Cet article date de plus de treize ans.

Lille à la croisée des chemins

Même si à Lille, on ne cache pas que le championnat reste la priorité, 40 ans après le dernier titre, le LOSC a néanmoins les capacités de poursuivre l'aventure en Ligue Europa. Tenus en échec à l'aller par le PSV Eindhoven (2-2), les Dogues se rendent aux Pays-Bas, ce soir pour le 16e de finale retour. Rudi Garcia fera-t-il appel à ses titulaires? Mais à trois jours d'un match important face à Lyon, rien n'est moins sûr.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Rudi Garcia, entraîneur déçu (DEPLHINE PINEAU / MAXPPP)

Au terme des 90 minutes, ou peut-être 120 minutes, de son match face au PSV Eindhoven, Lille en saura un peu plus sur son avenir: retour aux affaires hexagonales ou poursuite de son double objectif avec un moral requinqué. Le scénario du 16e de finale aller a très probablement laissé des marques dans les esprits de Lillois qui menaient 2-0 avant de se faire reprendre en une minute, en toute fin de rencontre (2-2). Un relâchement coupable qui les oblige à un sursaut d'orgueil aux Pays-Bas. Un sursaut qui pourrait avoir l'allure d'un exploit car il faudra gagner ou faire un improbable 3-3 pour se sortir du bourbier batave.

"En foot, il faut être présent tout le long et on a eu une petite absence", analysait Rudi Garcia à l'issue de la rencontre. "On est fortement déçu car on a été supérieur et on méritait de gagner ce match." En 90 minutes, le LOSC avait fait étalage d'une certaine maîtrise malgré une équipe fortement remaniée, bon nombre de titulaires ayant été laissés au repos en vue du déplacement à Montpellier le dimanche suivant (0-1). Le coach nordiste s'était dit "très satisfait de la prestation" de ces intérimaires de luxe dont deux avaient même marqué (De Melo et Gueye). Mais le match retour sera une toute autre affaire. "Les joueurs qui ont débuté ont montré qu'on pouvait compter sur eux. Avec une équipe différente, on n'a pas vu une équipe inférieure à celle du PSV", souligne-t-il.

Pour ce déplacement au Philips Stadion, le groupe s'annonce quasiment au complet. Emerson fait son retour, mais les Dogues devront cependant composer sans Mathieu Debuchy, touché à la cheville face à Montpellier. "On doit se convaincre qu'on peut se qualifier aux Pays-Bas", avance Rudi Garcia. "La qualification est tout à fait dans nos cordes. Et tous les espoirs sont permis, même si on verra sûrement une autre équipe du PSV devant son public." Cependant, un large turn-over est de nouveau attendu au sein du onze de départ nordiste. Un signe une fois de plus que, même si Lille réussit bien en Ligue Europa, la Coupe continentale n'est pas la priorité du club qui court toujours après un titre national et doit recevoir Lyon, l'un de ses poursuivants, dès dimanche, pour un match capital dans la course au sacre.

Côté PSV, on s'est d'ailleurs demandé si Lille avait pris la confrontation au sérieux. "Quand on regarde les statistiques, on s'aperçoit que Lille joue souvent avec d'autres joueurs en Coupe d'Europe", analyse l'entraîneur Fred Rutten. "Il peut y voir un manque de motivation. Mais on peut aussi le voir de l'autre côté et se dire que le LOSC ne nous a pas pris au sérieux". Eindhoven prendra, en revanche, son adversaire très au sérieux car le club mise encore sur sa compétition nationale, mais aussi sur la Ligue Europa. "En début saison, on disait qu'on pouvait gagner cette Europa League. C'est un peu différent parce que nous n'avons plus tout à fait les mêmes joueurs," reconnaît Rutten. "Je ne peux pas dire aux joueurs qu'il y a une priorité. L'Europa League et le championnat sont aussi importants".

L'infirmerie a cependant fait le plein cette semaine. Wilfred Bouma (cuisse), Orlando Engelaar (genou) et Erik Pieters (fatigue musculaire) sont restés au soin. Ils demeurent incertains pour la rencontre. Mais Rutten a su motiver ses joueurs qui pourront se contenter d'un nul, même sans but, pour poursuivre l'aventure tant qu'ils n'encaissent pas plus de deux buts. Il reste néanmoins prudent face à des Lillois qu'on dit peu motivés: "Il ne faudra pas tomber dans le piège d'une très bonne équipe en face".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.