Ligue 1 : pied gauche soyeux, gros caractère, seul joueur ukrainien du championnat... Qui est Ruslan Malinovskyi, la nouvelle recrue de l'OM ?
De la fraîcheur sur le Vieux-Port. L'Olympique de Marseille a officialisé, lundi 9 janvier, la signature de Ruslan Malinovskyi. Le milieu droit ukrainien arrive de l'Atalanta Bergame, en prêt pour six mois assorti d'une option d'achat obligatoire estimée à dix millions d'euros, hors bonus. Il sera alors lié à l'OM jusque juin 2026. Si le nom de Ruslan Malinovskyi n'évoque pas grand chose au public français, l'international ukrainien de 29 ans semble une bonne pioche pour les Marseillais, et pour la Ligue 1.
Un caractère bien trempé
Si l'Atalanta Bergame se sépare d'un tel joueur, ce n'est pas un hasard. Ruslan Malinovskyi était en froid avec son coach, Gian Piero Gasperini, déjà responsable du départ de Papu Gomez à Séville pour les mêmes raisons, en février 2021. D'après les médias italiens, la rupture serait consommée depuis l'été dernier, et un match amical à Newcastle suivi d'échanges véhéments entre les deux hommes. "Nous sommes heureux ici, mais nous sommes obligés de trouver une autre solution. Bergame restera notre maison, c'est ainsi, Ruslan doit aussi penser à sa carrière de footballeur pro, avait alors indiqué l'épouse du joueur."
Cet incident était loin d'être une première pour le joueur de 29 ans, pas du genre à garder sa langue dans sa poche. Autre exemple : une prise de bec avec le sélectionneur de l'Ukraine, Oleksandr Petrakov. A l'époque, c'était sur son compte Instagram que le joueur avait attaqué son entraîneur, avant d'être écarté pour les matchs suivants. Après des excuses et une discussion avec Petrakov, Malinovskyi a retrouvé sa place dans une sélection bâtie autour de lui. Volcanique à ses débuts, le milieu ukrainien a toutefois appris à se canaliser grâce au yoga qu'enseigne son épouse.
Un pied gauche ravageur
Un recrutement en janvier n'est pas toujours synonyme de réussite, le joueur devant s'adapter de suite à sa nouvelle équipe. Cela ne devrait pas poser trop de problèmes à Ruslan Malinovskyi. En dehors de son expérience (51 sélections, 38 matchs européens), le milieu droit a surtout un avantage : il arrive de l'Atalanta Bergame, qui joue dans le même schéma tactique que l'OM, un atypique 3-4-2-1 qu'il maîtrise déjà.
Surtout, l'Ukrainien va amener au collectif phocéen sa force de frappe, lui le spécialiste des tirs lointains et coups de pied arrêtés. Mais son pied gauche surpuissant est aussi redoutable de technicité au dribble et dans les petits espaces. A l'aise dans le jeu aérien, Ruslan Malinovskyi apportera son profil axial à l'OM, lui qui aime jouer derrière l'attaquant et qui ne brille pas par sa vitesse. Sur un côté ou en deuxième attaquant, l'Ukrainien devrait faire du bien à l'animation offensive olympienne. En 400 matchs professionnels, il a inscrit 81 buts et délivré 68 passes décisives.
Le seul Ukrainien de la Ligue 1
A Marseille, Ruslan Malivoskyi deviendra le seul joueur ukrainien du championnat de France, et le septième à fouler les pelouses tricolores en soixante-dix ans, derrière Danylo Ignatenko (Bordeaux, 2022), Mykola Kukharevych (Troyes, 2021), Maksym Levytsky (Saint-Etienne, 2000), Pierre Pchenitchny (OM, 1951-1952), Sergei Skachenko (Metz, 1999-2002) et Yuri Yakovenko (AC Ajaccio, 2013).
Né à Jytomir à l'ouest de Kiev, mais formé dans le Donbass au Chakhtar Donetsk, Ruslan Malinovskyi est un des cadres de la sélection ukrainienne, dont la voix compte. En février 2022, après avoir célébré un but appelant à la fin de la guerre, il avait d'ailleurs dénoncé les crimes de la Russie : "Les nouvelles venant de Russie ne disent pas la vérité : ils prétendent protéger l'Est contre nous les Ukrainiens, mais en réalité, ils nous attaquent ! C'est un crime contre toute l'humanité, il faut arrêter cette horreur. "
Déjà approché cet été
S'il accoste sur le Vieux-Port en ce mois de janvier 2023, Ruslan Malinovskyi aurait pu y arriver dès la fin de l'été dernier. Sa venue semblait en bonne voie, alors que l'OM avait inclu son ailier turc Cengiz Ünder dans l'échange. Mais le refus de ce dernier de larguer les amarres avait sabordé l'opération.
Six mois plus tard, Cengiz Ünder et Ruslan Malinovskyi vont finalement porter le même maillot. Car cette fois, s'il vient renforcer les rangs phocéens, c'est pour combler le vide laissé par le départ de Gerson, rentré au Brésil à Flamengo, et la blessure longue durée d'Amine Harit, forfait jusque la fin de saison. Une autre recrue devrait venir aider dans cette tache celui qui, en août dernier, avait aussi congédié l'OM en espérant mettre le cap outre-Manche. Ces derniers jours encore, la presse anglaise l'annonçait du côté de Tottenham.
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