France-Danemark en Ligue des nations : une ambiance plus apaisée au Stade de France, quelques jours après les incidents lors de Liverpool-Real Madrid
Le match entre les Bleus et les Danois (1-2) s’est déroulé dans une bonne ambiance, vendredi, mais avec un dispositif sécuritaire accru.
Avec une victoire, la soirée aurait été idéale. Six jours après le chaos lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, l'objectif affiché du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police de Paris était de rectifier le tir, vendredi 3 juin, à l'occasion du match de Ligue des nations entre la France et le Danemark (1-2).
Un dispositif sécuritaire accru a été mis en place pour l'occasion. Au total, 2 080 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour cette rencontre, dont 656 dédiés à la lutte anti-délinquance, alors que de nombreux vols à l'arraché ont été signalés samedi dernier. Il s'agit d'un nombre conséquent de forces de l'ordre pour un match qui ne présentait pas de risque majeur. "Mais on ne s'ennuie jamais", rétorque un policier aux abords du stade.
Les forces de l'ordre ont pourtant vécu une soirée relativement tranquille sur la plaine Saint-Denis. Elles était visibles dès la sortie du métro ou du RER, avec des dizaines d'officiers en uniforme, parfois en civil, présents jusqu'au parvis de l'enceinte sportive. Non loin de là, le filtrage des supporters, mis en cause lors de la finale de la C1, s'est fait sans encombre.
Une ambiance familiale et bon enfant
"Il y a eu moins de trois minutes d'attente", se félicite un supporter des Bleus. Un membre de la sécurité abonde : "Il n'y a pas beaucoup de monde en même temps, on arrive à bien gérer les flux." Les supporters se sont présentés en avance, comme l'avait conseillé la préfecture de police de Paris la veille. Le filtrage a débuté dès 16 heures, une heure inhabituellement prématurée pour une rencontre au Stade de France.
Si de longues queues se sont rapidement formées aux entrées, il n'y a pas eu de mouvement de foule et d'impatience de la part des supporters. L'ambiance était, comme souvent lors des matchs de l'équipe de France, familiale. De nombreux enfants étaient présents malgré les images de la semaine dernière, où des supporters de Liverpool ont été la cible de jets de gaz lacrymogènes.
"On n'a pas hésité à venir", lancent Nicolas et Amandine, venus avec leur fille de 9 ans, qui porte un maillot de Karim Benzema sur le dos. Et d'ajouter, le sourire aux lèvres : "La présence policière massive nous rassure vraiment." "Le contexte est différent, ça ne se reproduira pas", confirme Magalie, venue de Bourges avec son époux et leurs deux enfants.
Guillaume, lui, a hésité avant d'emmener son fils de 7 ans. "Les images étaient choquantes. Forcément, j'ai eu de l'appréhension avant de venir. Mais on est venus parce qu'on s'est dit qu'ils voulaient rectifier le tir, et que le moindre écart allait être sanctionné." Preuve de la grande attention de la préfecture de police de Paris, son chef, Didier Lallement, a passé quelques minutes à un stand de la préfecture, deux heures avant le début de la rencontre.
Une première à guichets fermés depuis novembre 2019
A un an et demi de la Coupe du monde de rugby, et à deux ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, les autorités veulent aussi de rassurer les supporters étrangers. Depuis la finale de la Ligue des champions, plusieurs voix se font entendre en Angleterre, notamment du côté des supporters de Liverpool, pour dénoncer la gestion de l'événement par la France.
Dans la tribune réservée aux visiteurs, 1 437 supporters danois étaient présents. Certains avaient en tête les événements de la finale de la C1, mais sans trop se focaliser dessus. "On a vu toutes les images mais ça ne nous a pas vraiment fait peur. On se retrouve au milieu de tous les supporters français mais l'ambiance est plutôt calme. On a été dans des endroits beaucoup plus chauds", assure Ronga, une Danoise membre de la fanfare des supporters.
De longues queues de spectateurs aux portes du stade de France. Les supporters sont venus tôt pour le match, comme le conseillait la préfecture. #FRADAN #FranceDanemark pic.twitter.com/sPmCvhvVom
— Denis Ménétrier (@DMenetrier) June 3, 2022
Pour les Danois, la soirée a été belle jusqu'au bout, avec le retournement de situation et la victoire de leur sélection grâce à deux buts d'Andreas Cornelius. Malgré la défaite, l'ambiance a été au rendez-vous alors que les Bleus jouaient pour la première à guichets fermés au Stade France depuis le 14 novembre 2019 (contre la Moldavie). Entre-temps, le Covid-19 a fait son apparition et les Tricolores n'avaient joué dans l'antre dionysienne qu'avec des jauges. Malheureusement pour les 75 833 supporters présents vendredi, le match s'est terminé par le premier revers des Bleus depuis novembre 2020 et une défaite contre la Finlande.
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