Liverpool-Toulouse : 15 août 2007, le jour où le TFC jouait sa place en Ligue des champions face aux Reds
Seize ans déjà. En 2007, le Toulouse Football Club sentait le parfum de la Ligue des champions pour la première fois de son histoire. Sous une chaleur accablante, le Téfécé accueille Liverpool lors du troisième tour préliminaire de la C1, le mercredi 15 août 2007. Le défi s'annonce immense pour les Violets, troisièmes du dernier championnat de France, face au club quintuple vainqueur de la coupe aux grandes oreilles à l'époque (Liverpool a remporté une sixième C1 en 2019).
"C'était inattendu et inespéré, confie Elie Baup, entraîneur du TFC à cette époque, à franceinfo: sport. Cela faisait 20 ans que le TFC n'avait pas été européen. Quand il y a eu le tirage, on n'a pas cherché à savoir si on allait passer ou pas. Jouer Liverpool, c'était énorme, parce que c'est une équipe prestigieuse, extraordinaire, une image de foot incroyable. Un adversaire si prestigieux face au TFC, c'est merveilleux et inimaginable."
Avant d'affronter les Reds, les coéquipiers d'André-Pierre Gignac pouvaient déjà compter sur des supporters présents en nombre au Stadium, attirés par la lumière d'une qualification européenne. La venue de Liverpool allait prolonger la douce euphorie, dans une ville plus habituée à vibrer pour les exploits des rugbymen. Une horloge géante avait été installée au stade quelque temps avant le match, avec un décompte des jours avant que "la Ligue des Champions ne fasse vibrer le Stadium".
"Un engouement phénoménal"
Malgré l'horaire inhabituel du match (16h30) et le fait que cette rencontre se joue un mercredi 15 août, les fans du TFC ont pris d'assaut le Stadium. "Ce match a engrangé un engouement phénoménal au niveau des abonnements", se souvient Elie Baup. Les abonnés avaient l'opportunité de prendre des places en avance et attendaient devant la boutique du Téfécé dès 8 heures, deux heures avant l'ouverture.
L'attente était telle que les tickets partaient à vitesse grand V et que les prix explosaient sur le marché noir. Une place en virage coûtait initialement 35 euros pour cette rencontre, mais les billets ont passé la barre des 100 euros à la revente. Pas de quoi empêcher le TFC d'évoluer à guichets fermés.
"Ce match, on l'aurait vendu dix fois, c'était magnifique."
Elie Baupà franceinfo: sport
Toulouse espérait créer la sensation face à la bande de Steven Gerrard. "On a abordé ce match avec beaucoup d'enthousiasme, parce qu'on était la surprise après notre troisième place acquise la saison précédente", explique Elie Baup.
Une chaleur délicate à gérer
Finalement, les Pitchouns n'ont pas eu les armes nécessaires pour vaincre les Reds. Liverpool s'est imposé au Stadium grâce à un joli but de la recrue ukrainienne Andriy Voronin (0-1). Pas aidé par le fait d'évoluer sous un soleil de plomb, Toulouse n'a jamais pu revenir au score en fin de match, malgré de bonnes intentions. "Il faisait très chaud. À dix ou quinze minutes de la fin, il était très dur de faire des accélérations", expliquait le défenseur central Mauro Cetto après la rencontre, dans La Dépêche du Midi.
Malgré la défaite, ce rendez-vous a laissé un souvenir impérissable au président toulousain de l'époque, Olivier Sadran. Elie Baup pouvait lire l'émotion dans les yeux de l'ancien patron du TFC. "J'ai vu le président avec une émotion terrible, même en ayant perdu. Les larmes aux yeux de bonheur d'avoir pu connaître ça."
Aujourd'hui, Olivier Sadran n'est plus le président du club qu'il a dirigé entre 2001 et 2020. Mais il devrait suivre, à l'instar de milliers de supporters, les Pitchouns face au Liverpool de Mohamed Salah en Ligue Europa, jeudi à Anfield. Au bon souvenir de 2007.
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