Lille résiste, Guingamp se révèle
Décevants face à Krasnodar pour leur entrée dans la compétition (1-1), les Lillois se sont relancés dans la course à la qualification en ramenant un point de Wolfsbourg quand, dans l'autre match du groupe, Everton était tenu en échec par le club russe (1-1). De son côté, l'En-Avant Guingamp a lui aussi apporté sa contribution au redressement du coefficient français en UEFA en s'imposant face au PAOK Salonique. Battus 3-0 par la Fiorentina, les Bretons ont prouvé qu'ils ne prenaient pas cette compétition à la légère après un match parfaitement maîtrisé contre les Grecs.
Le mur Enyeama
Si l'entame lilloise était plutôt encourageante, avec des Nordistes entreprenants malgré les absences notables de Lopes, Mavuba et Martin, la suite de la première période allait s'avérer beaucoup plus difficile à gérer pour les hommes de René Girard. Face à une formation allemande joueuse, le LOSC se recroquevillait progressivement dans sa moitié de terrain, pliant l'échine mais ne rompant pas. Pourtant, à plusieurs reprises, le fil n'était pas loin de casser, comme sur cette frappe de Perisic détournée par Enyeama (16e) ou ce tir de l'intenable De Bruyne qui filait juste à côté du poteau du portier lillois (25e). Si les attaquants n'avaient que trop peu d'occasions de briller, la défense nordiste, elle, justifiait pleinement son rang d'arrière-garde la plus imperméable de Ligue 1.
Dès la reprise, elle repartait au charbon. Et quand elle était dépassée, elle pouvait encore compter sur un Enyeama inspiré. Quand il est dans l'un de ces soirs d'état de grâce, le gardien nigérian semble littéralement imbattable. A la 48e, il se détendait comme une panthère pour chercher dans sa lucarne une frappe enroulée de Guilavogui, par ailleurs très à l'aise dans l'entre-jeu allemand. Puis le dernier rempart de Lille sauvait sur sa ligne une reprise de Perisic (54e) avant de remporter un face à face avec l'attaquant croate (59e). Ecoeuré par la réussite française, Hecking, l'entraîneur des "Loups", faisait entrer le Danois Bendtner mais l'ancien attaquant d'Arsenal manquait par deux fois la cible à quelques minutes d'intervalle (63e et 65e).
Le raté de Roux, le bijou de De Bruyne
Comme c'est souvent le cas en pareille occasion, il suffisait d'une demi-action dangereuse au Losc pour réussir le coup parfait. Sur un centre de Corchia, le malheureux Rodriguez détournait le ballon du coude dans sa surface et concédait l'indiscutable penalty. Sans trembler, le Belge Origi transformait la sentence avec un calme olympien (0-1, 77e). Le braquage était en marche mais il fallait encore préserver le butin. Nolan Roux aurait pu le faire fructifier mais à dix mètres de la cage, il manquait inexplicablement le cadre (80e). L'ex avant-centre de Brest allait pouvoir s'en mordre les doigts car, dans la foulée ou presque, Wolfsbourg égalisait. Et de quelle manière ! A l'extérieur de la surface, De Bruyne expédiait une reprise de volée somptueuse en pleine lucarne (82e). Il fallait bien ça pour venir à bout d'Enyeama...
Marveaux émerveille
"La Coupe d'Europe, nous la méritons, y briller est notre ambition". La banderole déployée avant le match par le Kop Rouge guingampais avait résumé l'état d'esprit de l'équipe de Jocelyn Gourvennec. Grâce à leur victoire, les Bretons se replacent bien dans cette compétition européenne, profitant de la victoire de la Fiorentina à Minsk pour s'emparer de la 2e place du classement, avant la double confrontation avec les Bélarusses, l'adversaire a priori le moins relevé du groupe. Face à des Grecs dont la puissance offensive avait impressionné depuis le début de la saison, avec notamment une victoire 6-1 lors de la première journée contre Minsk, les rouge et noir ont crânement joué leur chance.
Après 10 minutes pour jauger leurs adversaires, ils ont placé régulièrement des attaques tranchantes, profitant des boulevards laissés sur les côtés par des latéraux de Salonique placés trop haut. Le PAOK pouvait être tout heureux de rentrer avec un score vierge aux vestiaires à la mi-temps, après avoir vu une reprise de Sylvain Marveaux toucher le haut de la transversale sur un centre en retrait (22e) ou Beauvue tirer sur le gardien dans un angle fermé (32e). Peu en réussite en championnat, où ils occupent la dernière place, malgré des matches dans l'ensemble corrects en termes de contenu, on pouvait craindre une nouvelle désillusion pour les Bretons, quand Marveaux a frappé par deux fois.
Le droit de rêver
La première à la 47e en reprenant victorieusement un tir de Ronnie Schwartz - très actif - mollement repoussé par le gardien grec Panagiotis Glykos (1-0) et la deuxième fois, trois minutes plus tard sur un coup-franc à 25 m amoureusement enroulé de son pied gauche, qui finissait au ras du poteau de Glykos (2-0, 50e). Les hommes de Gourvennec ont géré la suite du match sans grande frayeur, si ce n'est une jolie parade du gardien danois Jonas Lössl au ras du sol sur une reprise d'Eyal Golasa. C'est même Beauvue qui ratait l'estocade, à la 90e minute en tirant sur le gardien au terme d'un contre bien mené. Cette victoire largement méritée permet à Guingamp non seulement de prouver que sa place à ce niveau de la compétition n'est pas usurpée, mais elle offre surtout aux Costarmoricains le droit de rêver à la possibilité de poursuivre l'aventure.
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