FIFA Awards : Liverpool snobé, quelle logique ?
Lionel Messi, meilleur joueur de la saison 2018/2019. La surprise aurait pu être grande. Le FC Barcelone n'a gagné "que" son championnat national, tandis que Liverpool a réalisé un fabuleux parcours en Ligue des Champions. Virgil Van Dijk a été un meneur d'hommes extraordinaire, Messi s'est effondré avec son équipe face à Liverpool en demi-finales. Tout concordait pour que ce soit le Hollandais qui soit désigné meilleur joueur de l'année. Pourtant, voir Messi rafler le trophée n'étonne pas plus que cela.
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On la sentait venir à des kilomètres, cette fin de soirée en eau de boudin. Les succès systématiques de Cristiano Ronaldo et de Lionel Messi étaient trop proches pour que l'on se berce d'illusions. La méthode des votes (qui accorde une grande importance aux votes des entraîneurs et des joueurs) n'incitait pas non plus à l'optimisme, car contrairement au Ballon d'or pour lequel ce sont de nouveau des journalistes qui élisent les joueurs, ici, les intérêts nationaux peuvent entrer en ligne de compte. Et puis, il y eu cet invraisemblable onze de l'année, où trois joueurs du Real semblaient tout droit sortis d'une machine à remonter le temps (mais que font donc Modric et Marcelo ici?).
Kylian Mbappé, que fais-tu là ?
Mais où était donc Sadio Mané ? Et Mohamed Salah ? Les deux virevoltants atttaquants de Liverpool ont apparemment gagné la Ligue des Champions pour du beurre. Car encore peut-on entendre que Virgil Van Dijk soit un défenseur et que les pauvres défenseurs ne déchaînent pas les foules avec leurs tacles, si géniaux et utiles soient-ils. Mais là, il s'agit bien d'attaquants, de buteurs ( 27 buts toutes compétitions confondues pour Salah, 26 pour Mané), de stars ? Non, le panel des votants a opté pour Kylian Mbappé. Certes, le Français ne démérite pas. Il réalise une saison exceptionnelle avec le Paris Saint-Germain. Mais il en aura d'autres, des occasions pour figurer dans ce onze. Et surtout il y en avait d'autres, des joueurs à la saison exceptionnelle.
Rapinoe relève le niveau
Mais cette soirée ne s'est pas résumée à ce combat de coqs tronqué. Auparavant il y avait eu le sacre d'Alisson Becker comme meilleur gardien, de Jill Ellis comme meilleure entraîneure, ou encore de Jürgen Klopp comme meilleur entraîneur. Comme quoi, il subsiste dans ces cérémonies un minimum de bon sens. La palme devra cependant être desservie à Megan Rapinoe qui, logiquement sacrée meilleure joueuse de l'année, a profité de son micro pour disserter sur le rôle politique du footballeur et de la footballeuse. "Plus que tous les sportifs, nous footballeurs, avons le droit et le devoir de prendre la parole pour faire changer les choses". Toujours très encline à faire entendre à sa voix, quitte parfois à agacer, Megan Rapinoe est en tout cas parvenue rendre cette soirée FIFA Awards moins bancale.
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