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Valentin Rongier à Marseille, un fiasco olympique

En attirant Valentin Rongier dans ses filets, l’OM s’apprêtait à faire un joli coup pour conclure un mercato assez calme. Mais, en dépit de la présence du milieu de terrain à Marseille toute la journée, il n’y a finalement pas signé. Récit d’un fiasco qui irrite les supporters olympiens, autant qu’il ridiculise leurs dirigeants.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

A défaut de faire revivre les pages glorieuses de son Histoire, l’Olympique de Marseille vient de rappeler à ses supporters un autre genre de souvenir. Celui du transfert raté de Mario Jardel au club à l’été 2001. Dix-huit ans plus tard, les têtes ont changé au club, mais pas celles des supporters, tout aussi déconfites à la clôture du mercato lundi à minuit. La cause ? L’improbable non-signature au club de Valentin Rongier.

Faire oublier le départ de Luiz Gustavo 

Moins sexy que l’arrivée annoncée du buteur brésilien en 2001, celle du milieu nantais était tout aussi importante aux yeux des supporters marseillais. Et pour cause, Rongier devait combler le départ de Luiz Gustavo, idole du Stade Vélodrome, parti pour le Fenerbahçe contre 6 millions d’euros. Un départ difficile à avaler pour les Phocéens, puisque le président Jacques-Henri Eyraud avait exclu cette possibilité il y a quelques semaines.

 

Suivi depuis l’été 2017 par l’OM et son directeur sportif Andoni Zubizarreta, Valentin Rongier a bien fini par atterrir à Marseille hier en fin de matinée. Pendant que les deux clubs négociaient, le joueur de 24 ans passait sa visite médicale, visitait les installations du club, et posait même pour les photos et vidéos de présentation officielles. Problème : pendant que Valentin rongeait son frein dans un palace du centre-ville, aucun accord n’a été trouvé entre l’OM et le FC Nantes, et le transfert, en apparence ficelé, a capoté. 

A qui la faute ?

Devant le centre d’entraînement du club, journalistes et supporters ont attendu jusqu’au bout de la nuit. Pour rien. L’offre proposée par l’OM au FC Nantes (13 millions d’euros plus 2 de bonus, ainsi que 30% puis 50% sur la plus-value à la revente) n’a pas convaincu le président nantais, Waldemar Kita. Ce dernier, satisfait de l’indemnité de transfert proposée, demandait 50% à la revente sur le joueur, pas moins.

Qui blâmer : Waldemar Kita ? Réputé dur en négociations, le président nantais est resté ferme sur ses positions, agacé du réveil tardif de l’OM qui a fait traîner le dossier tout l’été, parlant longtemps de prêt avec option d’achat. Lui espérait récupérer entre 20 et 25 millions pour son joueur, mais s’était fait une raison face au manque d’offres, sans être prêt à le brader non plus. La faute revient sûrement plus à l’OM, qui suivait le joueur depuis deux ans et qui a tardé à passer à l’offensive sur ce dossier pourtant sans concurrence. Et ce, malgré le départ attendu de Luiz Gustavo.

Un fiasco, quels perdants ?

Assurément, Marseille est le grand perdant de ce non-transfert. D’un point de vue sportif d’abord, le départ de Luiz Gustavo n’est pas comblé, et l’OM ne compte plus que trois milieux expérimentés (Lopez, Sanson, Strootman) dont aucun n’est une sentinelle de métier. D’un point de vue institutionnel, la direction sort affaiblie par ce transfert qui paraissait ficelé, avec un joueur suivi depuis deux ans, déterminé à venir, et approché par aucun autre club. A tel point qu’aucun plan B n’avait été prévu par les dirigeants phocéens. 

L’autre grand perdant, c’est Valentin Rongier. Capitaine du FC Nantes, le milieu de terrain avait tout fait pour rejoindre le Vieux Port, quitte à se mettre ses anciens supporters à dos. Il avait notamment demandé à ne pas jouer le match contre Montpellier, pour rester concentré sur ce transfert. Résultat : Valentin Rongier a bien atterri à Marseille lundi, le temps d’emprunter rapidement les rues entre la Commanderie et son hôtel du centre-ville, mais pas de signer un contrat avec l’OM. Un transfert avorté avant un retour dans un club dont les supporters ne veulent plus de lui. A moins que Marseille n’utilise son joker...
 

L’hypothèse d’une arrivée en joker

Mardi matin, quelques heures après la fermeture du mercato, Valentin Rongier se trouvait en effet toujours sur la Canebière. Suffisant pour relancer l’hypothèse d’un transfert en joker, puisque chaque club de Ligue 1 peut recruter un joueur après la clôture du mercato, à condition qu’il évolue en France. Nantes ayant déjà recruté Ludovic Blas (21 ans, milieu offensif) pour 8 millions d’euros, cette possibilité maintient l’espoir des supporters marseillais. Le feuilleton Rongier pourrait ne pas être terminé...

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