Ligue Europa : Lyon - Besiktas entre violence et chaos
Dans un contexte déjà très sombre avec l'attaque à l'explosif du bus des joueurs de Dortmund mardi avant leur match de Ligue des champions contre Monaco, on pouvait craindre le pire au cours de ce face-à-face entre l'OL et le Besiktas. Surtout depuis que de nombreux supporters turcs avaient réussi à acheter des places sur internet. Ce mélange des supporters des deux camps sur le parvis du stade puis dans les tribunes n'a pas mis longtemps à prendre feu. La rencontre était pourtant classée à haut risque par les autorités, qui avaient renforcé la sécurité après les événements de Dortmund. Dans ce contexte particulier, "nous aurons près du double d'agents et, à l'extérieur, il y aura trois à quatre fois plus de policiers", avait précisé Xavier Pierrot, un responsable du Parc OL. Mais stadiers et policiers ont été très vite débordés.
Pelouse envahie
Avant même le début du match, vers 19h00, de nombreux affrontements entre supporters turcs et lyonnais ont éclaté à l'entrée du Virage nord. Les CRS présents ont également été chargés, tandis que la boutique du Parc OL a été saccagée. Quelques Turcs venus d'Allemagne s'étaient rendus dans l'OL Store du stade pour acheter des billets, ce qui leur a été refusé car le match se jouait à guichets fermés. En colère, ils ont brisé deux portes vitrées du magasin et mis la boutique sens dessus dessous. Ils ont été dispersés par la sécurité sans arrestation. L'approche du match n'a pas calmé les tensions. Des jets de pétards et des bagarres ont éclaté dans le virage sud. Les supporters Lyonnais ont pénétré sur la pelouse, alors désertée par les joueurs, dans la confusion générale. Selon un journaliste AFP sur place, ils voulaient se protéger des projectiles et des pétards lancés depuis le haut des tribunes, des supporters turcs se trouvant au 3e étage.
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Le président de l'OL Jean-Michel Aulas a cherché à apaiser les esprits en prenant le micro du kop pour s'adresser à ses supporters du virage sud. Il est ensuite resté dans le virage avec eux. A 21h10, le terrain s'est finalement vidé des spectateurs, provoquant malgré tout le retard du coup d'envoi de 45 minutes. "Toutes les tribunes de France connaissent la réputation de Lyon et celle des Carsi, un groupe Ultra de Besiktas" plutôt classé à gauche, a expliqué à l'AFP un bon connaisseur des milieux de supporters. "Le parcage turc est en diagonale du virage sud", où sont basés les indépendants du virage sud, un groupe plutôt marqué à droite. "Il n'y a pas de file ou d'espace de sécurité, de rangées de sièges vides, et ils sont au-dessus" des supporters lyonnais, a analysé la même source. Des incidents prévisibles mais que personne n'a pu éviter.
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