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Ligue Europa: Le Dynamo et le Dnipro, deux clubs ukrainiens engagés dans la guerre

Toujours plongée dans une guerre civile qui ravage l'est du pays, l'Ukraine va peut-être retrouver un léger sourire ce jeudi soir alors que deux de ses clubs sont en lice pour une qualification en quarts de finale de la Ligue Europa: le Dynamo Kiev et le Dnipro Dnipropetrovsk.
Article rédigé par franceinfo
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Les joueurs du Dynamo de Kiev fêtent le but d'Oleh Gusev face à Everton, le 12 mars à Goodison Park.  (OLI SCARFF / AFP)

Comme les grandes villes de l'est abîmées par les bombardements et les combats entre forces pro-russes et troupes gouvernementales, les clubs ukrainiens ont payé un lourd tribut dans les affrontements qui déchirent le pays depuis le début de la crise en novembre 2013. Dans la ville de Donetsk où le stade est en ruine, le club, qui a été éliminé en huitièmes de finale de la Ligue des champions par le Bayern munich, s'est délocalisé à Lviv, dans l'ouest, depuis plusieurs mois. Mais le football ukrainien n'a pas encore mis les deux genoux à terre. Deux de ses clubs sont présents en huitièmes de finales de la Ligue Europa et ils tenteront d'arracher leur qualification pour les quarts de finale ce jeudi soir.

Le Dynamo Kiev, un pied dans la guerre

Défait au match aller sur la pelouse de Goodison Park par Everton (2-1), les joueurs du Dynamo Kiev ont selon les statistiques européennes 50% de chances de qualification pour le tour suivant. En Angleterre, Everton a lutté pour prendre l'avantage sur les joueurs du club de la capitale ukrainienne et seul un penalty de Lukaku en fin de rencontre leur a permis de prendre l'avantage. La rencontre sera classée à haut risque. Lors du tour précédent face à Guingamp, des fans du Dynamo Kiev avaient tenté d'en découdre avec des supporters guingampais, poussant l'arbitre à interrompre la partie pendant 12 minutes. 

Les joueurs du FC Dnipro à l'échauffement sur la pelouse de l'Arena Stadium à Amsterdam, le 18 mars 2015.

Au-delà de ces incidents en tribunes, le club de Kiev a lui aussi un pied dans la guerre. Les plus motivés des ultras de Kiev ont pris les armes. Ils représenteraient une cinquantaine de membres des 500 que compte le bataillon Azov, une milice paramilitaire comme il en fleurit tant dans les régions dévastées par la guerre. Dans sa conférence de presse à la veille de la réception d'Everton, le coach du Dynamo, Sergei Rebrov, a lui rappelé que le parcours de son club en Ligue Europa n'était pas qu'une simple question de football. "Un succès pour le Dynamo est un succès pour l'ensemble de l'Ukraine. J'espère que les gens qui suivent le football en Europe verront que la vie continue ici."

Le Dnipro, un oligarque engagé

Le club de Dniepropetrovsk est lui engagé à sa manière dans le conflit qui secoue une partie du pays. Le président du club, l'oligarque Igor Kolomoïsky soutient financièrement des milices pro-gouvernementales engagés dans les combats contre les forces pro-russes dans l'est. "La Russie nous a agressés. Nous sommes en guerre avec elle, une guerre non déclarée", a t-il récemment déclaré à L'Hebdo, un média suisse. Sur le terrain, le Dnipro a pris un léger avantage au match aller à domicile face à l'Ajax Amsterdam (1-0) grâce à un but de Zozulya. Si les joueurs ukrainiens conservent leur avance au match retour en terre néérlandaise, ils accèderont pour la première fois au stade des quarts de finale depuis la saison 1989/1990 et un quart de finale perdu face à Benfica. 

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