Ligue Europa : Dudelange, le petit poucet luxembourgeois, veut y croire
"Arriver en phase de poules de la Ligue Europa était un rêve pour nous", sourit Dino Toppmoller, le jeune entraîneur allemand (37 ans) de Dudelange. "C'est bien pour nous, bien pour tout le pays et on est bien sûr très contents de ce tirage au sort, c'est un peu la cerise sur le gâteau".
Le parcours européen du triple champion du Luxembourg a débuté très tôt: le soir où la France battait la Belgique en demi-finales de la Coupe du monde, le 10 juillet, Dudelange se lançait à l'assaut de l'Europe, contre Videoton, au premier tour des qualifications à la Ligue des champions. Mais, éliminé de la C1 par les Hongrois, l'ancien club de Tony Vairelles et Roby Langers est reversé en Ligue Europa, où il crée la surprise en se débarrassant des Kosovars de Drita, du Legia Varsovie et des Roumains de Cluj pour accéder à la phase de groupes.
Un patron de Pizzeria, un étudiant ou encore un joueur des Herbiers
Dans l'effectif luxembourgeois, un ancien de l'INF Clairefontaine désormais propriétaire d'une pizzeria à Metz, un étudiant en économie, mais aussi quelques noms connus, comme l'ancien international serbe Milan Bisevac, passé par le Paris SG, Lyon et la Lazio Rome notamment, ou le gardien Landry Bonnefoi, qui a encore joué quatre matches de L1 la saison passée avec Strasbourg.
Le milieu Clément Couturier n'évoquera probablement rien, même aux amateurs de foot les plus férus, mais il a disputé la finale de la Coupe de France en mai dernier, avec son club des Herbiers (National), face au PSG. Déjà un petit poucet qui était allé loin. "Je voulais découvrir un nouveau championnat et une nouvelle méthode de travail", explique le milieu de 25 ans, déjà buteur contre Videoton et Varsovie. "Et pouvoir découvrir la Coupe d'Europe comme on peut le faire là, c'est vraiment un plus pour un joueur de National comme moi. Honnêtement, me dire que j'allais jouer le Milan AC cette saison, c'est inimaginable !"
"Pour autant, on ne manque pas d'ambition non plus, poursuit-il. Les trois équipes sont au-dessus de par leur vécu sur la scène européenne, mais on n'a pas grand-chose à leur envier. Tout le monde croit qu'on va en prendre 4 ou 5, mais honnêtement je pense qu'on sera loin d'être ridicules."
L'enthousiasme des supporters du Grand Duché
Même si l'équipe s'entraîne dans un relatif anonymat, un certain engouement a saisi la petite ville frontalière de 21.000 habitants, et les quelque 8.000 places pour chacun des trois matches à domicile de Ligue Europa sont parties en moins d'une demi-heure. "On va peut-être devoir attendre 50 ans pour revivre ça", souligne François Mostert, supporter de longue date qui craint de voir les meilleurs joueurs du club pillés par des formations plus huppées.
Avec un budget de 2,5 millions d'euros, Dudelange ne peut effectivement pas lutter contre les grosses cylindrées européennes. Son adversaire de jeudi, Milan, dispose ainsi d'un budget de près de 300 millions d'euros...
Cependant, Dino Toppmöller n'est pas du même avis que M. Mostert: "Je pense que ce ne sera pas la dernière fois qu'une équipe luxembourgeoise va jouer les poules de Ligue Europa. J'espère que dans les 10 prochaines années, on arrivera à se qualifier trois ou quatre fois. C'est extraordinaire ce qui nous arrive là, mais ça doit devenir un objectif régulier", dit-il en mettant en avant les progrès du foot luxembourgeois. Après tout, l'équipe nationale a bien tenu en échec il y a un an la France, future championne du monde (0-0)...
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