Ligue des nations : enfin une finale, un record d'affluence et la bête noire matée... Soir de premières pour les Bleues face à l'Allemagne
"Vaincre ce signe allemand et atteindre une finale d'un grand tournoi, c'est bien." Ce doux euphémisme a été prononcé sans une joie débordante par Hervé Renard après la victoire des Bleues en demi-finales de la Ligue des nations contre l'Allemagne (2-1), vendredi 23 février. Quelques minutes plus tôt, son équipe de France venait pourtant de signer l'un des succès les plus marquants de son histoire à Lyon.
Depuis sa création au début des années 1970, la sélection féminine ne s'était tout simplement jamais hissée en finale d'une compétition officielle. Elle a pris l'habitude de garnir son palmarès de tournois amicaux, comme le Tournoi de Chypre (2012, 2014), la She Believes Cup (2017), ou plus récemment le Tournoi de France (2020, 2022 et 2023).
"C'est une page de l'histoire du foot féminin en France qui s'ouvre", a ensuite accepté de reconnaître Hervé Renard au micro de France Télévisions. Le sélectionneur, qui fêtera son premier anniversaire à la tête des Bleues le 30 mars, a prévenu qu'il ne serait pas satisfait sans une victoire finale mercredi, contre les championnes du monde espagnoles (qualifiées aisément à la suite d'une correction infligée aux Pays-Bas, 3-0). Un discours partagé par plusieurs de ses joueuses, dont la défenseure Elisa De Almeida : "C'est la première donc cela restera gravé, maintenant il faudra gagner".
Contre la bête noire
Il ne faudra tout de même pas oublier de savourer. Pour se hisser à ce niveau, les Françaises ont signé ce qui ressemble à un petit exploit en parvenant à écarter des Allemandes, qui, en plus de les avoir éliminées du dernier Euro, n'avaient jamais perdu contre elles en match officiel (quatre défaites et un nul en cinq rencontres). "On savait de quoi on était capables, il fallait le prouver sur le terrain. C'est vrai que c'est la première fois, c'est une bonne chose", s'est réjouie Eugénie Le Sommer, capitaine du soir, en zone mixte. "Quand on affronte un tel adversaire, il y a certainement un sentiment d'infériorité. C'est ce qu'il a fallu combler. Les filles ont fait le match qu'on attendait d'elles, il fallait avoir cette force de caractère pour renverser les choses", a de son côté salué le sélectionneur.
Renverser les choses, ou plutôt résister après avoir pris les devants, au vu du scénario du match. Si Kadidiatou Diani a ouvert le score, le second but de la latérale Sakina Karchaoui a été déterminant pour les Bleues. Sa première réalisation internationale en 69 rencontres est un symbole de plus dans cette soirée d'innovations. Un but marqué sur pénalty, un exercice dans lequel on imaginait plutôt Eugénie Le Sommer ou Marie-Antoinette Katoto prendre le ballon. "Il y avait trois joueuses qui étaient désignées pour tirer les pénalties. Après, c'est la capitaine qui décide et elle a laissé sa place à Sakina. C'est aussi ça la force de l'équipe de France féminine. Elles sont solidaires", a relevé Hervé Renard.
Pour couronner le tout dans cette virée lyonnaise au plus-que-parfait, les Bleues ont enfin pu compter sur le soutien du public, qui a répondu présent au Groupama Stadium pour améliorer le record d'affluence de la sélection hors Coupe du monde (30 267 spectateurs). "Un grand merci au public lyonnais, c'était une fête fabuleuse pour le foot français et féminin. Il y a beaucoup de choses positives qui s'enchaînent. Maintenant, il faut qu'on ait cette rage d'aller chercher cette coupe", a conclu le sélectionneur. Pour poursuivre sur sa lancée, l'équipe de France sait désormais quoi faire : remporter son premier titre à Séville dans quatre jours.
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