Ligue des nations - France-Suède : "Papy" Giroud fait toujours de la résistance
Combattant infatigable, phénix incandescent. Lorsqu'il clôturera sa carrière de footballeur, Olivier Giroud pourra s'enorgueillir de n'avoir jamais abandonné, jamais baissé les bras, jamais écouté les plus sceptiques des observateurs. Depuis son arrivée en équipe de France, un 11 novembre 2011 lors d'un match contre les Etats-Unis, il n'a jamais été ménagé par la critique. Justifiée ou outrancière, argumentée ou simplement facile, elle l'a toujours accompagné. Mais il n'en a cure. "Je suis habitué à être chahuté, ça fait partie de ma carrière", a-t-il encore dit ce mardi soir au Stade de France après le match. C'est sur le terrain qu'il s'exprime le mieux. Et là, les records tombent, les chiffres pleuvent : deuxième meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France, septième joueur le plus capé, et désormais attaquant le plus âgé titularisé depuis Henri Skiba (34 ans et 155 jours) en 1961.
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Certains diront qu'un règne n'est pas garantie de rendement. Mais comme souvent, l'ancien montpellierain a montré toute son utilité sur le rectangle vert contre la Suède, surtout face à une défense évoluant plutôt bas sur le terrain. Avec son mètre quatre-vingt-treize, son jeu aérien est précieux. Il ne s'en contente pas. Son but, son 43e sous le maillot tricolore, illustre parfaitement son intelligence dans le jeu. Un appel vers son camp pour servir de point d'appui sur un contre, puis une course folle dans l'axe, pour ralentir à l'entrée de la surface et proposer une solution simple, évidente à Marcus Thuram, balle au pied sur le côté gauche. La passe en retrait était limpide, la frappe du gauche de Giroud décisive (16e). Après deux tentatives aériennes avortées (l'une en ratant sa tête pour toucher le ballon de l'épaule, et l'autre sur une belle parade du gardien suédois), il était reparti au mastic.
A 7 buts du record de Thierry Henry
C'était pareil en deuxième période. Une épaule au lieu de la tête faisait passer le ballon au ras de la lucarne (53e), mais cela ne l'abattait pas. Sept minutes après, sur un centre en forme d'offrande de Kylian Mbappé, il plongeait pour propulser sa tête au fond des filets (61e, 3-1). Un doublé pour avancer encore un peu plus.
Car ces deux buts permettaient à l'attaquant de devenir le meilleur buteur de l'histoire des Bleus au Stade de France, devant Thierry Henry, avec 22 réalisations dans cette enceinte. Il n'est plus qu'à 7 longueurs du record absolu de l'ancien Gunner sous le maillot tricolore (51 buts), son prochain objectif. Comme il le confiait lui-même à Stade 2 dimanche dernier, cet objectif était loin d'être dans son esprit le soir de sa première sélection, à 25 ans. Neuf ans après, il est pourtant toujours là et bien là.
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Olivier Giroud n'est pas le joueur le plus technique, ni le plus rapide, ni le plus esthétique. Mais il sait se montrer efficace, utile, en décrochant pour servir d'appui, en déviant les ballons de la tête pour mieux faire rebondir le jeu, comme à la 75e minute sur cette intelligente remise de la poitrine en retrait pour Griezmann dont la volée n'était pas cadrée, en venant aider en défense. Et surtout, en marquant. Pourtant, son horizon n'est pas tout rose.
Un nouveau coup de Trafalgar chez les Blues ?
Samedi, après la victoire au Portugal (1-0) avec une entrée en jeu dans le dernier quart-d'heure, Didier Deschamps avait déclaré : "Pour Olivier, si sa situation (en club, ndlr) s’éternise, il sait très bien ce que je pense." Le sélectionneur avait été plus loin lundi sur RTL en affirmant : "Pour mars, il faut qu'il trouve une autre solution que celle-là." Son temps de jeu famélique à Chelsea (154e minutes depuis le début de la saison) le fragilise. Il le sait. Mais comme la saison passée, où Franck Lampard ne comptait plus sur lui, personne ne peut être certain qu'il ne retrouvera pas la lumière, lui qui avait grandement participé à la qualification des Blues pour la Ligue des champions en fin de saison dernière (8 buts lors des 11 derniers matches après le Restart). Ce mardi soir, le sélectionneur a glissé après le match : "C'est un cas a part, avec lui on a l'impression qu'il faut qu'il fasse toujours ses preuves. On ne parle pas d'un joueur qui n'a rien fait jusque là. On est souvent trop injuste avec lui."
44 buts au compteur pour sa 71e titularisation en 105 sélections, cela peut attirer quelques projecteurs, même ceux de Stamford Bridge...
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