Mondial féminin : Megan Rapinoe, l'atout offensif indispensable aux Etats-Unis
Auteure d’un doublé lors de la victoire des Etats-Unis sur la France en quart de finale de la Coupe du monde (1-2) et élue joueuse de la rencontre, Megan Rapinoe a prouvé une fois de plus qu’elle était l’atout offensif numéro 1 d’une sélection américaine plus que jamais favorite à sa propre succession. Leader sur le terrain mais aussi en dehors, la joueuse du Redding a porté son équipe depuis le début de la compétition, et s’est muée en sauveuse quand les Stars and Stripes ont baissé en régime.
Essentielle dans le jeu et diaboliquement efficace face à l’Equipe de France, c’est déjà elle qui avait sauvé les siennes du traquenard espagnol en huitième de finale, en transformant sans trembler les deux penalties de la victoire (2-1). La joueuse de 33 ans maîtrise décidément bien les coups de pied arrêtés puisque c’est sur un coup-franc excentré qu’elle a ouvert le score d’entrée de jeu face aux Bleues (1-0, 4e).
Voir sur Twitter
Seule buteuse des USA depuis les 1/8e
Techniquement un ton au dessus, très juste dans ses appels et dans ses transmissions, l’ancienne attaquante de Chicago et de Philadelphie a fait preuve d’une efficacité chirurgicale lors de ses deux dernières sorties, en témoigne sa seconde réalisation en quart de finale, où elle a fait parler ses qualités de placement pour reprendre le bon centre de Tobin Heath (2-0, 65e). Un but en forme de soulagement pour les Etats-Unis, qui sortait de vingt minutes extrêmement difficiles où la charnière Sauerbrunn-Dahlkemper venait de repousser les assauts successifs des filles de Corinne Diacre.
Sortie sous les ovations d’un Parc des Princes rempli au quart de supporters américains, Rapinoe a renforcé un peu plus son statut de symbole, de légende de la sélection trois fois championne du monde. Ces deux doublés en deux matches lui permettent de prendre la tête au classement des buteuses, à égalité avec sa coéquipière Alex Morgan et l’Anglaise Ellen White. Seule buteuse de son équipe depuis le début de la phase à élimination directe, elle a fait taire ses détracteurs qui lui ont reproché un manque d'efficacité en phase de poules (1 seul but sur les 18 inscrits des Etats-Unis).
Symbole de lutte pour l'égalité
Leader exemplaire sur le terrain, Rapinoe est aussi une joueuse engagée en dehors. A l'origine de la procédure en justice lancée contre la Fédération américaine pour obtenir l'égalité des salaires hommes-femmes, c'est aussi elle qui avait fait son coming-out juste avant les JO 2012 de Londres, militant activement pour les droits de la communauté LGBT.
Voir sur Twitter
Sa nouvelle prestation haut de gamme fera-t-elle désormais plier Donald Trump ? Le président américain l'avait prise à partie dans une série de tweets, mercredi dernier, affirmant qu'elle "ne devrait jamais manquer de respect à notre pays, à la Maison Blanche et à notre drapeau". L'objet de son courroux ? Son refus de se rendre à la Présidence après la compétition. "Je n'irai pas à la putain de Maison Blanche", avait-elle déclaré dans une courte vidéo publiée mardi par le magazine Eight by Eight.
"Je maintiens mes propos", a-t-elle déclaré jeudi à la veille du quart de finale. "J'encourage mes partenaires à réfléchir à cette tribune, qui pourrait se télescoper avec une administration qui ne pense pas comme nous et ne se bat pas pour les mêmes choses que ce pour quoi nous nous battons", a encore assumé Rapinoe. En cas de nouveau sacre mondial à Lyon, le deuxième d'affilée pour les Stars and Stripes, Trump osera-t-il la féliciter dans un tweet ?
Avec AFP
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.