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Coupe du monde 2018 : Coutinho s'épanouit à l'ombre de Neymar

Alors que Neymar est apparu parfois en difficulté sur les deux premiers matchs du Brésil, il a pu compter sur un relais de poids : Philippe Coutinho. Auteur des deux buts décisifs face à la Suisse et au Costa Rica, le joueur du FC Barcelone est le détonateur d'une équipe du Brésil sans grande inspiration dans cette compétition.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Philippe Coutinho et Marcelo  (WILLIAM VOLCOV / BRAZIL PHOTO PRESS)

Quand Neymar baisse le pied, Coutinho pointe son nez ! En toute discrétion, le petit milieu brésilien a déjà marqué deux buts pleins de flair au Mondial 2018 et pallié les faux-pas de la star auriverde, qu'il a remplacée cet hiver au FC Barcelone. Au camp de base du Brésil à Sotchi (sud-ouest de la Russie), on a beaucoup parlé cette semaine des douleurs de Neymar à la cheville droite et des séquelles de son opération au pied droit. Et trop peu de la finesse technique de Philippe Coutinho, pourtant buteur inaugural contre la Suisse d'une frappe enroulée splendide (1-1).

Surtout que dans un deuxième match crispant face au Costa Rica (2-0), c'est encore le timide "Philippinho" qui a surgi dans le temps additionnel pour glisser le ballon entre les jambes du gardien (90e+1) et donner l'avantage au Brésil. Avant qNeymar ne double la mise (90e+7) et ne ramène toute l'attention sur lui en éclatant en sanglots au coup de sifflet final. 


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"Le plus important pour nous, ça a été de ne pas abandonner", a modestement commenté Coutinho, qui semble se plaire dans l'ombre de son partenaire et ami. "Il faut se battre pendant 90 minutes, c'est ce que nous avons fait et nous avons été récompensés", a-t-il ajouté. Et voilà le Brésil (4 pts) en tête de son groupe E avant un troisième match décisif contre la Serbie (3 pts), mercredi à Moscou, où un nul qualifiera la Seleçao pour les huitièmes.

"Je n'aime pas parler de moi"

Alors que Neymar est arrivé en Russie convalescent et sans rythme, Coutinho (38 sél., 12 buts) a démarré le tournoi en trombe après une première demi-saison à Barcelone où l'ancien de Liverpool a encaissé le poids d'un transfert astronomique - la troisième opération la plus chère de l'histoire (160 millions d'euros bonus compris). Il y a réussi le doublé Liga-Coupe du Roi et vécu "six mois merveilleux", à défaut de jouer la Ligue des champions pour laquelle il n'était pas qualifié. Ce qui lui a sans doute permis d'arriver frais en Russie, où sa qualité de passe et sa capacité à progresser balle au pied font du flanc gauche le côté fort du Brésil, avec Neymar et Marcelo.

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Seul bémol, l'ancienne gloire Zico lui trouve une propension à disparaître des matchs par moments. Pas de quoi perturber le milieu de terrain, toujours d'humeur égale en conférence de presse. Et qui refuse de se projeter sur la conquête de trophées individuels comme le Ballon d'Or. "Je n'aime pas parler de moi et ce n'est pas quelque chose que j'ai en tête. Je veux simplement progresser, apprendre, aider le Brésil à atteindre ses objectifs et être sacré champion", a-t-il dit mardi, heureux de disputer son premier Mondial.

Le costume du sauveur

Est-il facile de se glisser dans le costume du sauveur quand on a un caractère si effacé ? Coutinho a déjà été confronté à cette situation en janvier au moment de sa présentation au Barça, où les comparaisons avec son prédécesseur Neymar (même âge et même nationalité) étaient inévitables. "Nous sommes des joueurs différents. Neymar est un immense joueur mais nous avons des caractéristiques différentes et j'espère trouver mon espace", disait le milieu de poche (1,71 m).


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Les deux attaquants, qui se connaissent depuis les catégories de jeunes du Brésil, sont très proches. D'ailleurs, quand Coutinho a fêté son 26e aniversaire le 12 juin à Sotchi, Neymar n'était pas le dernier pour le bizuter en plein entraînement en lui écrasant un oeuf sur le crâne puis en le saupoudrant de farine. Finalement, dans un Mondial où les stars (Messi, Griezmann, Lewandowski...) sont à la peine face aux défenses ultra-resserrées, l'association Neymar-Coutinho est une bonne nouvelle pour le Brésil : pendant que Ney accapare la lumière et les défenses, Cou profite des espaces libérés. Sans faire de bruit.

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