montante du foot français, une première réussie à 17 ans
C'est peut-être le grand intérêt de ces matchs de transition, trop loin des grandes compétitions et trop près des premières échéances de club : on peut y voir l'éclosion des futurs cadres d'une équipe nationale. Ce mardi, malgré le large turn-over de Didier Deschamps par rapport au match contre la Suède, les projecteurs étaient braqués sur un joueur en particulier : Eduardo Camavinga. Il est entré à la 63e minute de jeu à la place de N'Golo Kanté. Par sa jeunesse, par sa valeur marchande aussi - il est visé par tous les grands clubs du monde, et fait partie des jeunes les plus valorisés de sa génération sur le marché des transferts - Camavinga fascine. Sa prestation sur le terrain face à la Croatie n'a fait que justifier l'attention dont il est l'objet.
Justesse et vision de jeu
Il est entré en jeu à la 63e minute de jeu, à un moment où l'équipe de France venait de prendre un petit coup sur la tête avec l'égalisation de la Croatie (2-2). S'il n'est pas impliqué sur le but d'Upamecano dans la foulée (65e), il se signale très vite. Sur un contre lancé par Anthony Martial sur la droite du terrain, Camavinga prend le relais en repiquant dans l'axe. Il parcourt plusieurs dizaines de mètres, puis en frappe du gauche devant juste devant la surface. Ça manque un peu de puissance, mais c'est cadré : Livakovic se couche et capte le ballon.
A la 84e minute, sa relation naissante avec Anthony Martial fait encore des merveilles. Camavinga remonte le ballon sur la droite, pénètre dans la surface avec une conduite de balle dénuée de scories, et cherche le Mancunien en retrait. Celui-ci est devancé. Corner obtenu.
Mis à part ces deux actions marquantes, l'espoir du Stade Rennais n'a pas commis de bévues pour sa première. Certes il n'a été sur le terrain qu'une petite trentaine de minutes. Mais la justesse de ses choix et la vision de jeu dont il a fait preuve, ainsi que la force mentale nécessaire pour ne pas céder à la tension d'un premier match, montrent qu'il a le potentiel pour briller avec le maillot bleu.
Précocité
"C'est peut-être tôt, mais il a un potentiel qui l'amènera à faire partie intégrante de cette équipe tôt ou tard", avait déjà réagi Didier Deschamps après le match contre la Suède, en lui promettant du temps de jeu. C'est tôt, parce que dans l'histoire de l 'équipe de France, peu ont brillé si jeune. Il y a eu Julien Verbrugghe (16 ans et 10 mois en 1906), Maurice Gastiger (17 ans et 4 mois en 1914). Et Eduardo Camavinga donc, qui a foulé la pelouse ce mardi, à 17 ans, 9 mois et 29 jours. Le troisième plus jeune joueur de l'histoire de l'équipe de France, devant Kylian Mbappé donc, qui a connu sa première sélection à plus de 18 ans. Aura-t-il le même destin ?
Il est en tout cas un cas à part. Né en Angola de parents congolais, élevé dès ses deux ans du côté de Fougères (Ille-et-Vilaine) avec ses 5 frères et soeurs, le milieu relayeur a grillé les étapes. Il joue son premier match de Ligue 1 avec le Stade Rennais à 16 ans et 4 mois. Inscrit son premier but huit mois plus tard. Coche sa première participation en Ligue Europa en parallèle.
Ce mardi, il a brillamment franchi une nouvelle étape dans son ascension fulgurante. Cette fois avec l'équipe de France, un Graal qu'il pourrait vite faire sien dans les mois et années à venir.
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